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SAP lance un nouveau programme dans RISE pour susciter des migrations
SAP propose des crédits gratuits et une prolongation de la maintenance sur site pour les clients qui s’engagent à passer à Rise. L’initiative montre que l’éditeur cherche à accélérer sa stratégie cloud.
SAP lance un nouveau programme qui propose des services d’accompagnement et des incitations financières pour encourager ses clients on-prem à migrer vers S/4HANA Cloud.
Le programme, baptisé « Rise with SAP Migration and Modernization », vise à lever deux obstacles majeurs à cette migration : le coût et le manque de valeur ajoutée perçue par certains clients.
Concernant les coûts, le programme propose à ses clients sur site des crédits, basé sur la valeur de leur contrat annuel, qui peuvent réduire leurs coûts de migration jusqu’à 50 %, avance SAP.
Ces incitations seront limitées dans le temps. Jusqu’à la fin de l’année 2024, les clients qui s’engagent à prendre Rise ou Grow bénéficieront de ces crédits qui pourront s’appliquer aux coûts de maintenance, aux services cloud ou aux souscriptions cloud.
Concernant la valeur perçue d’un passage au SaaS, le programme utilise la méthodologie Rise, conçue pour mieux superviser les progrès d’une migration et accompagner la transformation des processus. L’objectif du programme « Rise with SAP Migration and Modernization » est en effet d’aider les clients à passer à un système « clean core », avec des processus standardisés et des bonnes pratiques.
Ce programme est géré par SAP lui-même et par ses partenaires – formés et certifiés sur cette méthodologie.
En parallèle, SAP lance « S/4HANA Cloud Safekeeper ». Safekeeper cible les clients qui ont besoin de plus de temps pour effectuer une migration complète. Concrètement, ce service prolonge de deux ans la maintenance pour les « clients qui utilisent RISE with SAP et qui entrent en Customer Specific Maintenance sur les anciennes versions on-premise de SAP S/4HANA », selon SAP.
Le juste prix ?
S’il est jugé plutôt pertinent par les analystes IT, ce nouveau programme montre également en creux une reconnaissance – et une prise en compte – par SAP du fait que Rise et Grow ont besoin d’ingrédients supplémentaires pour persuader les clients réticents.
Holger MuellerConstellation Research
Lancé en 2021, Rise a été conçu pour réduire la complexité d’une migration vers le cloud. Mais pour Liz Herbert, de Forrester Research, « c’est la continuité de l’histoire, à savoir que les clients ne passent pas à S/4HANA Cloud au rythme que SAP souhaiterait et à la vitesse que, selon lui, les investisseurs attendent. Il s’agit donc de multiplier les incitations pour que les clients se décident. »
En offrant des « récompenses », SAP continue avec d’autres moyens l’approche qu’il a dévoilée en 2023 en annonçant que les fonctionnalités les plus avancées, comme l’IA et la partie « durabilité », ne seraient disponibles qu’avec une licence RISE.
Les incitations financières peuvent contribuer à améliorer l’argumentaire en faveur d’une migration, anticipe-t-elle. En tout cas pour les clients qui hésitent. Pour les autres, Liz Herbert est plus prudente, tout comme elle l’est pour la capacité de l’IA à pousser les clients sur site vers le SaaS de SAP.
« Même s’ils savent que S/4HANA Cloud serait une meilleure solution ERP, ces clients ne veulent pas payer le prix souvent très élevé, ni courir les risques inhérents à une migration et à l’implémentation d’un nouvel ERP », résume-t-elle.
Pour Holger Mueller, de Constellation Research, un point important dans cette stratégie de SAP sera le niveau d’incitation que l’éditeur sera prêt à concéder.
« Il est à peu près certain que [ces incitations] convaincront les clients qui envisagent de bouger d’une manière ou d’une autre. Mais il faudra voir si cela motive ceux qui n’ont pas vraiment l’intention d’upgrader [leur ERP] », conclut-il. « Ce qui est clair, en revanche, c’est que SAP reconnaît qu’il ne peut pas uniquement compter sur l’innovation qu’apporte son nouveau produit pour pousser ses clients à passer à S/4HANA Cloud. Ce n’est pas comme ce qui s’est passé de R/2 à R/3 ».
Photo ci-dessus de Christian Klein, CEO SAP - ©Bert Bostelmann/bildfolio