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Avec Kyndi, Qlik met un pied dans les données non structurées

L’éditeur de BI Qlik a terminé le rachat du spécialiste du NLP et des données non structurées Kyndi. De quoi renforcer son offre de gestion des données et d’IA face à la concurrence de plus en plus forte des Data Platforms.

Qlik vient de finaliser l’acquisition de Kyndi. Avec cette société (qui n’a rien à voir avec le fabricant français de chaussettes Kindy), Qlik se dote des capacités de prises en charge des données non structurées qui manquaient à son offre.

Acteur historique de la BI, Qlik qui a eu recours à de nombreuses acquisitions pour étendre ses fonctionnalités vers l’intégration de données (Podium Data en 2018, Attunity en 2019, Blendr.io en 2020, Mozaic et Talend en 2023). Il en a fait de même pour l’IA avec CrunchBot en 2019 (chatbot) ou Big Squid en 2021 pour améliorer ses outils de Machine Learning.

Le rachat de Kyndi s’inscrit donc dans cette stratégie de croissance externe. Les conditions de la transaction restent confidentielles. Kyndi avait levé 47,4 millions $.

Une brique qui manquait à Qlik Cloud

Qlik Cloud, la plateforme de Qlik qui combine intégration de données et analytique, a été conçue initialement pour traiter de bout en bout des données structurées (financières ou de transactions par exemple). Jusqu’ici elle ne prenait pas en charge les données non structurées (texte, audio, vidéo, images, etc.).

Kyndi ajoute cette brique à Qlik. Elle permettra à Qlik Cloud de gérer des ensembles de données plus complets qui pourront par exemple être utilisés pour mieux entraîner les modèles, y compris ceux d’IA générative – qui nécessitent de grandes quantités d’informations pour fournir des résultats cohérents.

Les hallucinations peuvent en effet avoir des conséquences désastreuses. Il est impératif que ces modèles soient entraînés sur le plus de données de qualité possible, afin d’atténuer les risques. L’ajout de données non structurées à l’entraînement est censé augmenter la probabilité de générer des résultats corrects.

Tableau comparatif des données structurées et non structurées
Différences entre données structurées et non structurées

Kyndi est une acquisition significative pour Qlik, estime Mike Leone, analyste d’Enterprise Strategy Group [1]. « Cela intéresse de plus en plus les entreprises ; elles veulent plus de contexte issu des données non structurées, parce qu’il y en a tout simplement beaucoup [et parce que] cela permettra d’obtenir des enseignements (insights) encore plus complets », explique-t-il.

Les éditeurs d’outils de gestion de données, comme Databricks et Snowflake, qui mettent eux aussi l’accent sur la GenAI, permettent déjà de combiner les données structurées et non structurées.

Pour Mike Leone, Qlik avait déjà de solides capacités en IA et en Machine Learning (ML). En septembre, l’éditeur avait par exemple présenté Staige, un package marketing qui regroupait ses outils d’IA traditionnelle, d’IA générative et de ML dans un environnement centralisé. Mais l’acquisition de Kyndi devrait lui permettre de renforcer et d’améliorer encore ces capacités face à la concurrence.

Qlik met la main sur des compétences pointues

L’acquisition de Kyndi lui apporte également de l’expertise.

Ryan Welsh, fondateur et PDG de Kyndi, a rejoint Qlik avec d’autres membres de son staff. « L’intégration stratégique des experts en IA de Kyndi est aussi cruciale que l’acquisition technologique elle-même », souligne James Fisher, directeur de la stratégie de Qlik. « Leurs expertises en IA renforcent considérablement nos capacités analytiques et de R&D [et] consolident nos projets de développement produits. »

Mike Leone est du même avis. « C’est un mix des deux, c’est aussi pour cela que ce rachat est si pertinent pour Qlik », résume-t-il. « Ils acquièrent les compétences de la petite équipe de Kyndi – en plus de leur [propriété intellectuelle] –, très forte dans le traitement du langage naturel et l’IA générative ».

Des fonctionnalités espérées dès juin

Qlik n’a pas encore précisé quand il comptait proposer concrètement ces capacités dans son portefeuille. Mais James Fisher espère pouvoir faire des annonces en juin, lors de Qlik Connect.

« Cet événement sera une étape clef dans notre parcours pour […] intégrer la technologie de Kyndi dans nos solutions. Cela marquera alors une nouvelle ère dans l’analytique et la génération d’insights », promet-il, enthousiaste.



[1] ESG appartient au groupe TechTarget, également propriétaire du MagIT

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