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Divalto marche vers le Field Service Management en mettant de l’IoT dans son CRM
L’éditeur d’ERP et de CRM, Divalto s’allie à dDruid, spécialiste de l’IoT, pour aller vers le FSM. En s’appuyant sur les données remontées du terrain pour anticiper les anomalies, Divalto Weavy pourra déclencher des actions préventives de maintenance.
Divalto veut étendre le potentiel de son CRM (Weavy) grâce à l’Internet des Objets (IoT) et aux objets connectés pour en faire un outil de maintenance préventive.
Divalto s’est rapproché de dDruid, éditeur alsacien spécialiste de l’IoT (pilotage des process, monitoring énergétique, et les services liés aux objets connectés pour les PME-ETI). Sa plateforme gère l’acquisition, l’hébergement et le traitement des données IoT. Ses outils de visualisation permettent ensuite de créer des tableaux de bord, des applications métiers ou des rapports automatiques.
Pour expliquer cette stratégie, Divalto dit vouloir répondre à une problématique croissante de l’industrie.
Les besoins en termes de maintenance industrielle représenteraient près de 22 milliards d’euros de dépenses, chiffre l’éditeur. Divalto ajoute que, depuis 2019, le nombre d’usines en France diminue ; ce qui pousse les clients à vouloir des prestataires de maintenance qui proposent plus que la réparation au moment de la panne. « Ils veulent de la maintenance préventive, voire prédictive », assure Divalto, « dans ce contexte, et face à la montée en puissance de l’industrie 4.0 […], la collaboration avec dDruid était une évidence ».
Mathieu WeibelDivalto
« Remonter les informations et les anomalies pour déclencher les demandes d’intervention automatiquement et agir rapidement et de façon efficace est aujourd’hui la demande la plus importante dans la maintenance et le suivi à distance au sein des entreprises » renchérit Camille Vialatte, Product Marketing Manager chez dDruid.
« S’associer à dDruid nous permet de répondre à de nouvelles problématiques pour nos clients », entrevoit déjà Mathieu Weibel, Product Marketing Manager CRM chez Divalto. « Réduction des coûts, gain de productivité et d’efficience […], réactivité face aux problèmes techniques ne sont que quelques-uns des enjeux auxquels répondent Divalto et dDruid avec ce partenariat ».
Un autre est l’évolution des modèles économiques. Par exemple avec des outils industriels facturés à l’usage grâce au numérique, comme certains moteurs d’avions facturés en fonction du kilométrage réel parcouru.
Cette offre cible les professionnels qui ont une activité d’installation et de maintenance d’équipements connectés. « Cela peut être des industriels, mais également des équipementiers de l’habitat ou de la construction », précise Mathieu Weibel au MagIT.
Un partenariat 100 % alsacien
Divalto explique avoir choisi la plateforme logicielle IoT de dDruid pour ses fonctionnalités « particulièrement développées » ainsi que pour une certaine proximité géographique. Les deux éditeurs sont en effet originaires d’Alsace (plus exactement Strasbourg) et « évoluent dans le même écosystème numérique », souligne Divalto.
D’un point de vue technique, les données – qui peuvent provenir de tous types de capteurs – remontent sur la plateforme de dDruid. L’analyse de ces informations est ensuite transmise, via un connecteur, vers Weavy qui, le cas échéant, génère des ordres de maintenance.
« Les chaudières connectées ne peuvent dépasser une température de 200° », illustre Mathieu Weibel. « Au-delà, la machine entre dans une zone de fonctionnement anormale qui nécessite une opération de maintenance. Pourquoi cette chaudière chauffe-t-elle aussi fort ? Les capteurs vont envoyer les données relevées à la plateforme IoT, qui grâce au connecteur va transférer ces informations au CRM et déclencher une demande d’intervention automatique ».
Pour l’instant, le partenariat concerne l’échange de données entre les deux outils, mais Mathieu Weibel n’exclut pas une intégration plus poussée à l’avenir, avec des écrans communs pour une UI sans couture.
Un accord à la Saleforce-IBM
Ce partenariat n’est pas sans évoquer à plus grande échelle (Divalto réalise un chiffre d’affaires de 27 M€) celui qu’avait passé Salesforce et IBM pour leurs clients communs.
L’Intelligence artificielle d’IBM, Watson, analysait les données remontées des appareils (par exemple un escalator de Kone) pour prévoir des pannes. Lorsqu’un arrêt était anticipé, une alerte était envoyée au FSM (Field Service Management) de Salesforce qui planifiait une réparation, en utilisant une autre IA (Einstein) pour optimiser l’affectation des missions et les tournées en fonction des disponibilités et des compétences des techniciens.
Autrement dit, avec cet accord, Divalto met un premier pied dans l’IoT industriel, mais surtout dans le FSM.