Rising EMEA 2023 : de Workday à WorkdAI
Lors de son évènement européen, l’éditeur de HCM et de Core Finance a multiplié les exemples et les annonces autour de l’IA générative, du Machine Learning et du prescriptif. Et ce, à tous les niveaux de son offre de produits.
Conférence – L’évènement européen annuel de Workday – Rising EMEA – ne cesse de grandir à mesure que l’éditeur de HCM et de Core Finance croît sur le Vieux Continent. Cette année, ce sont plus de 4 500 personnes qui ont convergé vers Barcelone pour participer à une édition résolument placée sous le signe de l’intelligence artificielle (IA).
Workday devient une « plateforme »
Le sujet n’est pas nouveau pour Workday, insiste Sayan Chakraborty, co-président de l’éditeur. « Nous faisons de l’IA depuis plus de 10 ans », lance-t-il. « Nos premiers cas de Machine Learning datent de 2015 ; nous travaillons sur les LLMs depuis 2020 », liste-t-il pour souligner que, comme pour le cloud, Workday est un précurseur par rapport à ses concurrents directs (qu’il ne nomme pas, mais qui sont clairement Oracle et SAP).
Concrètement, « la plateforme » (sic) propose déjà 40 cas d’usages qui exploitent l’IA (par exemple sur l’identification et l’uniformisation des skills).
« Plateforme », car l’éditeur ne veut plus être vu comme un fournisseur d’applications, mais comme le socle vers lequel converge le best of breed de ses clients.
Douze cas d’usage d’IA génératives
Lors de ce Rising, de nouveaux cas ont été présentés, dont douze en avant-première avec de l’IA générative. Actuellement testés par des « early adopters », ils seront disponibles courant 2024.
Carl EschenbachCo-CEO Workday
« L’IA générative est un réel tournant [en VO : “a shift”, N.D.R.], ses résultats sont bien meilleurs que prévu » resitue Sayan Chakraborty qui fait également partie de la vingtaine d’experts choisis par le Congrès américain pour réfléchir aux atouts et à l’encadrement de cette technologie.
L’IA générative de Workday se veut un « LLM d’entreprise », par opposition à celle d’un OpenAI. Ses modèles sont entraînés exclusivement sur les données hébergées dans ses applications : 58 millions de données par jour, vérifiées, et donc de qualité.
Parmi les douze cas évoqués, l’IA générative pourra aider à écrire des descriptions de postes (en s’appuyant sur les 13 millions d’annonces publiés par an avec le HCM de Workday), à constituer des bases de connaissances (Workday Help pour faire des FAQ, à partir de documents comme les polices d’entreprises stockées dans Workday Drive), à synthétiser des contrats (et trouver des incohérences avec les transactions réelles), à faciliter la création de rapports analytiques ou encore à « augmenter » les développeurs pour créer des applications avec Extend (CoPilot).
Toujours plus d’IA dans toutes les offres
Extend, justement, s’ouvre aussi à l’IA avec une Gateway qui donne accès aux services d’IA (générative ou pas) de Workday au travers d’API.
IA encore avec l’automatisation des notes de frais (avec du Smart OCR). IA, toujours, dans le prescriptif cette fois, avec la proposition proactive de développement de compétences pour les employés, ou pour constituer des équipes sur des projets temporaires (en analysant les besoins du projet et les compétences présentes dans l’entreprise). Ou encore avec Demand Forecasting, qui compile des informations internes et externes (comme la météo) pour anticiper la demande et mieux staffer (des magasins dans la distribution par exemple).
Mais ce n’est pas tout.
Une galerie d’applications tierces infusées à l’IA
Workday lance également une galerie d’applications, développées par des partenaires, qui s’appuient sur l’IA (celle de Workday ou d’autres). Ces applications sont auditées et validées (ou refusées) par Workday, précise Pierre Gousset VP EMEA Presales au MagIT.
Pour l’instant, ces applications n’utilisent pas la Gateway, mais la suite logique – à mesure que la galerie se peuplera (elle compte aujourd’hui 15 apps) – est que les partenaires utiliseront ces services en plus de leurs propres technologies d’IA.
Last but not least, l’expérience utilisateur (UX) est également concernée. Workday travaille en effet pour se diriger doucement, mais sûrement vers une IA conversationnelle. Autrement dit, une UX dans laquelle l’utilisateur parle littéralement à son HCM et à son Core Finance.
Un DRH pourra par exemple demander « comment se passent les recrutements » et avoir une réponse sous forme de tableau de bord. Un employé pourra demander « quelles compétences me manquent pour devenir manager ? ». Et un manager pourra lancer une action en une phrase « transfère cette employée à Barcelone et propose une mise à jour de sa rémunération ».
Pas de surcoût pour le client (pour l’instant)
Le co-CEO, Carl Eschenbach rappelle par ailleurs que toutes ces fonctionnalités sont activables dans la plateforme et n’entraînent pas de facturation supplémentaire. Ce point pourrait néanmoins évoluer à l’avenir, pour de futurs cas plus évolués (et donc plus gourmands en ressources IT pour Workday).
Des cas qui, sans aucun doute, arriveront au regard de l’implication de Workday affichée à Barcelone dans ces technologies. « Nous tirons parti de l’IA dans tout ce que nous faisons », résume Carl Eschenbach dans un échange avec la presse et les analystes.
En quelque sorte, Workday pourrait désormais se donner un petit surnom : WorkdAI.