Cloud : Oracle gagne un (petit) contrat avec la BCE
La Banque Centrale européenne a choisi OCI dans le cadre d’une nouvelle procédure de passation de marché simplifiée, très particulière, qui avait déjà bénéficié à OVH. Un « beau coup » pour Oracle, mais un coup surtout symbolique, qui ne remet pas en cause la stratégie cloud de la Commission.
Le cloud d’Oracle, alias OCI (pour Oracle Cloud Infrastructure), va intégrer un catalogue qui liste les solutions officiellement accessibles aux différents organismes de l’Union européenne (UE). Ce catalogue recense d’autres acteurs, souverains et moins souverains, conformément à la stratégie multicloud différenciée de l’Europe.
Un contrat hautement symbolique pour Oracle
Les institutions du Vieux Continent n’ont pas signé de contrat exclusif avec Oracle. Mais l’éditeur américain entend bien utiliser ce « beau coup » pour faire la promotion de son offre 100 % cloud public. Un porte-parole de l’éditeur a en effet confirmé au MagIT qu’il ne s’agissait pas d’une déclinaison « souveraine » qui tirerait parti d’Alloy (c’est-à-dire un OCI hébergé et infogéré par un tiers local comme un Digora), mais bien du cloud géré par Oracle lui-même et donc soumis au droit américain.
« La Commission européenne choisit Oracle Cloud Infrastructure », vante ainsi le communiqué d’Oracle. « Les organismes publics de l’Union européenne ont accès à plus de 100 services ».
« Les institutions, organismes et agences de l’UE peuvent désormais rejoindre les plus de 1 000 organisations du secteur public, comme le gouvernement britannique, le gouvernement néerlandais, le gouvernement fédéral australien et le département de la défense des États-Unis », liste Oracle dans un contexte où l’éditeur travaille ses offres souveraines à destination des plus hautes institutions politiques partout sur la planète.
Un mini concours organisé par la BCE (signé par la Commission)
Concrètement, le catalogue en question est chapeauté par la Commission européenne. Celle-ci n’a pas forcément le rôle de décideur des solutions sélectionnées, mais elle garde le pouvoir de signature.
« La Commission européenne précise chaque marché public en fonction des besoins de sécurité pour l’utilisation prévue dans ce portefeuille de services », explique au MagIT un porte-parole de la Commission. Avant d’ajouter que « le marché en question a été attribué conformément aux critères d’éligibilité et d’attribution liés à la sécurité précisée dans les documents d’appel d’offres ».
Autrement dit, bien que choisi, OCI pourrait ne pas être autorisé pour traiter tout type de données (notamment les plus confidentielles).
La procédure du choix est aussi bien particulière. En mai, la Commission a lancé une nouvelle procédure de passation de marchés plus souple pour l’IT. Appelée DPS – pour Dynamic Procurement System –, son objectif est de permettre à la Commission et aux autres institutions de l’UE d’organiser des mini-concours plus rapidement afin de répondre à leurs besoins informatiques, tout en renforçant la concurrence (par exemple en permettant aux « petits » acteurs de répondre avec les mêmes chances).
C’est ce type de « mini-concours » auquel Oracle a participé pour répondre à des besoins IaaS et PaaS bien précis et spécifiquement formulés par la Banque Centrale européenne (BCE).
Oracle a par ailleurs été le seul à candidater pour ce marché de 6 ans et d’environ 15 millions d’euros. Par le passé, OVHcloud a lui aussi déjà bénéficié de cette procédure simplifiée pour un contrat de 3 millions d'euros.
Un beau coup donc. Mais un coup surtout symbolique pour Oracle.