NetApp étend son « stockage unifié » avec des baies virtuelles sur GCP
NetApp Insight 2023. Le service Google Cloud NetApp Volumes rejoint Amazon FSx for OnTap et Azure NetApp Files dans l’offre des stockages en ligne qui étendent de manière transparente les baies physiques sous OnTap.
Confirmant une annonce faite lors de l’événement Google Next cet été, NetApp a profité de sa conférence NetApp Insight 2023, qui se tenait la semaine dernière à Las Vegas, pour officialiser l’arrivée de baies virtuelles OnTap sur GCP, le cloud public de Google.
En plus de FSx for OnTap sur AWS et de NetApp Files sur Azure, il existe donc à présent un service de stockage NetApp Volumes sur GCP qui se décompose en trois offres. La Standard, à 0,20 $ par Go, correspond à un pool de 1 To à 100 To, divisible en volumes de 100 Go à 100 To, avec des performances de 16 Mo/s par To et une bande passante maximale de 1 Go/s.
L’offre Premium, à 0,29 $ par Go, correspond à un pool de 2 To à 10 Po, toujours divisible en volumes de 100 Go à 100 To, avec cette fois-ci des performances de 64 Mo/s par To et une bande passante maximale de 4,5 Go/s. L’offre Extreme, enfin, à 0,39 $ par Go, est identique à la Premium, mais ses performances grimpent à 128/s par téra-octet.
Comme les services NetApp déjà existants sur AWS et Azure, Google Cloud NetApp Volumes s’intègre pleinement aux consoles d’administration des baies de NetApp fonctionnant sous OnTap.
Ces consoles comprennent OnTap One, qui permet notamment de migrer les données d’un emplacement à l’autre. BlueXP, qui s’interface avec d’autres consoles d’administration pour (par exemple) programmer le plan de reprise d’activité après sinistre (PRA) d’un cluster VMware. Ou encore Cloud Insights, une interface de monitoring qui puise dans les logs des serveurs applicatifs des baies OnTap pour dresser des rapports d’incidents les plus clairs possibles.
Il est à noter que les fonctions de sauvegarde (jusqu’à 1 000 copies conservées par volume) et de restauration, que ce soit ailleurs ou dans la même région, sont incluses dans le prix.
Parallèlement, FSx for OnTap sur AWS bénéficie d’un nouvel accès S3 et d’une connexion directe aux clusters de postes virtuels VMware hébergés en cloud, tandis que NetApp Files sur Azure voit ses performances améliorées pour les bases de données Oracle DB.
Un stockage unifié pour tous les scénarios en cloud
Lors de sa conférence annuelle, NetApp a évoqué un « stockage unifié » à propos de la cohérence entre ces services de stockage en ligne et ses baies physiques installables en datacenter. Le constructeur a insisté sur la différence qu’il y avait entre le stockage unifié qu’il présente ainsi, et celui mis récemment en avant par ses concurrents – essentiellement Dell et Hitachi Vantara – qui consiste plutôt à proposer tous les types de stockage (bloc, fichier et objet) sur une même baie de disques ou de SSD.
« Avec ces offres chez les trois grands hyperscalers, nous devenons le seul fournisseur de stockage capable de répondre à tous les scénarios d’usage du cloud », lance Simon Decarpenties, directeur des projets cloud pour NetApp France. Plus précisément, NetApp aurait identifié quatre niveaux de maturité cloud chez les entreprises.
« Il y a les entreprises qui s’engagent sur trois ou cinq ans pour une infrastructure sur site, mais qui à un moment donné auront un usage du cloud. Celles-ci trouvent dans les baies physiques NetApp des équipements qui leur donnent la possibilité d’y aller. »
« Il y a celles qui veulent s’affranchir d’un deuxième data center, celui de secours qui a tendance à dormir, mais qui est un mal nécessaire pour les sauvegardes. Grâce à nos couches d’abstraction, nous permettons de mettre très facilement ce datacenter de secours en cloud. »
« Il y a celles qui bougent déjà des traitements en cloud, parce que leur direction leur a dit de le faire, rapidement. Ces clients-là n’ont pas le temps de redévelopper leurs applications pour les adapter au cloud. Ils les déplacent telles quelles. Dans ce contexte, les services de stockage OnTap chez les hyperscalers, absolument identiques aux baies sur site, sont les plus adaptés à de telles migrations. »
« Enfin, il y a les entreprises qui sont nées dans le cloud, qui font du développement natif pour le cloud, avec des services cloud, mais qui sont confrontées à d’autres problématiques : l’optimisation permanente des ressources, la montée en charge optimale. Ces gens-là voudraient faire du multicloud, mais les services natifs de chaque hyperscaler ne fonctionnent pas de la même façon. Ces entreprises viennent donc chercher chez nous cette technologie d’abstraction », détaille Simon Decarpenties.
Le cas d’usage cloud de Porsche Motorsport
Présent lors de l’événement, Friedemann Kurz, DSI de Porsche Motorsport, la filiale de Porsche en charge des compétitions de Formule 1 et Formule E, se dit conquis par ces services cloud.
« Nous utilisons NetApp Files sur Azure pour résoudre une contrainte lors des compétitions de Formule E : pour des raisons écologiques évidentes, nous sommes très limités dans le fret que nous apportons sur chaque course. De fait, notre système informatique se résume à un serveur 2U qui ne peut pas contenir toutes les données dont nos ingénieurs et nos mécaniciens ont besoin pour travailler », raconte-t-il.
Friedemann KurzDSI, Porsche Motorsport
Il explique que ces données sont celles récupérées de la voiture à chacun de ses retours au garage (en Formule E, les écuries n’ont pas l’autorisation de récupérer des données depuis un véhicule qui court), des vidéos ou des sons pris par les caméras du circuit, ainsi que des relevés atmosphériques (température, pression…).
« Donc les données collectées et les calculs effectués d’après elles par nos ingénieurs restés au siège sont postés sur un NAS en cloud, auquel chaque poste Windows a accès comme s’il s’agissait d’un partage local. J’insiste : il n’y a pas de synchronisation de fichiers entre tous les sites. Quand on ouvre un fichier, il est récupéré depuis le cloud de manière transparente. Et un système de cache intelligent détermine les blocs de données les plus accédés pour que seuls ceux-ci soient stockés localement », détaille Friedemann Kurz.
« Ce système de cache est bien plus rapide que de la synchronisation et, globalement, la solution de cloud hybride de NetApp nous a permis de considérablement réduire la quantité de données sur site, donc d’atteindre nos objectifs d’une informatique en Edge excessivement légère », conclut-il.
Un écosystème de fonctions en cloud
NetApp se targue d’avoir spécialement collaboré avec les trois grands hyperscalers américains pour virtualiser ses baies dans leurs infrastructures. Au-delà de ces offres, NetApp propose également les services de stockage en ligne Cloud Volumes OnTap (CVO) qui reposent, cette fois-ci, sur ses propres baies physiques installées dans les datacenters de ses partenaires. C’est cette solution qui avait permis, dès 2018, de proposer du stockage OnTap sur GCP et qui permet aujourd’hui d’en proposer chez OVHcloud et 3DS OutScale.
Il existe aussi une offre de cloud privé, baptisée NetApp Storage on Equinix Metal, qui consiste à mettre à disposition des entreprises des baies NetApp hébergées dans les data centers d’Equinix. Comme les datacenters d’Equinix hébergent dans diverses régions du monde (dont la France) des infrastructures d’AWS, d’Azure et de GCP, NetApp présente cette offre comme un tiers de stockage privé directement utilisable – comprendre avec une haute bande passante – par les clouds publics.
Parmi les nouvelles fonctions communes à tous ces services en cloud, la conférence NetApp Insight 2023 a mentionné des améliorations sur les applications en containers et sur l’IA.
Concernant Kubernetes, l’interface de monitoring Cloud Insight présente une nouvelle fenêtre qui, à la manière d’un logiciel de montage vidéo, montre l’enchaînement des containers sur une frise temporelle et met en lumière les incidents survenus. Selon NetApp, il s’agit de pouvoir corréler facilement tous les événements qui ont conduit à un certain problème pour en retrouver la cause initiale. Dans la même veine, Astra, le sous-système de stockage persistant pour Kubernetes, s’enrichit de sauvegardes immuables et chiffrées.
Concernant l’IA, des pipelines ont été mis en place pour exporter les données d’un stockage NetApp vers les services dédiés des hyperscalers, en l’occurrence Vertex AI sur GCP et GenAI sur AWS.