Stockage : Dell met à jour toutes ses solutions
Les OS des baies PowerStore, PowerMax et PowerFlex sont simultanément mis à jour. Outre une meilleure remontée d’informations en commun, les optimisations concernent respectivement la résilience, les performances et le cloud.
Dell met à jour les systèmes de ses baies de stockage PowerStore et PowerMax, ainsi que son SDS PowerFlex. Outre des optimisations dédiées – plus de capacité supportée par PowerFlex 4.5, moins d’énergie consommée grâce à PowerMaxOS 10.1, une meilleure résilience avec PowerStore 3.6 –, il s’agit globalement de mieux appuyer les efforts de maintenance proactive des entreprises ou des prestataires.
En substance, les nouveaux systèmes produisent des logs plus verbeux qui enrichiront soit CloudIQ, le moteur en ligne de Dell qui sert à monitorer et piloter ses équipements avec zest d’IA, soit toute autre console de monitoring.
« CloudIQ AIOps de Dell exploite ces métriques opérationnelles, énergétiques et liées à la sécurité pour fournir des prédictions, des notifications et des recommandations d’actions correctives aux utilisateurs. Il s’agit de faire de l’analyse prédictive pour identifier de manière proactive les possibilités d’optimisation du stockage », dit Ben Jastrab, directeur Produits de Dell pour le stockage, dans un billet de blog.
PowerFlex 4.5 pour cumuler jusqu’à 2048 VMs en cloud
Parallèlement à ces mises à jour pour le datacenter, Dell élargit son offre de services de stockage en ligne, également basés sur le SDS PowerFlex. Ainsi, Apex Block Storage, lancé plus tôt cette année sur AWS, arrive à présent sur Azure.
L’intérêt d’un service Apex Block Storage est qu’il cumule plusieurs instances de stockage bloc fournies par les hyperscalers en une seule, ce qui a pour effet d’augmenter d’autant la capacité et le nombre d’entrées-sorties. En étant ici motorisé par la toute dernière version 4.5 de PowerFlex, un service Apex Block Storage peut cumuler soit 2 048 machines virtuelles avec leur stockage bloc, soit 512 disques virtuels en mode bloc, sur AWS comme sur Azure.
On note que PowerFlex peut lui-même greffer un accès fichier au stockage en mode bloc qu’il partage. À ce titre, la nouvelle version 4.5 du SDS, en cloud comme sur site, « accélère par 5 l’accès aux fichiers et multiplie par 22 la quantité de snapshots » avance Dell, sans toutefois dire quels chiffres exactement ces proportions permettent d’atteindre.
Pour mémoire, PowerFlex est le SDS dont Dell se sert pour commercialiser ses infrastructures hyperconvergées éponymes. Il est notable que Dell se fait ainsi lui-même concurrence, puisqu’il vend dans le même temps les infrastructures hyperconvergées VxRail, basées sur le SDS vSAN de VMware.
PowerStoreOS 3.6 ajoute un serveur de bascule temps réel
Dans le milieu de gamme, les baies soit SAN (mode bloc), soit NAS (modes fichier et objet) PowerStore bénéficient d’un nouvel OS PowerStoreOS 3.6. Celui-ci apporte quatre nouvelles fonctions. La plus importante est la bascule entièrement automatisée du stockage vers un site de secours. Elle passe par l’installation d’un nœud supplémentaire, dit « Metro Witness », à installer sur un troisième site.
« Ce serveur Witness vérifie de manière autonome l’état des deux sites et, en cas de défaillance, déclenche un basculement vers la baie toujours opérationnelle. À ce moment, un algorithme s’exécute pour décider où reprendre les transferts avec les serveurs afin de maximiser la cohérence des données », explique Ben Jastrab.
Ben JastrabDirecteur Produits de Dell pour le stockage
PowerStoreOS 3.6 apporte aussi le remplacement à chaud des nœuds de stockage. Cette fonction, appelée « Data-In-Place » ou DIP, consiste essentiellement à déconnecter puis reconnecter proprement les nœuds les uns après les autres, en calculant le routage des accès le plus optimal sur les nœuds qui restent opérationnels.
« L’intérêt est de soulager les équipes de maintenance : elles n’ont plus à planifier des plans de migration complexes. Par ailleurs, le fait de pouvoir remplacer les nœuds de contrôle indépendamment des tiroirs de disques évite de devoir racheter toute une baie de stockage juste pour atteindre un surplus de capacité. Cela permet aussi de maintenir dans le datacenter les toutes dernières technologies à peu de frais », argumente Ben Jastrab.
La troisième nouveauté est la possibilité d’utiliser des volumes de travail vVols pour les machines virtuelles VMware depuis un tiroir de SSD connecté en NVMe/TCP. Concrètement, passer par le protocole NVMe/TCP plutôt que par l’habituel protocole iSCSI permettrait d’augmenter les IOPS de 50 % et, ce, sans changer la connectique Ethernet.
Enfin on peut aménager un sous-réseau étanche entre deux baies pour tester les règles de reprise d’activité en cas d’incident.
PowerMaxOS 10.1. pour tirer parti de l’accélération des DPUs
Dans le haut de gamme, les baies SAN/NAS PowerMax (pour les bases de données critiques, les gros clusters de VMs et les mainframes) voient leur système PowerMaxOS passer en version 10.1. Le principal avantage de cette nouvelle évolution est la réduction de consommation d’énergie. Selon Dell, à nombre de watts consommés équivalents, une baie PowerMax mise à jour pourrait délivrer jusqu’à 2,8 fois plus d’accès.
Manifestement, quinze mois après la version 10, tout court, de PowerMaxOS, Dell serait parvenu à développer pour son système des pilotes qui exploitent réellement les facultés d’accélération des DPU Nvidia BlueField équipant ses baies PowerMax. Parmi les accélérations concernées, la compression en temps réel – d’un facteur de 5:1 pour les VMs et de 3:1 pour les mainframes – serait désormais exécutée par les DPU et non plus les processeurs.
D’autres fonctions liées à la sécurité sont améliorées, comme la détection des anomalies parmi les entrées/sorties ou le chiffrement des paquets de données qui se fait désormais avec le protocole TLS 1.3. Par ailleurs, il est possible de passer par un système de gestion de clés externes pour chiffrer/déchiffrer les contenus. Dell explique qu’il ne sert ainsi plus à rien pour des malfaiteurs de dérober physiquement une baie PowerMax. Le constructeur ne précise pas si le cas s’est réellement présenté un jour.