ERP : l’IA générative, superstar du Workday Rising 2023
L’éditeur de HCM/SIRH et d’ERP financier a dévoilé une dizaine de fonctionnalités augmentées à l’Intelligence artificielle générative. « Une demande de la communauté », assure Workday, qui les proposera sans surcoût. D’autres devraient suivre rapidement.
L’air du temps est à l’IA générative. Dans les ERP aussi. Et Workday ne fait pas exception.
Lors de son évènement annuel – Rising –, l’éditeur de solutions RH (HCM), de gestion financière (ERP Financier) et d’outils de développement (avec Extend) a particulièrement mis en avant cette technologie et la manière dont il va la proposer à ses clients.
Logique, explique Hubert Cotté, DG de la filiale française, si l’on considère qu’il s’agit d’un « relais de croissance », au même titre que le PaaS.
Une dizaine de fonctionnalités « génératives » annoncées
Workday va donc sortir une dizaine de fonctionnalités, infusées directement dans ses différents outils.
Par exemple, dans les RH, pour rédiger automatiquement une fiche de poste ou une annonce d’emploi. Ou pour synthétiser ou mettre à jour une base de connaissances (comme les politiques internes d’une entreprise ou une FAQ).
Ou encore, en finance et en achats, pour analyser des contrats (conseiller de vérifier des clauses ou les conditions de paiements) ou rédiger des ébauches de lettres de relance pour le recouvrement (avec un ton différent en fonction du retard et du profil du payeur).
Workday promet également une interface conversationnelle pour la planification et le reporting (« puis-je savoir quelles sont mes prévisions de ventes pour tel produit ou telle ligne, sur telle période, dans telle zone géographique ? », illustre Pierre Gousset, VP Presales EMEA de Workday).
Toutes les fonctionnalités prévues ne sont pas encore officielles. Mais elles sont d’ores et déjà proposées aux clients, avec une disponibilité prévue pour 2024. « Et sans surcoût », insiste Pierre Gousset comme pour bien différencier cette approche de celle d’un SAP.
Le fruit d’un co-design
Certaines études tendent à montrer que l’IA générative intéresse les DSI et les DG, mais qu’elle n’est pas forcément en haut de la liste de leurs priorités. Pierre Gousset et Hubert Cotté tempèrent ce constat.
« Quand elle est vue sous l’angle concret des gains de productivité, l’IA générative intéresse », assurent les deux responsables, qui constatent des « mouvements d’expérimentation » et surtout « une attente de la communauté ».
Car les annonces de Workday et les fonctionnalités développées sont, en fait, le fruit d’une collaboration avec des clients et des partenaires réunis au sein d’ateliers (des « design product groups »).
Sous le capot, Workday se dit « LLM agnostic ». L’éditeur a utilisé trois LLMs open source « domain specific » (qu’il ne souhaite pas nommer, mais qui devraient être dévoilés dans les semaines à venir), un grand modèle de langage propriétaire maison, ou des LLMs « hybrides », en fonction des besoins. « Mais pas OpenAI », précise immédiatement Pierre Gousset. Pour lui, l’offre du créateur de ChatGPT ne résistera pas longtemps – en l’état – aux exigences de l’IA Act européen (que Workday soutient). D’où ce choix. « Nous nous referons au concept d’“entreprise LLM”, qui repose sur des données de haute qualité, fiables, traçable et satisfaisant les enjeux de conformité », résume-t-il.
Pour les clients européens, l’inférence des modèles se fait sur des serveurs localisés dans le data center de Frankfort d’AWS (partenaire cloud privilégié de Workday).
L’IA générative : un accélérateur plus qu’un moteur du marché
Reste que si l’IA générative est « un levier », elle n’est pas le moteur du marché et du renouvellement des SIRH et des Cores Finance de grands groupes – cibles de l’éditeur américain.
Le besoin de mieux maîtriser (voire d’avoir) des données pour les DRH (qui ont comme impératif une approche « holistique » allant du recrutement au reskilling en passant par la mobilité interne, avance Hubert Cotté) ou les reportings extrafinanciers pour les DAF sont encore et toujours les tendances de fond qui tirent la modernisation de l’outillage IT. Un signe ne trompe pas, l’éditeur en parle moins, mais il multiplie également les nouveautés dans ces domaines.
Hubert CottéDG de Workday France
Pas forcément moteur, mais l’IA générative ajoute sa touche dans les processus de décision. « C’est un facteur d’accélération des sollicitations sur la partie Finance en France [et] un accélérateur des réflexions en général. Au-delà du buzz, 100 % des Comex se sont posé la question de savoir ce que cela signifie pour eux », confie Hubert Cotté – qui parlait déjà de « GPTisation du SI » début 2023.
« Les directions métiers se disent qu’elles ne peuvent pas laisser passer ce train-là. Et [après la marche du ML], qu’il va peut-être falloir monter deux marches d’un coup », continue-t-il.
En attendant, et sans IA générative, Workday France se porte bien. Très bien même, malgré le contexte économique et géopolitique qui fait que la maison mère a revu ses ambitions de croissance à la baisse. Le DG de la filiale locale revendique, lui, « un premier semestre historique ».
« Nous ne constatons pas de ralentissement, mais nous restons vigilants et prudents », résume-t-il avec humilité face à « des cycles de décision qui peuvent en revanche s’allonger ».
D’autres fonctionnalités d’IA génératives à venir
Workday promet en tout cas de rapidement multiplier les fonctionnalités à base d’IA générative
Une annonce, évoquée en septembre, devrait (simple pari du MagIT) monter en puissance et tenir le haut du pavé au prochain Rising Europe en novembre : Developer Copilot ; un Extend infusé avec un LLM à la manière d’un Codex.
Ou comment accélérer l’accélérateur de croissance de l’éditeur ?
Article publié le 2 octobre et mis à jour le 5 octobre avec des précisions sur les LLM utilisés par Workday