Stockage : Qumulo se réinvente dans le cloud
Le fournisseur de la solution NAS éponyme compte se différencier de ses concurrents avec une meilleure intégration aux hyperscalers, aux succursales et à Varonis.
Qumulo n’est plus tout à fait cet acteur du NAS en cluster que l’on a connu à son lancement. Désormais, l’entreprise ne fournit plus de matériels pour sa plateforme élastique (« scale-out ») supportant les modes fichiers et objet. Elle s’appuie sur des serveurs standard de HPE (HPE ProLiant DL325 Gen 10 Plus, par exemple), avec lequel Qumulo a un partenariat. Mais Qumulo a aussi un nouvel axe de développement : le cloud.
Le fournisseur intègre dans sa solution des fonctionnements avec les trois principaux clouds du marché, à savoir GCP, Azure et AWS. Ryan Farris, VP produit, en explique le principe lors d’un récent évènement IT Press Tour :
« Sur AWS, nous avons modifié le protocole S3 pour faciliter son utilisation par nos clients. En effet, dans le domaine des images et de la vidéo, par exemple, les entreprises les stockent sur site en mode fichiers, puis les envoient sur AWS en mode S3, à des fins de conservation à plus long terme. Mais le stockage et la lecture sont ici d’autant plus rapides que nos NAS communiquent les données via un protocole SMB multichannel. Sans compter que le SMB multichannel offre une meilleure tolérance aux pannes puisque plusieurs canaux sont disponibles. »
L’entreprise compte également se placer sur le secteur du Edge computing, avec des NAS plus petits installés en succursale et qui se connectent au datacenter d’un siège. Ryan Farris cite des cas d’usage dans les hôpitaux et les universités. « En moyenne, nos clients stockent 1 Po de données. L’imagerie médicale est le secteur où l’on connaît la plus forte croissance. »
Accord avec Varonis
La sécurité est un autre point sur lequel se concentre Qumulo. Dernier partenariat en date : celui avec Varonis. Via les API de Qumulo, Varonis repère tous les comportements suspects, tels que des tentatives de changements de permission ou des déplacements de fichiers. Il assure également une protection contre les ransomwares en cadenassant les snapshots.
Qumulo proposait déjà l’authentification et le chiffrement NFSv4.1 Kerberos, cryptant les données avant qu’elles ne soient transmises sur les réseaux. De plus, il est certifié FIPS (Federal Information Processing Standards) 140-2, répondant ainsi aux recommandations du NIST (National Institute of Standards and Technology). « Les données sont protégées par les normes les plus élevées de sécurité », affirme Ryan Farris.
Pas encore profitable, mais des ventes solides
Sur le plan économique, Qumulo n’est toujours pas profitable « mais presque », disent ses responsables. Parmi les points de crispation, on note que le partenariat de longue date avec HPE a été récemment entaché d’un accord entre ce dernier et VAST Data, lequel propose une plateforme NAS proche de celle de Qumulo. Qui plus est, c’est manifestement la solution de Vast que HPE met en avant pour les projets d’intelligence artificielle.
Ryan FarrisVP produit, Qumulo
De quoi inquiéter Qumulo ? « Cet accord est dans l’ordre des choses. Notre partenariat avec HPE est solide et il va même se renforcer », rétorque Ryan Farris. Il défend des ventes qui restent solides et qui, selon lui, n’ont même pas été impactées par Pure Storage, le seul fabricant de baies de disques qui ait connu dernièrement une progression de son CA trimestriel : +16 % contre -2,9 % pour les infrastructures de stockage de Dell, -10 % pour celles de NetApp et -5 % pour celles de HPE.
Depuis le début de l’année, le chiffre d’affaires de Qumulo aurait quant à lui bondi de 60 %. En France, il a notamment comme client Cognacq-Jay. Au niveau mondial, l’entreprise compte 900 clients. Pour Ryan Farris, le marché du stockage qui offre à la fois les modes fichiers et objets devrait de toute façon continuer à grossir, laissant ainsi la place à plusieurs acteurs du domaine.