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Réseau : Aruba veut vendre des briques pour bâtir les usages de demain
À l’occasion du lancement d’une borne Wifi 6 et d’un switch adaptés aux PME, l’équipementier met en valeur la modularité et la standardisation de tous ces produits pour s’interfacer avec n’importe quelle technologie.
Aruba, la marque de HPE dédiée aux équipements réseau, vient de dévoiler deux produits dédiés aux PME : la borne Wifi 6E Instant On APD22D, qui maximise le débit pour un nombre réduit d’appareils connectés, et le switch Ethernet Instant On 1960 2.5G. D’une part, ce dernier offre douze ports Ethernet pour connecter les postes de travail (8 ports 1 Gbit/s) et les bornes Wifi du réseau local (4 ports 2,5 Gbit/s). D’autre part, il propose deux jeux d’une paire de ports Ethernet 10 Gbit/s pour connecter au réseau un serveur ou une baie de stockage. L’une des paires comprend des ports RJ45, l’autre des ports optiques SFP+.
Dans un billet de blog, Greg Weaver, responsable produit chez Aruba, explique que les ports 2,5 Gbit/s peuvent tout aussi bien servir à connecter des stations de travail, souvent équipées d’une carte réseau avec un tel débit. « L’avantage du switch 1960 est que les petits studios de création 3D n’ont plus besoin d’investir dans de gros équipements à 24 ou 48 ports Ethernet », écrit-il, en vantant l’intérêt économique de cette solution. Pour autant, il est possible de cumuler plusieurs switches 1960 pour démultiplier le nombre de ports au fur et à mesure que l’activité d’un tel studio croît.
Les deux produits bénéficient du même système « Instant On » qui permet de préconfigurer les appareils en amont, soit depuis une console en ligne, soit depuis une App sur smartphone. Ceci fait, il suffit de connecter les appareils et ceux-ci téléchargeront automatiquement leurs configurations. Ces fonctions ne sont pas exclusives à Aruba. Son concurrent Cisco, au travers de la marque Meraki, typiquement, propose les mêmes.
Mais dans son récent rapport d’activité financière, la maison mère HPE expliquait que sa branche comptable dédiée aux équipements de terrain (dont fait partie Aruba) connaissait une progression extraordinaire des ventes d’environ 50 %, alors que la progression de Cisco (dont le CA représente environ quinze fois celui d’Aruba) n’est que de 16 % sur les mêmes produits. Pour comprendre où va Aruba, LeMagIT s’est entretenu avec Florian Bretagne, qui dirige en France la marque pour HPE.
LeMagIT : Comment expliquez-vous la progression de vos ventes ?
Florian Bretagne : Ni nous ni nos concurrents n’avons retrouvé le niveau de ventes que nous avions avant la crise du Covid. Cependant, force est de constater que nos efforts pour bâtir un écosystème d’usages autour de nos solutions sont payants.
Nous concevons tous nos équipements avec le même système et la même console de supervision. C’est une architecture logicielle qui supporte l’ajout simple de modules, ce qui garantit que nos solutions sont extensibles avec tous les protocoles existants ou qui existeront demain.
Cela signifie que dans nos switches, dans nos SD-WAN, nous pouvons intégrer les protocoles de sécurité de n’importe quel écosystème. Dans toutes nos bornes Wifi, nous pouvons intégrer tous les protocoles radio. Nous mettons à dispositions des intégrateurs qui vendent nos solutions les briques qui leur permettent d’implémenter tous les cas d’usage imaginables par leurs clients. Et ça, c’est très important dans un contexte où nos clients, pour sortir de la crise, ont décidé de réinventer leurs catalogues de services réseau au bénéfice de leurs propres utilisateurs.
LeMagIT : Pouvez-vous nous donner des exemples de ces nouveaux cas d’usage que vos équipements favorisent ?
Florian Bretagne : Par exemple, toutes nos bornes Wifi 6 intègrent un GPS. Ce GPS permet, par triangulation avec d’autres bornes, de géolocaliser très précisément un appareil – et/ou son utilisateur – qui se déplace soit à l’intérieur d’un bâtiment, disons dans un entrepôt, soit à l’extérieur, disons sur un parking. Vous pouvez ainsi créer un service qui relie l’information saisie par un employé, avec sa douchette, à un drone qui vient apporter au même endroit quelque chose.
Demain, nos bornes intégreront aussi des capteurs radio 4G/5G. Ils permettront au même cas d’usage d’étendre sa portée (avec des antennes adéquates) ou d’intégrer des équipements qui sont uniquement 4G/5G et qui se greffent au réseau privé via une carte SIM privée.
De la même manière, nos équipements ont permis, dans certains magasins, de n’avoir qu’un seul réseau sans fil pour à la fois les appareils portables, les douchettes et les étiquettes électroniques en rayon. Les chaînes de supermarché doivent à présent pouvoir modifier le prix de leurs produits en un instant, éventuellement durant les heures d’ouverture.
Elles ont besoin d’un étiquetage électronique, avec des écrans à cristaux liquides sur leurs rayonnages dont elles peuvent modifier l’affichage à distance. D’ordinaire, ce système nécessite un réseau dédié. Avec notre solution, le protocole réseau dédié à l’étiquetage et celui des douchettes passent par les mêmes bornes que le Wifi. C’est une économie d’équipements et d’énergie.
Nous sommes également en mesure d’ajouter de l’accès SSE (Security Service Edge) par-dessus nos SD-WAN pour permettre aux salariés de s’authentifier simplement depuis n’importe où, sur n’importe quelle application configurée par un intégrateur, sur site ou en cloud.
Et, au final, l’administrateur dispose d’une console SaaS, Aruba Central, qui permet de visualiser tous ces éléments hétérogènes, grâce aux agents dans nos équipements, grâce à ceux que l’on peut installer sur des appareils connectés, ou encore via des APIs avec les produits de nos partenaires. Aruba Central sert à visualiser la connectivité, la position géographique. Il permet d’appliquer des règles de sécurité, globalement, ou avec une granularité fine.
Florian BretagneDirecteur Aruba France, HPE
Comprenons-nous bien : techniquement, le défi le plus compliqué que nos équipements réseau parviennent à résoudre reste de transmettre sur un campus des flux vidéo avec une qualité et un débit parfaits pour tous les salariés qui font de la visioconférence. En revanche, si l’on parle des efforts les plus utiles d’Aruba, ce sont des cas d’usage dans la distribution, dans la logistique, dans l’industrie.
LeMagIT : Mais qu’est-ce qui, aujourd’hui, rapporte le plus d’argent à Aruba ?
Florian Bretagne : La vente de nos matériels continue d’être notre source de revenus majoritaire. Néanmoins, ce sont les logiciels qui les accompagnent qui connaissent la plus forte progression des ventes. Je parle des services de sécurité, d’authentification, des services de géolocalisation, de mesure de l’expérience utilisateur.