Stockage : Huawei lance la baie OceanStor Pacific 9920 en Europe

Dans seulement 2U, la machine offre 92 To de capacité brute sur SSD et 20 Go/s. Elle peut s’utiliser seule comme en cluster, de préférence en NAS, mais un mode bloc est possible.

En marge des restrictions commerciales qu’il subit sur le marché des équipements opérateurs, notamment de la part de l’UE, le Chinois Huawei entend désormais gagner des parts de marché en Europe avec des équipements pour datacenters. Et principalement dans le domaine du stockage, avec une nouvelle baie NAS OceanStor Pacific 9920, qui n’occupe que 2U d’espace et offre jusqu’à 92 To de capacité brute.

Dans le catalogue de Huawei, le modèle 9920 est la version miniature du haut de gamme 9950 qui, lui, offre jusqu’à 614 To de capacité brute dans un châssis 5U. Ces deux machines ont en commun de n’être fournies qu’avec des SSDs, contrairement aux machines 9520 (2U) et 9550 (5U) qui, elles, contiennent des disques durs. La famille se complète avec une baie 9350 (5U), moins puissante, qui n’est vendue que comme une solution de stockage peu chère pour héberger des archives. L’avantage des modèles à disques durs est qu’ils peuvent grimper jusqu’à 2 Po bruts.

Il existe également une gamme SAN OceanStore Doraro. Cependant, les familles de baies semblent de moins en moins reposer sur des critères techniques. En effet, depuis la génération V6 des équipements lancée l’année dernière (l’actuelle 9 920 correspond à la génération V8), tous les modèles reposent sur des cartes mères plus ou moins similaires. Leur différenciation se fait surtout par les fonctions qui y sont activées de manière logicielle. Fonctions qui, de surcroît, sont chargées sous la forme de containers. C’est-à-dire qu’il est théoriquement faisable d’utiliser une OceanStor Pacific 9920 en mode bloc (SAN).

On note enfin que Huawei commercialise une appliance de monitoring OceanCyber destinée à surveiller le trafic en temps réel des baies OceanStor, via un protocole particulier au niveau des cartes réseau installées dans ces machines. La vocation de cette appliance est de lutter contre les cyberattaques.

En mode fichier et en mode bloc

Les machines OceanStor Pacific sont utilisables seules ou cumulables en cluster, via un mystérieux système de « gestion par intelligence artificielle », appuyé par des cartes réseau accélérées « FastLink » qui semblent faire communiquer les nœuds entre eux pour se répartir les accès. Selon Huwaei, les baies peuvent ainsi aussi bien servir au partage de documents sur un réseau local (notamment dans les studios vidéo où les flux sont intensifs), que de stockage distribué pour un supercalculateur.

En frontal, l’OceanStor Pacific 9920 propose les protocoles NFS et SMB, et supporte les sous-protocoles fichiers POSIX (c’est-à-dire toutes les caractéristiques des systèmes Linux) et MPI-IO (pour les systèmes de fichiers parallélisés sur un cluster, comme on en trouve dans les supercalculateurs). Les protocoles objet S3 et HDFS sont aussi supportés.

Les baies peuvent également répondre, sur les mêmes liens Ethernet, RoCE ou InfiniBand aux protocoles iSCSI et Cinder (l’implémentation par OpenStack). En cluster, ce sont ces liens qui seront privilégiés pour la communication entre les nœuds.

Plusieurs niveaux de performances sont possibles. La machine peut ainsi être livrée avec deux processeurs ARM Kunpeng 920 spécialement mis au point par une filiale de Huawei (HiSilicon), avec 512 ou 768 Go de RAM. Il existe aussi une version avec deux processeurs Intel Xeon et 1 To de RAM. Huawei ne précise pas quels modèles exactement ont été choisis.  

Selon les chiffres de Huawei, la version de base atteindrait 20 Go/s et 230 000 IOPS. La version à base de Xeon permettrait de grimper à 800 000 IOPS. Par ailleurs, en cas d’incident, les processeurs ARM pourraient reconstruire les données perdues à la vitesse de 2 To/heure, tandis que les processeurs Xeon atteindraient 4 To/heure.

En termes d’unité de stockage, l’OceanStor Pacific 9920 contient deux SSD SATA de 480 Go chacun, destinés à héberger le système de boot, ainsi que jusqu’à 25 SSD NVMe 2,5 pouces ou 12 SSD SATA 3,5 pouces. Manifestement, il s’agirait de modèles QLC très capacitifs. Huawei évoque même l’arrivée prochaine de SSD PLC (cinq bits par cellule).

Différentes options de connexion sont possibles : 25 ou 100 Gbit/s, en simple Ethernet ou en RoCE, ou 100 Gbit/s en Infiniband.

 

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