Processeurs : ARM entre au NASDAQ et se prédit une croissance exponentielle
Un an après avoir échoué à vendre ARM à Nvidia, le groupe SoftBank va tenter de réaliser la plus grosse introduction à la bourse de New York depuis celle d’Alibaba en 2016.
SoftBank annonce qu’il introduira ARM à la bourse de New York en septembre. Pour le groupe japonais, dont la tentative de revendre ARM à Nvidia pour 40 milliards de dollars a échoué l’année dernière, il s’agirait avant tout d’une opération financière. Selon Reuters, Softbank compterait empocher grâce à la vente d’actions entre 60 et 70 milliards de dollars, soit environ le double des 32 milliards de dollars que lui avait coûté le rachat d’ARM en 2016.
Il s’agirait de la plus grosse introduction au NASDAQ pour une entreprise de la Tech depuis celle d’Alibaba en 2014 (25 milliards de dollars).
Selon CNN, SoftBank aurait fait valoir dans sa demande d’introduction auprès de la SEC (le gendarme de la bourse américaine) que le succès des puces ARM était désormais intrinsèquement lié à l’explosion du marché de l’intelligence artificielle, suggérant une croissance exponentielle des revenus.
Pour autant, divers analystes ont immédiatement fait remarquer que les processeurs ARM, même s’ils équipaient désormais des serveurs impliqués dans l’IA, ne sont en rien responsables des performances de ces algorithmes. Ceux-ci reposent plutôt sur les caractéristiques des GPU, notamment ceux de Nvidia, dont le design ne comprend aucune propriété intellectuelle d’ARM.
Les documents financiers que SoftBank a dû fournir révèlent par ailleurs une baisse récente des revenus : la vente de licences ARM aux fabricants de processeurs (principalement Apple et Samsung sur les gammes mobiles, mais aussi AWS, Nvidia et Ampere sur les gammes serveur) aurait chuté de 1 % l’année dernière et de 2,5 % lors du dernier trimestre. Les comptes-rendus des cabinets de conseil divergent sur l’analyse de ces chiffres. Pour certains, ils sont mauvais. Pour d’autres, ils sont plutôt bons au regard des ventes d’équipements mobiles en baisse depuis la crise pandémique.
Pour mémoire, ARM est la société britannique qui conçoit (notamment dans ses laboratoires grenoblois) le design des processeurs éponymes, économiques en énergie, qui équipent tous les appareils mobiles et tracent désormais leur chemin sur les serveurs. ARM ne fabrique pas elle-même de processeurs et vit de la vente de ses designs à des constructeurs qui les intègrent à d’autres circuits selon leurs propres besoins.
L’intérêt technique des cœurs ARM est qu’ils exécutent toutes leurs instructions avec le même nombre de cycles d’horloge, ce qui s’est avéré plus optimal pour économiser de l’énergie que les pipelines à rallonge des processeurs x86 tels que ceux d’Intel et d’AMD.