Le SIRH d’Oracle explore le potentiel de l’IA générative
Oracle Cloud HCM va proposer des fonctionnalités génératives. Oracle envisage déjà une centaine de cas d’usages. Mais en restant « un assistant » contrôlé par les RH et en respectant la confidentialité des données de chaque client.
Oracle va intégrer, d’ici la fin de l’année, des fonctionnalités d’IA génératives dans son Fusion Cloud HCM. « Le gain de productivité sera très important », assure Rich Buchheim, VP of product management chez Oracle Adaptive Intelligence Applications.
« Grâce à sa capacité à résumer, à créer et à recommander des contenus, l’IA générative facilite le travail des collaborateurs RH », renchérit Chris Leone, EVP Applications Development, Oracle Cloud HCM.
L’IA générative dans les RH, pour quoi faire ?
Concrètement, l’IA générative dans un SIRH pourra faire trois choses.
D’abord, créer des contenus : par exemple le brouillon d’une offre d’emploi ou d’une fiche de poste à partir d’une liste de compétences ou de besoins. Oracle cite également la conception automatisée d’objectifs, qui inclura un descriptif détaillé et des indicateurs de réussite. Ou encore la génération d’articles d’une base de connaissances RH pour un Helpdesk.
La technologie peut par ailleurs faire des suggestions. Oracle évoque la proposition de questions dans l’écriture d’un sondage interne en fonction du type d’enquête en cours.
Enfin, l’IA générative sait résumer. Elle peut par exemple faire une synthèse des performances d’un collaborateur en s’appuyant sur ses retours, ceux de ses collègues et de ses responsables, ainsi que de sa progression et de la réalisation de ses objectifs.
« Nous avons déjà identifié plus de 100 scénarios à forte valeur ajoutée pour l’IA générative dans les RH. Et cela ne fait que commencer ! », lance Chris Leone.
Une IA fruit d’un partenariat exclusif avec Cohere
Les grands modèles de langage (LLM) seront proposés, pré-entrainés, dans le cloud d’Oracle, avec des propositions de prompts pour obtenir les meilleurs résultats et réduire les effets indésirables.
Mais l’éditeur insiste. Chaque itération faite par un client restera dans une instance dédiée. Les retours de l’entreprise A n’iront pas entraîner le modèle de l’entreprise B.
Steve ZivanicOracle
Pour ajouter ces fonctionnalités, Oracle ne s’appuie pas sur OpenAI ni sur Azure OpenAI (malgré la proximité historique entre Oracle et Microsoft), mais sur un nouveau partenaire privilégié : Cohere. Une des raisons de ce choix vient du fait que Cohere est hébergé sur OCI.
« Cohere est largement orienté vers le service aux entreprises et pas vers le grand public », ajoute Steve Zivanic, Group Vice President Database, Analytics and AI dans un échange avec LeMagIT. « Ses LLMs correspondent à la stratégie d’Oracle. Ses modèles sont très efficaces et peuvent être plus facilement personnalisés par les entreprises en fonction de leurs besoins spécifiques », avance-t-il.
Oracle n’envisagerait pas – aujourd’hui en tout cas – de diversifier ses partenariats dans le domaine ou de développer ses propres LLMs.
C’est donc avec la technologie de Cohere que l’éditeur infusera « la totalité de son portefeuille d’applications métiers » (ERP, CX, EMR), mais aussi ses bases de données « de la même manière que nous avons ajouté des fonctionnalités à base de Machine Learning à Oracle Database et MySQL HeatWave », promet Steve Zivanic.
Un assistant qui ne remplace pas l’humain
L’IA générative « va rapidement devenir une fonctionnalité de base », entrevoit Evelyn McMullen, analyste chez Nucleus Research. La technologie a « un potentiel d’accélération énorme pour les employés », confirme Holger Mueller, de Constellation Research.
Pour les deux experts, les impacts les plus importants de l’IA générative dans les RH devraient se voir dans le libre-service, le recrutement, et le développement et la gestion des demandes des employés.
L’IA générative est particulièrement adaptée pour combattre le « syndrome de la page blanche », complète le VP d’Oracle, Rich Buchheim.
Mais elle a aussi des limites. Oracle en convient et souligne que l’usage de cette technologie – en particulier dans les RH – ne pourra se faire « sans curation humaine, sans vérification et sans la capacité d’apporter des modifications », insiste Rich Buchheim.
Ses recommandations « ne seront peut-être pas toutes justes, mais il y en aura forcément qui seront très pertinentes », nuance-t-il avant de résumer la philosophie officielle d’Oracle (qui aussi est celle de beaucoup d’éditeurs de SIRH) : « Nous considérons l’IA générative comme un assistant, un assistant très puissant ». Mais un assistant quand même.
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