Magazine Storage 35 : le grand renouvellement des offres de stockage
IBM, Dell, NetApp et Pure Storage viennent de mettre à jour leurs baies de stockage, plus fonctionnelles et prêtes à l’emploi pour les deux premiers, et plus économiques pour les deux derniers. Le nouveau numéro de Storage vous donne tous les détails et s’intéresse aux ripostes de quelques startups européennes à suivre.
Les baies de stockage des grands fournisseurs évoluent. Le plus grand chamboulement se déroule chez IBM, qui regroupe ses multiples gammes de stockage sous la marque générique « IBM Storage », faisant dans la foulée disparaître sa sacro-sainte marque Spectrum.
Surtout, les solutions sont simplifiées pour ressembler plus à des bundles prêts à l’emploi qu’à des briques que les intégrateurs devaient assembler eux-mêmes. Par exemple, les baies FlashSystem seront désormais livrées pour faire aussi office de stockage de production que de réceptacle pour les sauvegardes, tous les outils d’IBM et d’autres éditeurs tiers, dont Scality étant inclus.
Dell, le numéro 1 du secteur, suit un mouvement similaire avec l’annonce d’une mise à jour de sa gamme PowerStore qui n’est que… logicielle. Le constructeur ajoute quatre fonctions à la partie logicielle de ses baies de stockage milieu de gamme PowerStore. Sont désormais possibles : l’intégration avec les appliances de sauvegarde PowerProtect, l’utilisation pour étendre le stockage des systèmes hyperconvergés VxRail, l’interfaçage avec les outils d’automatisation Ansible et Terraform, ainsi que des bonnes pratiques de sécurité comme les snapshots immuables (impossibles à effacer, a fortiori par un malware) ou l’authentification multifacteurs dans la console d’administration.
Pure Storage et NetApp attaquent quant à eux le renouvellement du stockage sous l’angle du matériel plus économique. Le premier vient de lancer de nouveaux modèles FlashBlade//E qu’il facture 0,20 € par Go. Un prix inédit pour une baie de SSD. Jouissant d’une densité record de 2 Po bruts par châssis de 5U, cette baie NAS doit son prix cassé à l’utilisation de contrôleurs moins rapides que d’ordinaire et de modules NAND QLC. L’objectif est de remplacer les baies de disques durs, historiquement les modèles les moins chers, par un ensemble qui, bénéfices supplémentaires, occupe dix fois moins de place et consomme dix fois moins d’électricité.
NetApp lance lui aussi une nouvelle famille de baies à base de SSD QLC, les séries C. À mi-chemin entre les baies à disques durs FAS et les AFF composées de SSD TLC, ces nouvelles machines offrent, elles, du stockage NAS (fichier) et SAN (bloc). Cela dit, le constructeur les positionne déjà comme des solutions excessivement rapides pour héberger les sauvegardes et – surtout – restaurer en un clin d’œil les données, en cas de sinistre.
À l’opposé du spectre, les startups européennes, dont nous avions commencé à vous parler lors de notre précédent numéro de Storage, ne sont pas en reste. Trois d’entre elles innovent pour transformer l’usage du stockage : l’Espagnole Nuclia, l’Autrichienne Linbit et la Bulgare Tiger.
Nuclia propose d’ajouter au stockage un moteur de recherche qui a tout de ChatGPT : il comprend les questions ouvertes, fouille dans les contenus à la recherche des éléments de réponse et synthétise en langage courant le résumé de ses découvertes. Le point fort de Nuclia est qu’il ne se contente pas de lire des fichiers texte, il lit aussi les images et écoute les bandes-son des vidéos.
Linbit propose quant à lui de remplacer les baies de stockage par un SDS de sa conception qui repose sur des composants pointus de Linux, entend rivaliser avec SANsymphony de DataCore ou vSAN de VMware, et qui est, en plus, nativement conçu pour fonctionner avec Kubernetes. Pourquoi sa technologie est-elle crédible ? Tout simplement parce que le fondateur de cette startup n’est autre que Philip Reisner, le développeur du pilote DRBD qui se veut un RAID de nouvelle génération déjà intégré au noyau Linux et de Linstor, un système de stockage en mode bloc qui repose sur les modules Open source Open-iSCSI, LVM et ZFS.
Tiger, enfin, propose littéralement de se passer d’un NAS. Sa technologie présente sur les postes de travail un dossier qui semble local, mais qui déporte en réalité des contenus stockés à bas prix en mode objet dans le cloud. L’idée maîtresse de cette solution est qu’elle rapatrie les contenus au fur et à mesure de leur lecture. Par exemple, un monteur peut travailler sur une vidéo haute résolution stockée en cloud sans souffrir d’aucun ralentissement puisque seules les images qu’il manipule sont téléchargées. La startup connaît à l’heure actuelle un certain succès sur des marchés verticaux, comme l’imagerie médicale.
Nous clôturons ce nouveau numéro de Storage avec un article pratique sur les sauvegardes. En effet, il ne suffit pas d’acheter des baies clés en main chez IBM ou Dell pour bénéficier automatiquement d’une protection fiable contre les pertes de données. Le point plus important est qu’il faut assurer la maintenance de ces sauvegardes. Notre article liste ainsi toutes les bonnes pratiques pour y parvenir.