Salesforce World Tour : données unifiées, Chat GPT et gestion des clés
Lors de l’étape française de sa tournée mondiale 2023, Salesforce a illustré différents apports de l’IA générative dans ses outils. Il a également mis en avant le virage technologique que représente Data Cloud, et fait une annonce majeure dans les KMS.
Ce 16 mai, Salesforce organisait l’édition parisienne de son désormais traditionnel World Tour – sa suite d’évènements clients qui fait étape à Sydney, Madrid, Munich ou encore Milan.
À Paris, le leader du CRM, aujourd’hui aussi diversifié dans le marketing, le e-commerce, le collaboratif et la BI, a regroupé 8 000 personnes et axé ses présentations autour de deux sujets phares : l’unification des données clients (Data Cloud) et l’intelligence artificielle générative (GPT).
La responsable de la filiale locale, Emilie Sidiqian, a également évoqué un futur outil de gestion des clefs de chiffrement par les clients.
Qu’est-ce que le Data Cloud de Salesforce ?
Salesforce s’est constitué avec de nombreux rachats qu’il a ensuite, plus ou moins intimement, intégrés les uns aux autres. L’acquisition de Mulesoft (APIs) l’a aidé dans ce chantier. Mais l’éditeur a décidé d’aller plus loin en développant un vrai socle transversal, pour unifier toutes les données clients de ses clouds et les enrichir avec celles d’applications tierces. C’est toute la philosophie de Data Cloud (ex-Genie), particulièrement mise en avant lors de l’évènement.
Data Cloud ne duplique pas les données, insiste Emilie Sidiqian. Le but n’est pas d’augmenter les frais de stockage ou l’empreinte carbone, mais de centraliser les informations éparses, à la volée et en temps réel, dans un lakehouse.
Avec cette même idée, Salesforce avait déjà une CDP. Mais « elle servait principalement à la segmentation » distingue la dirigeante. « L’idée est d’utiliser et d’étendre cette connaissance à tout le cycle de vie du client » dans le SAV, le e-commerce ou encore la vente.
La stratégie n’est pas sans rappeler celle d’Adobe avec sa Experience Platform.
Data Cloud est également taillé pour les très gros volumes de données, comme les milliards de transactions de grands distributeurs comme Carrefour, prend en exemple Emilie Sidiqian.
GPT dans Salesforce
Deuxième sujet phare : l’IA générative. Salesforce a évoqué pêle-mêle Einstein GPT, Tableau GPT et Slack GPT.
En appelant ChatGPT d’OpenAI et en utilisant l’IA prédictive maison (Einstein) « une entreprise de e-commerce peut s’appuyer sur “Data Cloud for Flow” pour ajuster ses prix en temps réel en fonction de l’évolution de la demande. Grâce à Einstein GPT, le risque d’erreurs dans la syntaxe des formules est évité, et les utilisateurs bénéficient d’une meilleure capacité de recherche en décrivant la fonction dont ils ont besoin » illustre l’éditeur.
Dans Commerce Cloud, Einstein GPT pourra générer automatiquement des messages personnalisés pour des offres promotionnelles ou créer des listes de produits sur mesure. Idem dans Marketing Cloud, dans un contexte où le marketing ne s’adresse plus « à tous », mais « à chacun » (selon la formule de Emilie Sidiqian qui évoque la tendance à « l’hyperpersonnalisation »).
Slack GPT, quant à lui, pourra résumer des conversations (par exemple pour un employé qui est parti une semaine en vacances) ou suggérer des réponses à des messages.
Actuellement, ces fonctionnalités sont en beta test auprès de grands comptes, et en anglais.
Tableau GPT
Dans le même esprit, l’outil de BI maison, Tableau, va lui aussi bénéficier d’une dose de GPT.
Tableau avait déjà des fonctionnalités à base de NLP (traitement du langage naturel) et de NLQ (Natural Language Query) pour simplifier l’analytique, comme Ask Data, Explain Data et les Data Stories (narration de données).
« Mais c’était toujours difficile [pour certains utilisateurs]. Il fallait par exemple comprendre le modèle de données », explique François Ajenstat, Chief Product Officer de Tableau. « Tableau GPT est une évolution de ces fonctionnalités. C’est une toute nouvelle expérience, beaucoup plus naturelle. […] C’est cent fois plus facile ! […] Tableau devient comme un collègue », assure-t-il.
Avec Chat GPT, Tableau ciblera-t-il de nouveaux utilisateurs, plus métiers et peu familiers de la dataviz et de la manipulation des données ? « Oui », répond sans hésiter François Ajenstat. « It closes the gap », conclut le Canadien en anglais.
Bring Your Own LLM
Pour celles et ceux qui seraient préoccupés du fait que Salesforce envoie leurs données à OpenAI, l’éditeur insiste : ce n’est pas le cas. Les données mises dans Salesforce restent dans Salesforce.
Ce sont les données dans Salesforce qui sont enrichies par des « contenus » générés par OpenAI. Par exemple, un mail sera rédigé par Chat GPT à la demande Salesforce en fonction d’un contexte particulier, mais aucun nom d’entreprise ou de client n’est partagé avec l’extérieur.
Pas question de revivre la mésaventure de Samsung qui a vu certaines de ses données confidentielles fuiter vers OpenAI, insiste Emilie Sidiqian.
Salesforce va également permettre d’utiliser d’autres IA génératives, comme Anthropic, et même d’importer son propre grand modèle de langage dans ce que François Ajenstat appelle « le Bring Your Own LLM ».
Bring Your Own Key pour plus de souveraineté
Autre annonce majeure faite par Emilie Sidiqian, les clients de Salesforces pourront gérer eux-mêmes leurs clefs de chiffrement à partir d’octobre.
Cette nouveauté s’inscrit dans la continuité des efforts de l’éditeur pour répondre aux besoins réglementaires européens de localisation des données, voire de souveraineté.
Les clefs pourront être gérées avec les KMS d’Atos et de Thalès.