Stockage : Dell renouvelle ses baies PowerStore... juste par logiciel
Une simple mise à jour du système permet aux baies de stockage 100% Flash milieu de gamme du constructeur de consommer moins, de mieux protéger les données et d’accélérer les accès comme les temps d’administration.
Dell ajoute quatre fonctions à la partie logicielle de ses baies de stockage milieu de gamme PowerStore. Sont désormais possibles : l’intégration avec les appliances de sauvegarde PowerProtect, l’utilisation pour étendre le stockage des systèmes hyperconvergés VxRail, l’interfaçage avec les outils d’automatisation Ansible et Terraform, ainsi que des bonnes pratiques de sécurité comme les snapshots immuables (impossibles à effacer, a fortiori par un malware) ou l’authentification multifacteurs dans la console d’administration.
« Depuis un an, nous avons comptabilisé que 48% des entreprises ont été victimes de cyberattaques et que 83% de nos clients avaient désormais l’économie d’énergie comme priorité. Donc, nous avons fait évoluer le système de nos baies pour qu’elles soient plus sécurisées, aussi bien au niveau des accès qu’à celui des sauvegardes, et qu’elles intègrent des fonctions tierces pour éviter de déployer des machines supplémentaires », explique Said Akar, le directeur commercial de Dell pour la zone EMEA.
Les baies PowerStore sont les équipements SAN/NAS qui ont succédé aux baies Unity d’EMC en 2020. Versatiles, les PowerStore supportent toutes les variantes de SSD, en NVMe ou en SAS/SATA, et même des modèles de type SCM (Storage Class Memory) comme les Optane d’Intel. Une particularité de ce modèle est que leur système d’exploitation a été conçu de façon modulaire : chaque fonction est exécutée dans un container. Cette conception facilite grandement les mises à jour. Pour le fournisseur, qui peut ainsi repenser intégralement des fonctions sans devoir réécrire tout son système, comme pour l’entreprise, qui bénéficie d’une opération entièrement transparente.
Une simple mise à jour logicielle pour plus de rentabilité
Cette annonce, faite en amont de l’événement annuel Dell Technologies World 2023 qui se tiendra dans quelques semaines, permet au constructeur de présenter une offre nouvelle sans devoir investir – et alourdir sa facture carbone – dans une nouvelle génération d’équipement. Une simple mise à jour logicielle permet aux clients de bénéficier de fonctions habituellement amenées avec des équipements dédiés. Accessoirement, cette version améliorée de l’OS des PowerStore apporterait un gain de 60% d’IOPS par watt en plus, soit une accélération, sans changer de SSD, ni payer plus d’électricité.
Le gain énergétique et économique le plus spectaculaire concerne l’abolition de devoir investir dans des nœuds VxRail supplémentaires pour simplement étendre leur capacité de stockage. Cette contrainte – une infrastructure hyperconvergée est composée de briques identiques qui comprennent à la fois de la puissance de calcul, de la RAM et une capacité de stockage, si bien que pour étendre une seule de ces trois ressources il faut étendre aussi les deux autres – a toujours été vue par les entreprises comme une approche commerciale surtout avantageuse pour les fournisseurs.
Said Akar explique qu’une réalité technique sous-tend cette conception et que Dell a, au contraire, dû investir beaucoup d’efforts de R&D pour contourner le problème. Un effort dont il se félicite d’autant plus qu’il ne bénéficierait qu’aux entreprises, puisque, à capacité égale, on suppose qu’une baie PowerStore est facturée moins chère que plusieurs nœuds VxRail. Une hypothèse à relativiser, dans le sens où les constructeurs proposent de plus en plus de commercialiser leurs équipements par souscription. Dans ce modèle, une entreprise ne paie plus l’achat d’une machine, mais l’utilisation continue de caractéristiques.
Automatiser pour réduire les temps d’administration
Dans le détail, l’intégration native des baies de stockage PowerStore avec les appliances de sauvegarde PowerProtect permet aux utilisateurs de piloter leurs sauvegardes directement depuis la console d’administration PowerStore.
« D’une manière globale, nous simplifions radicalement les tâches d’administration pour que les entreprises gagnent du temps dans leurs projets », argumente Said Akar. Dans la même veine, Terraform, une solution dite d’infrastructure-as-code, permet de programmer les mises à disposition de ressources selon des règles définies une bonne fois pour toutes : quand des plafonds ou des seuils sont atteints, quand les équipes étendent leurs projets, etc.
Ansible, qui se base sur des scripts qui automatisent les configurations, a quant à lui été étendu ici avec des fonctions qui lui permettent de mieux communiquer avec VMware, l’hyperviseur qui orchestre les applications et leurs ressources sur un cluster de serveurs. Ansible pioche par exemple dans les fichiers de configuration de vCenter et peut lui ordonner de modifier la taille ou la disponibilité des volumes virtuels vVols.
Selon Said Akar, mieux intégrer Ansible et Terraform aux baies PowerStore devrait surtout servir à faciliter la bascule vers des infrastructures en containers, orchestrées par Kubernetes, en remplacement des machines virtuelles, plus gourmandes en capacité de calcul et en énergie. Accessoirement, Ansible et Terrafom simplifient le passage au cloud hybride, puisqu’un même script peut aussi bien déployer des ressources sur site qu’en cloud.