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Le numérique consomme 10 % de l’électricité en France
Le groupe de travail sur la sobriété énergétique dédié au numérique constate une croissance exponentielle de la consommation du secteur. Les acteurs de l’IT, et notamment du cloud, multiplient néanmoins les initiatives.
Dans le cadre du plan de sobriété énergétique, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, Jean-Noël Barrot ont réuni mardi le groupe de travail « numérique » composé d’acteurs du secteur, d’énergéticiens et d’experts de l’ADEME et de l’ARCEP.
Cette réunion a permis de faire le bilan des consommations énergétiques de l’hiver 2022-2023 et des mesures mises en œuvre. Le principal enseignement est que le numérique représente environ 10 % de la consommation énergétique totale française.
Cette consommation connaît une croissance exponentielle due au développement massif des usages. « En 5 ans [N.D.R. : entre 2013 et 2017], la consommation énergétique du numérique a augmenté de 50 % et devrait continuer de croître d’ici 2025 à un rythme annuel de 10 % », estime l’État.
« J’attends que tous les acteurs, producteurs d’appareils, datacenter, fournisseurs de service et plateformes, fassent des efforts dans cette direction [de la sobriété] », prévient Agnès Pannier-Runacher. « Nous soutiendrons activement les démarches visant à faire évoluer les usages des consommateurs en faveur de la sobriété numérique », ajoute-t-elle.
Les acteurs de l’IT prennent des initiatives
Dans le cadre du plan de sobriété, présenté le 6 octobre 2022, les acteurs du numérique s’étaient engagés à limiter le recours à la climatisation dans leurs centres de données et à éteindre certaines fréquences lorsqu’elles ne sont pas utilisées.
Malgré la progression de la consommation d’énergie, plusieurs de ces promesses semblent avoir été tenues.
« OVHcloud (qui n’utilisait déjà pas de climatisation pour ses salles de serveur) a mené une campagne d’augmentation de température graduelle de ses salles batterie, réseaux et énergie. Free a mis en œuvre l’extinction des fréquences la nuit et le débranchement des équipements cuivre lorsque cela était possible. Cloud Temple a mis en place un accompagnement spécifique à l’ensemble de ses clients afin que ces derniers puissent gérer au mieux leur consommation d’énergie » illustrent les conclusions du groupe de travail. « Nokia a optimisé la surface de ses plateformes et mis en œuvre l’extinction automatique des équipements lorsque ceux-ci ne sont pas utilisés. Et Orange a stabilisé la consommation énergétique de son réseau malgré la hausse des usages ».
« Aujourd’hui les acteurs prennent l’engagement de poursuivre l’effort de réduction de la consommation énergétique de 10 % d’ici à 2024 », se félicite Jean-Noël Barrot qui souligne que le numérique consomme certes des ressources, mais qu’il est aussi un outil « au service de l’efficacité énergétique pouvant aider tous les secteurs de l’économie à assurer leur transition. »
Consommation énergétique et empreinte carbone
Agnès Pannier-Runacher et Jean-Noël Barrot ont par ailleurs annoncé que les travaux du plan de sobriété énergétique et ceux de la feuille de route décarbonation du numérique allaient converger sous l’égide du Haut Comité Numérique Écoresponsable.
Un rapport devrait être communiqué avant l’été.