Stockage : Seagate lance un disque dur de 22 To
Après Western Digital mais avant Toshiba, Seagate propose à son tour la capacité maximale aujourd’hui possible sur un disque magnétique. Pour les PME, un tiroir de 84 unités SATA apporte 1,8 Po de capacité.
Neuf mois après Western Digital, Seagate lance à son tour un disque dur 3,5 pouces à la capacité record de 22 To, l’IronWolf Pro 22TB. En attendant de voir ce modèle intégrer aux serveurs et aux baies de stockage, Seagate propose d’ores et déjà un double tiroir JBOD au format rack de 5U qui peut contenir 84 de ces disques, soit une capacité brute de 1,8 Po.
Le fabricant de NAS pour PME QNAP a annoncé dans la foulée qu’il commercialiserait sous peu un bundle qui intégrera ce tiroir JBOD à ses NAS QuTS, des modèles au format rack 2U.
Moins rapides mais moins chers que les SSD, les disques durs sont des unités de stockage qui restent globalement plus intéressantes dans deux cas de figure : soit pour stocker des données froides dans les grandes entreprises, soit pour apporter de la haute capacité aux PME.
Outre Seagate et Western Digital, l’autre grand fabricant de disques dur est Toshiba. Il pas encore annoncé de modèle à 22 To. Son modèle haut de gamme, de 20 To, est arrivé en fin d’année dernière, avec près d’un an de retard sur ses deux concurrents.
Juste un plateau en plus
Le disque dur IronWolf Pro 22TB se compose de dix plateaux magnétiques tournant en 7200 RPM et supportant chacun 2,2 To de capacité. L’appareil, doté d’une connectique SATA en 6 Gbit/s, revient en pratique à l’IronWolf Pro 20TB sorti il y a un an et demi et qui comportait déjà neuf plateaux de 2,2 To.
En clair, Seagate n’a toujours pas mis en œuvre les fameuses technologies SMR et HAMR qu’il présente depuis plusieurs années comme les prochaines évolutions du stockage sur support magnétique. Selon le constructeur, ces technologies seraient nécessaires pour franchir le plafond des 30 To de capacité. Il promet que de tels disques durs devraient enfin être dévoilés cette année.
Sans innovation majeure sur sa partie électronique, le nouvel IronWolf Pro consomme en toute logique un peu plus que l’ancien pour faire tourner ses plateaux. Soit 7,9W au lieu de 7,7W en moyenne, et 6W au lieu de 5W quand il est au repos.
Sa vitesse d’accès n’évolue pas non plus, puisque l’on retrouve le débit de 285 Mo/s du modèle précédent. On note que ce débit est autant fonction de la connectique SATA que du cache embarqué, lequel est de 512 Mo sur le modèle actuel comme sur celui de fin 2021.
Seagate n’a pas encore communiqué sur l’arrivée d’une éventuelle déclinaison avec connectique SAS 12 Gbit/s de ce disque dur. En son temps, l’IronWolf Pro 20TB avait été lancé en même temps qu’un Exos 20TB, le premier étant plutôt destiné aux tiroirs de disques externes et le second aux parties internes des serveurs. Il est néanmoins possible que Seagate ait renoncé à se positionner sur ce segment intermédiaire entre disque sur et SSD, les SSD QLC ayant manifestement la préférence des entreprises en ce qui concerne la connectique SAS.
Partenariat avec QNAP
Concernant le bundle commercial évoqué en début d’article, Seagate fait remarquer que le NAS de QNAP sera aussi doté d’une passerelle vers Seagate Lyve Cloud, son service de stockage S3 en cloud. Pour les deux constructeurs, il s’agit autant de proposer de la sauvegarde que de l’extension de capacité en cloud.
En pratique, le NAS QuTS de QNAP dispose de deux passerelles, baptisées Hybrid Backup Sync et Hybrid Mount, qui seront ici configurées pour se connecter automatiquement à Lyve Cloud.
Utilisant le système de stockage ZFS, le NAS QuTS est capable de gérer jusqu’à 156 disques durs. Soit les 24 intégrés de son boîtier 2U, les 84 compris dans le JBOD Exos E 5u84 de Seagate et tout le reste via trois tiroirs JBOD TL-R1620 de QNAP qui contiennent chacun jusqu’à 16 disques durs.
La connexion entre le NAS et les tiroirs JBOD est de type SAS 12 Gbit/s et, ce, même si tous les disques durs sont bien des modèles SATA 6 Gbit/s.