Stockage : IBM inaugure une nouvelle stratégie avec Storage Defender
Produit de sauvegarde, Storage Defender incarne tout ce qui va changer dans l’offre stockage d’IBM : des bundles clés en main qui regroupent toutes les variantes techniques, à la fois pour le cloud et pour le datacenter.
IBM a décidé de revoir sa stratégie concernant ses solutions de stockage : elles seront désormais plus intégrées, nécessitant moins d’assembler soi-même tel équipement avec tels modules. Dans la foulée, la marque « Spectrum », liée à de nombreux produits de stockage IBM depuis 2015, devrait disparaître au profit du plus sommaire, mais intuitif « IBM Storage ».
« L’enjeu est de réduire le nombre de nos produits dans notre catalogue de stockage, à la faveur de solutions tout-en-un qui seront plus faciles à acheter et aussi plus faciles à vendre en service managé par les intégrateurs », explique Denis Kennelly, le patron de la branche stockage d’IBM, dans un billet de blog.
Passer de produits épars à des bundles tout intégrés
Le premier produit correspondant à cet effort de simplicité sera Storage Defender, une solution « clés en main » de sauvegarde contre les ransomwares qui devrait être commercialisée d’ici à cet été. Storage Defender combine l’ancien logiciel de sauvegarde de fichiers et des machines virtuelles Spectrum Protect, le logiciel de sauvegarde des volumes objets (sur site ou en cloud) DataProtect de Cohesity, le système de gestion du stockage pour Kubernetes Fusion et, bien entendu, une baie de SSD FlashSystem pour stocker les sauvegardes de chacun.
Il devrait aussi intégrer des développements issus du projet Open source Velero, notamment soutenu par Red Hat.
IBM explique par ailleurs que Storage Defender s’appuiera sur une intelligence artificielle qui surveillera tous les événements survenant sur les équipements de stockage afin de détecter tout incident (des erreurs disques jusqu’à la présence d’un malware sur le réseau) et d’alerter les administrateurs.
Christophe BertrandAnalyste, ESG
« Il s’agit plus précisément de détecter les risques sur les baies de stockage en production, pas uniquement sur celles qui hébergent les sauvegardes. En ayant ainsi une vision réaliste des événements, il devient possible de mieux utiliser les snapshots [image à un instant T d’un volume de données, N.D.R.] pour rétablir les opérations dans les plus brefs délais », commente Brent Ellis, analyste chez Forrester Research, au micro de nos confrères de TechTarget USA.
« En somme, vous n’avez plus un système de surveillance des risques de cybersécurité d’un côté et un système de sauvegarde de l’autre. IBM vous propose un système de cybersurveillance qui s’occupe d’empêcher le vol de données et qui se charge aussi de restaurer les données en cas de destruction », ajoute l’analyste Christophe Bertrand du cabinet d’études ESG. Il note que l’ensemble est accompagné d’une console pouvant aussi bien servir aux équipes de cybersécurité qu’à celles de l’administration des sauvegardes.
Réunir différentes technologies sous une seule console
Les analystes applaudissent surtout l’intégration dans la solution de toute une collection de solutions qui étaient jusqu’ici dédiées à des formes différentes de stockage et qu’il fallait donc acheter séparément, au prétexte que les usages n’avaient rien à voir. Désormais, la baie FlashSystem proposée ici pour la sauvegarde peut aussi servir à la production. Notamment, grâce à Fusion, au stockage d’applications en containers qui sont exécutées sur les serveurs avec OpenShift.
« Et puis, il est très judicieux de mettre dans le bundle la solution de Cohesity, qui simplifie radicalement l’unification des sauvegardes. Songez qu’auparavant IBM vendait trois produits : Spectrum Protect tout court pour la sauvegarde des fichiers sur site, Spectrum Protect Plus pour celle des machines virtuelles et Spectrum Protect Plus Online pour les données en cloud. Désormais, tout est traité ensemble depuis une seule console », observe Brent Ellis.
Dans la foulée de Storage Protect, le nouveau catalogue devrait s’étoffer avec les offres Storage for Data & AI et Storage for Hybrid Cloud. La première comprendra la baie de disques multiextensible Scale System (anciennement le NAS élastique ESS), le système de stockage en cluster Ceph et la couche serveur Storage Scale qui servira à partager les contenus en mode fichiers et objets sur le réseau.
Storage for Hybrid Cloud reviendra quant à lui à une infrastructure hyperconvergée (un cluster de serveurs bardés de disques et assemblables comme des Legos, pour constituer un pool de ressources élastique) dédiée à Kubernetes. Elle fonctionnera sous OpenShift pour la partie calcul et sous Fusion pour la partie stockage. Dans cette configuration, la console de Fusion servira à répartir de manière optimale les ressources entre les applications et aussi à migrer les containers en cloud le plus simplement possible.