Stockage : AWS enrichit S3 de fonctions qui le rendent hybride
Il devient possible de répliquer des données entre différentes instances d’Amazon S3 installées sur site, d’accéder à S3 en mode fichiers et de s’en servir de support pour revendre des données.
À l’occasion du 17e anniversaire de S3, AWS élargit les possibilités d’accès à son service de stockage objet vedette. Il lance en l’occurrence quatre nouvelles fonctions censées améliorer l’utilisation de S3 dans les scénarios de cloud hybride et de lac de données :
Amazon S3 Replication on Outposts est une fonction tout intégrée qui permet de synchroniser n’importe quel stockage S3 avec les données stockées sur n’importe quel serveur Outpost, à savoir l’infrastructure hyperconvergée qu’AWS propose d’installer sur site.
Une connexion simplifiée depuis Amazon Virtual Private Cloud (VPC), le service de machines virtuelles sur serveurs dédiés. Il est désormais possible de restreindre l’adresse du stockage S3 à un DNS privé et d’y accéder via le service de liens privés AWS PrivateLink, afin de garantir une communication la plus étanche possible aux menaces extérieures.
Data Exchange for Amazon S3 permet à un éditeur de remplir un stockage S3 avec un jeu de données, puis de vendre l’accès à ce compte. Ceci afin que les entreprises puissent acheter un contenu clés en main, prêt à être utilisé par leurs applications, sans qu’elles aient besoin de redéployer les données achetées dans un service qu’elles auraient dû elles-mêmes configurer.
Mountpoint for Amazon S3, encore en version alpha, apporte un accès en mode NAS à un stockage S3. Ceci afin que les applications qui ne travaillent qu’en mode fichiers puissent y accéder directement.
« Nous voulons que nos clients puissent utiliser leurs données où qu’ils soient et quelles que soient les applications qu’ils utilisent », déclare Kevin Miller, le directeur de la gamme de services S3. « Il ne sert à rien de collecter une grande quantité de données si elles ne peuvent pas être utilisées efficacement. »
Éviter l’accès systématique via le cloud
En pratique, il s’agit surtout de simplifier les opérations de configuration lorsqu’une entreprise souhaite intégrer S3 à ses applications.
Concernant la réplication pour serveurs Outpost, par exemple, les entreprises ne pouvaient auparavant déplacer facilement les données que dans un sens : d’un équipement Outpost vers un stockage S3 hébergé dans une région AWS déterminée. Désormais, il est possible de répliquer les contenus d’un Outpost vers un autre Outpost, ou vers plusieurs comptes S3 en ligne.
Auparavant, pareille agilité nécessitait l’installation d’un système de stockage objet tiers compatible avec Outpost sur tous les sites, par exemple Cloudian.
S’agissant d’Amazon VPC, les fonctions DNS et PrivateLink permettent aux entreprises qui ont plusieurs sites à l’international de router automatiquement les accès selon les régions. Cela évite d’avoir à maintenir des règles par région : désormais, on définit un point d’accès global, mais les paquets iront en priorité vers réplique des données qui offre le moins de latence.
« Cela va surtout permettre de router les accès vers l’équipement Outpost d’une succursale, c’est-à-dire sans forcément passer par le cloud. Je vois dans ces nouvelles fonctions une reconnaissance tardive de la part d’AWS du besoin des entreprises de fonctionner en mode hybride, avec beaucoup de traitements qui ne sortent pas de leur propre infrastructure, plutôt que des accès systématiques au cloud », commente Naveen Chhabra, analyste chez Forrester.
S3 pour vendre des banques des données
Selon Ray Lucchesi, du cabinet Silverton Consulting, Data Exchange for Amazon S3 va quant à lui surtout servir aux entreprises qui ont besoin de puiser dans des banques de données régulièrement agrémentées par des tiers pour nourrir leurs propres applications. Il cite en exemple les données météo pour les applications de navigation ou de production, des banques images à des fins de Machine learning, ou encore des bases de données clients pour les outils marketing.
« Je vois cela comme de l’agriculture de données. Des acteurs produisent des données et les mettent en vente sur une place de marché AWS », résume l’analyste.
Mountpoint for Amazon S3 va de pair avec Data Exchange. Il se présente pour l’instant sous la forme d’un exécutable Linux, qui monte un stockage S3 distant sur un serveur local comme s’il s’agissait de n’importe quel autre volume avec un système de fichiers. Mountpoint ne permet pas à date de modifier les données. En revanche, grâce à lui, les données enregistrées comme des objets sont lisibles et exploitables par des applications historiques qui ne savent ouvrir que des fichiers.
« Ce n’est pas la première solution qui présente un stockage S3 sous la forme d’un volume fichiers. Cependant, toutes les autres implémentations souffrent de bugs ou de problèmes d’intégration. Nous avons conçu Mountpoint afin qu’il soit cousu sur mesure pour notre service de stockage S3 », explique Kevin Miller.
À terme, Mounpoint for Amazon S3 devrait autoriser les accès en écriture, pour un usage qui dépasse le cadre des banques de données commercialisées via Data Exchange for Amazon S3.