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Pourquoi les DSI doivent repenser la virtualisation du poste de travail
Le cloud a révolutionné l’infrastructure IT. Mais pour les postes de travail, le « on-prem » reste la norme, malgré les efforts dans le domaine du DaaS.
La virtualisation des postes de travail n’est pas un concept nouveau, mais IGEL, qui s’est récemment retiré du marché du matériel, s’associe désormais avec les principaux fournisseurs de PC pour proposer d’accéder à Windows avec des clients légers. HP, Lenovo et LG sont parmi les fournisseurs de matériel qui offrent une gamme de clients légers de bureau et mobiles qui fonctionnent avec le système d’exploitation Edge d’IGEL.
L’année dernière, IGEL et Liquidware, spécialiste de l’administration du poste de travail, ont commandé une étude sur la modernisation du poste de travail au cabinet d’analystes Freeform Dynamics. L’étude a révélé que de nombreux décideurs informatiques reconnaissent la nécessité de changer la fourniture et l’administration des postes de travail, en raison des limites qui sont devenues apparentes pendant et après la pandémie de Covid-19.
Selon l’étude, en raison des modèles de travail hybrides, de la mobilité et de l’incertitude, les besoins et les attentes des utilisateurs ont changé. Freeform Dynamics estime que les approches et les techniques d’administration des postes de travail qui étaient à la pointe du progrès il y a quelques années – comme la virtualisation de l’utilisateur, le VDI et le streaming d’applications, par exemple – sont maintenant courantes et disponibles presque « sur étagère ».
S’exprimant lors de l’événement IGEL Disrupt 2023 à Munich, le PDG de la société, Jed Ayres, a déclaré que l’industrie atteignait un point d’inflexion. Pour lui, le monde a évolué vers le travail hybride, l’infrastructure informatique se concentre sur les clouds hybrides et les travailleurs à la tâche sont maintenant des travailleurs à distance.
C’est l’un des points forts du client léger : permettre aux utilisateurs d’accéder aux applications en toute sécurité. Les appareils n’étant pas conçus pour exécuter des applications localement, une fois que l’utilisateur se déconnecte, les données et les applications ne sont plus accessibles, ce qui rend le client léger hautement sécurisé et facile à administrer.
Shannon Kalvar, directeur de recherche sur le poste de travail virtuel chez IDC, explique le rôle du client léger pour les travailleurs hybrides : « dans le monde du travail hybride d’aujourd’hui, les utilisateurs finaux veulent un accès égal à leurs applications et à leurs données, quel que soit leur emplacement ou leur appareil, tandis que le service informatique a besoin de solutions plus légères, plus sécurisées et plus faciles à administrer pour fournir des environnements de travail ».
Pour l’analyste, c’est même « d’autant plus important que nous continuons à voir le déficit de compétences s’accroître dans tous les secteurs et toutes les industries ; le problème n’est pas exclusif à l’informatique. Pour relever ce défi, nous devrons repenser la manière dont nous accédons à nos environnements de travail numériques, dont nous les fournissons, dont nous les administrons et dont nous les entretenons ».
Rapidité et efficacité
Selon Jed Ayres, l’administration est également grandement simplifiée : « l’un de nos plus gros clients, avec plus de 100 000 postes, gère littéralement l’ensemble de son parc informatique avec une seule personne ».
Un autre client, Luxottica, possède plus de 30 000 clients légers répartis dans plus de 5 000 sites à travers le monde. Là encore, ils sont tous administrés par une seule personne.
Simon Barlow, CTO d’AXA UK & Ireland, a déclaré : « notre personnel à distance, le paysage des applications agiles et les cycles de mise à jour plus fréquents des communications unifiées exigent que nous embarquions, administrions et mettions à jour nos terminaux plus rapidement et plus efficacement que jamais ».
L’assureur a commencé à tester la dernière version du système d’exploitation d’IGEL, OS 12, qui s’appuie sur une base Linux allégée et fonctionne sur PC et clients légers.
« Nos premiers tests d’OS 12 nous ont déjà convaincus que nous pouvons configurer, mettre à jour et patcher nos machines à distance plus rapidement et plus efficacement », a indiqué Simon Barlow. L’entreprise utilise également le dernier outil d’administration Cosmos d’IGEL pour mettre à jour son client Microsoft Azure Virtual Desktop.
L’une des améliorations apportées par IGEL à OS 12 est l’introduction d’un magasin d’applications pour simplifier l’installation et le déploiement des applications supportées directement par le nouveau système d’exploitation. L’app store propose les logiciels Citrix Receiver, VMware Horizon et Microsoft Remote Desktop Client pour accéder aux postes de travail virtuels.
Selon IGEL, cela signifie que ses clients accèdent plus rapidement aux nouvelles fonctionnalités des postes virtuels VMware, Citrix ou Azure. Auparavant, IGEL devait intégrer le logiciel client pour ces environnements de bureau virtuel dans son système d’exploitation.
A cela s’ajoute le support natif de Microsoft Teams et Zoom.
Cocc, fournisseur de services bancaires de base pour les banques communautaires aux États-Unis, utilise Webex et Zoom en mode natif avec OS 12. Billy Cruz, son responsable des services technologiques pour l’ingénierie du poste de travail, a déclaré que « la possibilité de mettre à jour les clients Zoom et Webex, indépendamment de l’application VMware Horizon, offre une flexibilité supplémentaire et réduit le temps nécessaire pour effectuer les mises à jour administratives afin d’améliorer l’expérience des employés ».
Il est temps de reconsidérer la question
Alors que les clients légers peuvent offrir une alternative viable à l’informatique traditionnelle, l’étude Modernizing the digital workplace de Freeform Dynamics montre que de nombreux décideurs informatiques sont réticents à les considérer. Près de la moitié des DSI ayant participé à l’étude anticipent des obstacles majeurs dans la modernisation de leur stratégie pour l’informatique de l’utilisateur final.
Lors de sa présentation à la conférence IGEL Disrupt, Mark Mills, auteur de The cloud revolution et partenaire de Montrose Lane Ventures, a expliqué que les changements majeurs apportés aux infrastructures au cours du siècle dernier ont pris environ un quart de siècle. L’informatique cloud a 25 ans et, selon Mark Mills, le pouvoir économique généré par la puissance de calcul s’accélère à un rythme exponentiel.
Il n’y a aucune raison de penser que l’informatique cloud se cantonnera au domaine des logiciels serveurs. Les PC sont effectivement des dispositifs clients sur site. Le matériel et les logiciels pour clients légers ont évolué au point que l’expérience utilisateur d’un poste virtuel n’est guère différente de celle d’un PC physique. Si le cloud est vraiment la prochaine grande révolution de l’infrastructure, il apparaît logique d’examiner le rôle de l’humble PC et son évolution vers un PC en mode cloud.