Stockage : NetApp lance ses nouvelles baies C-Series économiques
Les baies de série C sont des AFF avec des SSD QLC, un peu moins rapides. Elles ne coûtent que 20 % plus cher que les baies FAS pourvues de disques durs.
Le 27 mars prochain, NetApp commercialisera une nouvelle gamme de baies de stockage, les séries C, comprenant au départ trois modèles : C250, C400 et C800. Faisant furieusement penser aux FlashArray//C de Pure Storage, ces équipements sont des machines pourvues à 100 % de SSD QLC, à savoir des SSD économiques, plus capacitifs pour un prix donné, mais au prix d’une latence plus élevée.
« Il y a un gap de performances très important entre nos gammes FAS à base de disques durs capacitifs et AFF à base de SSD TLC très rapides. Nombre de nos clients attendaient un juste milieu, qui répondrait idéalement à des usages comme la restauration rapide des sauvegardes, l’accélération du chargement des machines virtuelles depuis un NAS, ou encore des accès plus véloces pour les développements Kubernetes. Tous ces usages n’ont pas besoin de la performance d’une baie AFF taillée pour les bases de données intensives », explique Philippe Charpentier, le directeur technique de NetApp France, lors d’un entretien avec LeMagIT.
Jusqu’à 106 Po de capacité dans un cluster
Ce n’est pas la première fois que NetApp propose ce type de configuration. La baie FAS 500F disposait déjà de 24 SSD QLC. Et c’est d’ailleurs ce modèle 2U qui est ici renommé en C250. Les C400 et C800 sont des baies 4U comprenant des emplacements pour 48 SSD. La différence entre ces trois modèles tient dans le nombre total de SSD que peuvent gérer les contrôleurs internes, par l’entremise de tiroirs de NS224 externes qui contiennent 24 SSD QLC. La baie C250 supporte un tiroir externe (soit 48 SSD au total), la C400 deux tiroirs externes (96 SSD) et la C800 quatre tiroirs externes (144 SSD).
Les SSDs QLC offrent ici une capacité individuelle de 15 To. Grâce aux routines de déduplication/compression à la volée du système OnTap, les capacités utilisables peuvent grimper jusqu’à environ 2,5 Po sur la C250, 5 à 6 Po sur la C400 et un peu moins de 9 Po sur la C800. NetApp garantit à ses clients que 1 To de capacité brute équivaut au moins à 4 To de capacité utile.
Le système OnTap permet par ailleurs de constituer des clusters de 2 à 24 machines chacun, à raison de deux machines redondantes à chaque fois. Respectivement, il est possible de déployer des capacités utiles de 35, 71 et 106 Po.
Philippe CharpentierDirecteur technique, NetApp France
En termes de connectique, les baies – qui fonctionnent aussi bien en SAN qu’en NAS – offrent aux serveurs jusqu’à 4 ports Ethernet 25 Gbit/s, 4 ports Ethernet 100 Gbit/s et 8 ports Ethernet 100 Gbit/s, respectivement. NetApp propose toutefois une vaste gamme de cartes PCIe avec des de multiples ports Ethernet et FC (jusqu’en 32 Gbit/s). Les protocoles supportés sont, sur toutes les machines de série C, le NVMe/TCP, le NVMe/FC, l’iSCSI, le FC, le NFS, le pNFS et le S3. En fait, mise à part la nouvelle robe blanche de leurs boîtiers, les séries C sont des baies AFF dotées de SSD QLC.
Comparativement, les disques durs des baies FAS soutiennent chacun une vitesse d’entrée-sortie de 150 IOPS, alors que les SSD des baies AFF, connectés en NVMe, supportent chacun entre 800 et 1000 IOPS. En revanche, le délai de latence est meilleur sur les SSD TLC que sur les QLC : soit moins d’une milliseconde sur un SSD TLC, contre 1 à 2 millisecondes sur un SSD QLC (et environ 4 millisecondes sur un disque dur).
« En pratique, cette nouvelle gamme C va faire économiser aux entreprises des déploiements en tiering, où l’on installe des baies AFF en frontal pour la rapidité des accès et des baies FAS derrière, pour la capacité. L’avantage financier est donc démultiplié », assure Philippe Charpentier. Il précise que, à capacité égale, une baie de série C ne coûtera que 20 % plus cher qu’une baie FAS.
Une gamme économique
Justement, concernant l’investissement, les baies de série C ont la particularité de pouvoir être étendues par lot de quatre SSD, alors qu’une extension de capacité passe nécessairement par l’ajout de huit disques sur toutes les autres familles de produits.
« Huit SSD supplémentaires, cela ferait 120 To de plus à chaque extension. Les nouveaux projets n’ont pas nécessairement besoin d’autant. En permettant une montée en capacité plus granulaire, nous favorisons là aussi l’optimisation des budgets », argumente notre interlocuteur. Selon lui, c’est un argument qui fera mouche chez les PME et les succursales des grands groupes, la cible privilégiée de cette nouvelle gamme.
Concernant la migration d’un ancien équipement vers un plus récent, NetApp propose, via son programme Life Cycle Management, de remplacer les contrôleurs et les disques tous les trois ans par des modèles plus modernes et plus capacitifs. Le client paie bien évidemment pour avoir de nouvelles caractéristiques, mais NetApp se charge d’assurer une transition en douceur, avec le remplacement à chaud des éléments, les uns après les autres pour ne pas perturber l’activité.
Plus de fonctions logicielles incluses
Autre bonne nouvelle, les baies de la nouvelle série C seront livrées avec nombre de fonctions d’OnTap habituellement en option : la migration automatique vers le cloud sans devoir racheter des licences, la déduplication garantie et les sauvegardes sous forme de snapshots sont inclus dans le prix.
Philippe CharpentierDirecteur technique, NetApp France
On notera que ces baies fonctionnent sous la dernière version 9.12 d’OnTap. Celle-ci a notamment deux particularités.
D’abord, elle apporte la possibilité d’accéder à un même volume de données à la fois avec un protocole NAS (fichiers classiques) et en S3 (mode objet, plus adapté aux applications dites « cloud native »). « Le double protocole pour un même volume de données est un cas d’usage qui était très attendu des métiers. Il leur permet de générer des données avec leurs applications traditionnelles et de les partager avec des data scientists qui vont puiser dedans avec leurs propres outils analytiques », dit Philippe Charpentier.
L’autre particularité d’OnTap 9.12 concerne Kubernetes. Le système peut désormais gérer 30 000 volumes pour l’orchestrateur, contre deux fois moins auparavant. En revanche, Astra Control, le logiciel qui permet aux développeurs d’automatiser la provision et l’administration (sauvegardes…) des volumes sans passer par la DSI, reste une option à acheter à part.
D’ici à cet été, de nouveaux logiciels de monitoring viendront agrémenter l’offre. Il s’agira notamment de pouvoir surveiller la consommation énergétique des solutions. En option, ces tableaux de bord pourront être connectés au service en ligne Data Sense qui sert à générer des documents d’audit et vérifier la conformité d’un déploiement à une exigence réglementaire.