DBaaS : Couchbase Capella débarque sur Azure
Couchbase a annoncé la disponibilité de sa DBaaS Capella sur Microsoft Azure d’ici à la fin du premier trimestre 2023. L’éditeur espère que cela accélérera l’adoption de sa technologie chez les développeurs.
Couchbase est l’éditeur d’un SGBD in-memory orienté documents, devenu multimodèle au fil des ans. En ce sens, Couchbase Server 7.0 peut être considéré comme un point d’inflexion dans l’histoire de cette technologie. Cette mouture, présentée à la fin du mois de juillet 2021, introduisait les « scopes » et les collections. Il s’agit de reproduire les mécanismes qui animent les tables et les schémas d’une base de données relationnelle. Cela a permis la prise en charge des transactions ACID à travers les collections de documents.
Outre la volonté de fournir un SGBD multimodèle, l’éditeur mise depuis bientôt trois ans sur son offre DBaaS. Lancée en 2020 sous l’appellation Couchbase Cloud, cette base de données à la demande a été renommée Capella en octobre 2021.
Historiquement, Couchbase a su trouver une place dans la pile technologique de grands groupes à la recherche d’une couche de cache performante. Interrogé par LeMagIT en octobre 2022, Greg Henry, Chief Financial Officer chez Couchbase, a assuré que le SGBD n’est plus seulement une plateforme in-memory. « Plus de 90 % de nos clients utilisent nos capacités de stockage persistant », a insisté le CFO.
Capella : de nombreux ajouts en 2022
Couchbase Cloud était avant tout un service consacré à l’indexation de documents et au « Full Text Search ». Depuis, le service, mis à jour mensuellement, a été agrémenté de fonctions analytiques opérationnelles et de gestion des événements. L’objectif est de prendre en charge des cas d’usage tels que la gestion de profils clients, d’inventaires, la réalisation de catalogue produit, de projets IoT ou encore (et toujours) de mise en cache.
Là où Couchbase Cloud était managé, Capella est une DBaaS entièrement gérée par Couchbase.
L’éditeur fait surtout en sorte de rendre son offre désirable pour les développeurs. Simplification de l’UI, prise en charge de 12 langages de programmation dans son SDK, support des SSO du marché (Azure AD, Okta, Ping, CyberArk), des fichiers Parquet, de l’autofail-over, apport d’un connecteur vers Tableau et de Magma, un moteur de stockage haute densité introduit avec Couchbase Server 7.1.3 (dédié à la persistance de data sets pesant jusqu’à 5 To et ne pouvant tenir en mémoire)… les ingénieurs de Couchbase n’ont pas chômé en 2022.
Jouer (encore) la carte du multicloud
Côté cloud, alors que l’éditeur avait commencé avec AWS et Microsoft Azure pour Couchbase Cloud, il a préféré débuter avec AWS et Google Cloud.
« L’approche multicloud de Couchbase permet à nos clients d’obtenir la flexibilité et la mobilité de passer d’un fournisseur à un autre et de déployer leurs applications modernes sur le cloud public de leur choix », affirme Scott Anderson, senior vice-président Product Management, chez Couchbase, dans une courte vidéo publiée à l’annonce de la disponibilité de Capella sur Azure.
Capella est non seulement multicloud, mais également hybride. En effet, les clients peuvent déployer des clusters self-managed sur Azure, GCP, AWS, sur site ou en Edge. L’éditeur a d’ailleurs développé App Services, un control plane pour gérer la synchronisation des clusters locaux installés sur des serveurs distants, des mobiles ou des équipements IoT vers la DBaaS.
Avec ces arguments, Couchbase souhaite avant tout se différencier des services de bases de données des fournisseurs cloud, comme la plupart des éditeurs indépendants sur le marché. Il ne veut toutefois pas se priver de la mise en avant du service sur les places de marché d’Azure, GCP ou AWS.
Couchbase à la recherche de notoriété auprès des développeurs
Avec Capella, l’éditeur a d’abord ciblé les nouveaux clients et les utilisateurs de sa version communautaire, sans toutefois communiquer le nombre de clients ou d’utilisateurs ayant opté pour cette nouvelle offre.
En octobre dernier, Greg Henry justifiait cette prudence pour des raisons financières, l’entreprise ayant réalisé son introduction en bourse en juillet 2021. « Capella est encore en construction et n’est pas ce que je considérerais comme une partie importante de notre activité », déclarait-il.
Le CFO est persuadé que la majorité des clients de l’éditeur déploient leurs instances de Couchbase « sur une forme de cloud ». « Nous sommes à peu près certains qu’au moins la moitié sinon les trois quarts des instances self-managed sont déployés sur le cloud, public, privé ou hybride », indiquait-il.
À terme, le CFO espère que cela favorisera les migrations vers Capella. « Nous croyons fondamentalement qu’avec le temps, Capella deviendra la partie prédominante de notre activité, tout comme nous l’observons chez d’autres bases de données NoSQL et chez les fournisseurs cloud », affirmait alors Greg Henry. « Les clients veulent adopter des DBaaS ».
Le CFO donnait alors l’exemple d’une « institution financière américaine » ayant signé un contrat au premier trimestre 2022 pour migrer ses instances Couchbase Server vers Capella. L’équipe française de l’éditeur observait une multiplication des discussions avec les clients autour de la DBaaS.
Dans son Magic Quadrant 2022 consacré aux systèmes de gestion de données en cloud, publié le 13 décembre dernier, Gartner perçoit Couchbase comme un acteur de niche. Si le cabinet salue les capacités hybrides et multimodèle du SGBD, ainsi que cette volonté de cibler les développeurs, il note le faible nombre de requêtes de la part de ses clients concernant cette technologie. Selon Gartner, les clients interrogés déploreraient le manque de support et de documentation. Cela serait en partie dû à la relative confidentialité de la communauté Couchbase par rapport à d’autres SGBD orientés documents, MongoDB en tête. Selon le Developer Survey mené par StackOverflow en mai 2022 auprès de 63 000 développeurs, seul 1,33 % d’entre eux utilisent Couchbase « de manière intensive », quand 28,3 % des sondés emploient MongoDB.