Cisco
Télétravail en 2023 : les Français veulent toujours plus de flexibilité (étude Slack)
Selon une étude OpinionWay pour Slack, les employés français veulent amplifier les pratiques du travail hybride – comme les échanges asynchrones – pour gagner en flexibilité, horaire et géographique. Quitte à démissionner s’ils ne l’obtiennent pas.
Et si 2023 était l’année de la maturité pour le travail hybride ? Et si 2023 marquait la fin de méthodes « inadaptées » (sic) héritées des confinements ?
Ces questions, forcément intéressées, Slack (la filiale de Salesforce qui édite un outil de collaboration d’équipe) les a posées avec OpinionWay à un échantillon de 1 075 personnes représentatif de la population française active.
Les réponses obtenues semblent confirmer les précédentes études – comme celle de Microsoft il y a presque un an qui montrait un désaccord profond entre employés et employeurs sur le télétravail.
Pour Slack, les résultats de l’étude prouvent qu’« il est temps de faire évoluer la façon dont la plupart des entreprises gèrent l’organisation du travail à l’ère post-Covid ».
Un retour à la normalité vécu comme un retour en arrière
L’étude souligne concrètement trois points :
- les Français estiment qu’ils perdent près d’une journée de travail par semaine dans des réunions inutiles,
- un tiers aimerait travailler plus de manière asynchrone (pour gagner en flexibilité)…
- et près d’un sur deux (46 %) envisagerait de changer d’emploi, justement à cause d’un manque de flexibilité.
Premier point, Slack constate donc une attente « toujours plus grande » en matière de flexibilité horaire et de lieu de travail.
« Les épisodes de télétravail et de travail hybride de l’ère Covid ont été riches d’enseignements. Et un retour au bureau n’est ni attendu unanimement par les salariés ni souhaitable d’un point de vue managérial », avance l’éditeur.
Pour les employés, un retour à la normalité d’avant serait donc vécu comme un retour en arrière et une régression. « En effet, il a été prouvé que le travail hybride offrait des gains de productivité concrets et que l’engagement des salariés était également positivement influencé lorsqu’un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle s’instaure ».
Les bienfaits du travail asynchrone
L’étude Slack conduite par OpinionWay met également en lumière les bienfaits du « travail asynchrone » – autrement dit, un travail où les échanges ne se font pas forcément au moment où toutes les personnes concernées sont présentes (vidéos asynchrones, échanges de fichier dans des espaces de partages [EFSS], Réseaux sociaux d’entreprise, etc.) par opposition au travail « synchrone » ou « travail en temps réel » (téléphone, visioconférence, réunion, etc.).
Les actifs français travailleraient en moyenne 17 heures par semaine en mode asynchrone.
Ce type de travail permettrait pêle-mêle, selon Slack, de diminuer le stress, de se recentrer sur l’essentiel des missions, et donc de gagner en productivité, de mieux échanger entre salariés et de mieux trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
« Gare au risque de fuite des talents »
Mais si les outils de Digital Workplaces sont désormais bien là dans les entreprises, la volonté managériale, elle, semble moins l’être. Conséquence, avance Slack, 76 % des Français souhaiteraient bénéficier de conditions encore plus flexibles, que ce soit en termes d’horaires (64 %) ou de lieux de travail (55 %).
« Gare au risque de fuite des talents ! », avertit Slack. Car 46 % des employés envisageraient aujourd’hui de changer d’emploi pour ces raisons. Un chiffre en hausse de +5 points en moins de 6 mois.
Si les jeunes restent les plus nombreux à se dire prêts à démissionner (60 % chez les moins de 35 ans), la hausse est particulièrement forte chez les 35 à 49 ans (47 %, +8 points).
Ce que ne dit pas l’étude, en revanche, c’est que beaucoup de ceux qui ont démissionné commenceraient à le regretter – l’herbe étant souvent plus verte sur la colline d’en face. La Grande Démission céderait ainsi doucement la place à la Grande Déception – ce que l’éditeur de SIRH (et maison mère de PeopleDocs) UKG a qualifié « d’effet Boomerang ».
Alors que le débat sur le travail hybride et le Future of Work entre dans sa troisième année, il est en tout cas plus clivant que jamais.