Comme prévu, l’éditeur d’un SGBD relationnel, multicloud et hybride a annoncé son introduction en bourse au New York Stock Exchange. Même si la première journée de cotation s’est terminée par une baisse du prix de l’action, il espère gagner de la voilure et pousser son offre DbaaS.
MariaDB a annoncé en février 2022 sa fusion avec une société à vocation spécifique (SPAC), Angel Pond Holdings Corporation.
Dans le cadre de cette opération, l’éditeur avait levé 104 millions de dollars auprès d’Invicta Growth, sa valorisation était alors estimée à 672 millions de dollars.
Le processus de « combinaison » ayant pris fin en novembre, la société renommée MariaDB plc, a fait son entrée sur le New York Stock Exchange le 19 décembre sous les noms de code MRDB et MRDB WS.
MariaDB plc, basée à Redwood en Californie et à Dublin, en Irlande (MariaDB a longtemps eu un siège à Helsinki en Finlande) a terminé l’exercice financier 2022 avec 50 millions de dollars de revenu récurrent annuel et plus de 600 clients répartis dans 60 pays. L’édition open source du SGBD, frère ennemi de MySQL, aurait été téléchargée plus d’un milliard de fois.
DBaaS : MariaDB mise sur SkySQL
Mais c’est sur SkySQL, sa DbaaS commerciale, que l’éditeur mise réellement. En août dernier, MariaDB a effectué l’acquisition de CubeWerx, un spécialiste des données géospatiales, pour permettre l’analyse d’images satellites depuis sa base de données en cloud en sus des opérations analytiques et transactionnelles.
En septembre, il annonçait un partenariat avec Qlik, éditeur de produits analytiques et d’intégrations, pour « faciliter la migration » des données de leurs clients communs depuis Oracle ou Microsoft SQL Server vers les produits MariaDB (MariaDB Enterprise Server, Xpand et SkySQL), de préférence vers SkySQL.
Au début du mois d’octobre, Hal Berenson – vice-président et directeur général responsable des SGBD relationnels d’AWS (RDS, une partie d’Aurora et des services de migration vers le cloud) de 2014 à 2017 – a rejoint le comité de direction de MariaDB. L’ingénieur devenu consultant est sorti de sa retraite pour l’occasion.
En novembre, lors d’AWS re:Invent 2022, l’éditeur a rappelé sa collaboration avec AWS pour assurer la commercialisation et le déploiement de SkySQL sur le cloud d’AWS.
MariaDB prétend que sa technologie permet à un utilisateur d’un SGBD on premise Oracle d’abaisser les coûts totaux de possession de 90 % une fois qu’il a migré vers SkySQL. De même, sa base de données distribuée Xpand, concurrente d’AlloyDB et d’Amazon Aurora, serait 40 % moins chère qu’Aurora, selon l’analyse d’un client de l’éditeur.
« Nos clients viennent de plus en plus vers nous parce qu’ils ont du mal avec l’évolutivité et la disponibilité offertes par les hyperscalers. »
Michael HowardCEO, MariaDB
« Nos clients viennent de plus en plus vers nous parce qu’ils ont du mal avec l’évolutivité et la disponibilité offertes par les hyperscalers », avance Michael Howard, CEO de MariaDB dans un communiqué de presse. « Avec MariaDB SkySQL, nous offrons un meilleur prix et de meilleures performances tout en libérant les entreprises de l’emprise des fournisseurs grâce à une offre multicloud ».
Un accueil mitigé
Mais MariaDB tente de gagner des parts de marché dans un secteur hautement compétitif. Si Gartner le plaçait comme un acteur de niche dans son Magic Quadrant consacré au SGBD cloud en 2021, ce n’est plus le cas en 2022. Le cabinet d’analyse ne retient que 20 acteurs par an. À côté de Huawei, de SingleStore et d’Exasol, MariaDB fait partie de ceux ayant obtenu un score insuffisant à l’indice de dynamisme du marché (market momentum index).
Cet indice est établi par Gartner pour évaluer la popularité d’une technologie. Il est calculé, « entre autres », en combinant le volume de recherches effectuées par les entreprises auprès de Gartner, le volume de postes ouverts relatifs à cette technologie et la fréquence des mentions d’un acteur par ses compétiteurs. Il ne prend pas en compte les revenus des éditeurs et il peut défavoriser ceux dont le message est déjà bien compris, signale le cabinet.
Les actionnaires et les investisseurs ne semblent pas avoir réservé le meilleur accueil à MariaDB plc lors de sa première journée en bourse. Le prix de l’action MRDB, fixé à 11,55 dollars à l’ouverture, est retombé à 6,37 dollars en clôture du New York Stock Exchange le 19 décembre. Sa capitalisation boursière était évaluée à 368 millions de dollars à l’ouverture.
Auprès de nos confrères de SiliconAngle, Michael Howard, CEO de MariaDB, a assuré que cette première journée n’était pas représentative de l’intérêt des actionnaires pour l’entreprise – qui n’ont pas tous pu participer.
Malgré la baisse de croissance généralisée sur les marchés due à la pandémie et aux effets de la guerre en Ukraine, le PDG se veut confiant pour la suite.
