Sauvegarde : Atempo prédit une containerisation de la fonction
En 2023, l’éditeur déclinera ses logiciels Miria, Tina puis Lina en des modules fonctionnels intégrés à plusieurs services en ligne. Il préconise une standardisation des sauvegardes sur stockage objet.
L’éditeur français de solutions de sauvegarde Atempo proposera bientôt des versions d’appoint de Miria, son logiciel destiné à migrer les données entre deux systèmes de stockage différents. Il s’agira en l’occurrence de modules en containers, intégrables à des applications SaaS ou des services IaaS du commerce. Ils seront facturés comme des options, juste le temps que durera la migration. La migration en question sera en l’occurrence de la sauvegarde des données vers un service de stockage objet S3.
Atempo est persuadé que le marché tout entier des logiciels – applications comme systèmes d’infrastructure – a vocation à standardiser la protection des données. C’est-à-dire à en faire une fonction intégrée, d’abord, et qui fonctionne en mode objet S3, ensuite.
« C’est parce que nous croyons à la sauvegarde comme commodité que nous développons des containers, un format qui permet d’intégrer notre solution via des API comme si elle faisait partie du logiciel ou du service que vous voulez protéger », dit Louis-Frédéric Laszlo (en photo), en charge des produits chez Atempo, lors d’une rencontre avec la presse, à l’occasion d’un récent événement IT Press Tour qui se tenait à Lisbonne.
Intégrer la sauvegarde Atempo aux services en ligne
« Il s’agira à chaque fois d’un module expressément conçu pour sauvegarder telle application ou tel format de données vers du S3. Les éditeurs de ces applications, les intégrateurs ou les hébergeurs de ces clouds pourraient même commercialiser ce module sous leur propre marque », ajoute-t-il. Ici, les modules Atempo s’intégreraient aux consoles d’administration des solutions à sauvegarder, comme s’il s’agissait d’options activables à la demande.
Un fournisseur a déjà franchi le pas. Panasas, qui fabrique des NAS pour supercalculateurs, intègre désormais dans sa suite d’administration les outils PanMove (migration) et PanView (monitoring) qui sont des versions personnalisées de Miria. Toutefois, il ne s’agit encore ici ni de versions en containers, ni d’une sauvegarde vers S3.
Pour mémoire, les containers sont un format qui permet de découper une application en microservices. Chaque microservice correspond à un sous-ensemble fonctionnel qui, du point de vue de l’utilisateur, fait partie intégrante de l’application. Mais qui, côté développeur, est un module programmé et mis à jour à part. Donc éventuellement issu d’un autre fournisseur. L’intérêt des microservices est qu’il est plus simple de séparer les commodités des fonctions principales.
Un seul format pour stocker les sauvegardes : S3
Jusqu’ici, Miria était un logiciel surtout utilisé par les entreprises pour migrer régulièrement des très grandes quantités de données entre leurs succursales. L’éditeur se félicite ainsi de compter parmi ses clients des grands comptes des médias ou de la recherche. Manifestement, Atempo a élargi son approche de la migration en la faisant rimer à présent avec conversion en mode objet.
« Les besoins concernant la migration des données ont changé. Aujourd’hui, le sujet concerne une majorité d’entreprises qui souhaitent regrouper toutes les sauvegardes de leurs fichiers, de leurs machines virtuelles, de leurs e-mails, de leurs applications, de leurs systèmes, de leurs NAS, sur du stockage objet S3 », avance Louis-Frédéric Laszlo
Atempo estime que le marché veut aller vers une sauvegarde « unifiée ». Qu’importe le type de données au départ. Les bases de données ou les images-disque en mode bloc, les fichiers partagés sur des NAS ou enregistrés sur les postes de travail, les e-mails ou les bases documentaires ; tous devraient être sauvegardés au même format S3.
Selon lui, il y aurait une multitude de bénéfices à ne plus conserver les copies de secours que sur du stockage objet. « Le stockage objet a une capacité plus facilement extensible que celle d’un NAS. Il est plus facilement verrouillable en écriture contre les ransomwares. Et il permet de traiter ensemble les informations qui viennent d’applications différentes, à des fins d’analytique par exemple », assure-t-il.
A-t-on vraiment besoin d’un spécialiste de la sauvegarde pour simplement enregistrer une copie de secours vers du stockage objet ? Louis-Frédéric Laszlo reconnaît lui-même que de plus en plus d’entreprises font le choix d’enregistrer directement leurs données sur un système S3. Qu’il s’agisse d’un service en ligne ou d’une solution sur site, la plupart des logiciels reconnaissent désormais ce protocole.
Pour autant, sans des outils dédiés, cette manière de stocker les sauvegardes – bien que simple – ne serait pas optimale.
« Il faut apporter au stockage objet une dimension de sauvegarde traditionnelle. Nos modules déclineront sur du stockage objet toutes les fonctions de haut niveau que vous avez habituellement sur un NAS dédié au backup. Je pense en particulier à la vérification automatique de l’intégrité des sauvegardes, à la déduplication des données pour réduire le coût du stockage et du transfert », argumente Louis-Frédéric Laszlo.
Derrière les modules, une plateforme globale
Miria, l’offre qui migre plutôt des sauvegardes stockées sur NAS, n’est pas le seul produit Atempo concerné par cette conversion en containers intégrables. Ses logiciels Tina – qui sauvegarde les données en les puisant dans les applications (Microsoft 365, typiquement) – et Lina – qui sauvegarde les postes de travail – devraient aussi se voir déclinés sous cette forme de modules.
Louis-Frédéric LaszloVP of Product Management, Atempo
Cela dit, la forme que prendra l’offre modernisée d’Atempo n’est pas encore très claire. Et pour cause : les produits étant encore en développement, pour un lancement prévu entre 2023 et 2024, l’éditeur a volontairement été avare de détails. LeMagIT croit comprendre qu’il y aura une articulation entre ces nouveaux modules et les versions historiques de Miria, Tina et Lina. Atempo évoque un pilotage « à 360 degrés » des sauvegardes.
Il est ainsi probable qu’Atempo développe une sorte de tour de contrôle globale pour les revendeurs de services (revendeurs, intégrateurs, MSP, etc.), sans doute hébergée en cloud. Elle servirait à la fois à piloter les sauvegardes entre les ressources sur site et celles en ligne, et à facturer simplement les sauvegardes malgré la multitude d’applications et d’infrastructures qui entrent en jeu. Un portail Atempo devrait être directement accessible aux entreprises qui ne passent pas par un intégrateur.
« Notre but est de proposer aux administrateurs IT des fonctions clés en main de reprise d’activité après sinistre, mais aussi des solutions pour réduire leurs coûts de stockage, dans un contexte où la taille des sauvegardes ne cesse d’augmenter », indique Louis-Frédéric Laszlo.
Accessoirement, la plateforme centrale de pilotage pourrait elle-même s’interfacer avec des services tiers qui enrichissent ses fonctions. Atempo évoque par exemple des services de cybersécurité qui éliminent des sauvegardes toute trace d’un malware, l’étiquetage automatique des vidéos, et la migration automatique après analyse des contenus.