sdecoret - stock.adobe.com

PLM : Teamcenter arrive sur Google Cloud

Après un partenariat avec Google Cloud en avril 2021 – qui prévoyait l’utilisation des solutions d’IA fournies par GCP dans les usines du groupe allemand – Siemens annonce la disponibilité générale de Teamcenter, son PLM sur le cloud américain.

La suite rattachée à la gamme Siemens Xcelerator est un référentiel de données. Ce PLM doit permettre de gérer les systèmes et les sous-systèmes d’un produit de sa conception à sa fin de vie. Gestion des données produits, processus, designs 3D, schémas électriques et électroniques, BOM et SBOM… Voilà les fonctionnalités majeures de Teamcenter vantées par Siemens.

L’éditeur allemand proposait déjà son PLM sur AWS et sur Microsoft Azure. Dans son offre commerciale, le fournisseur propose indifféremment de déployer Teamcenter sur site, dans le cloud, en mode self-managed ou en mode SaaS.

Pour l’instant, Teamcenter est disponible sur Google Cloud en mode self-managed, sur une infrastructure IaaS. Là encore, Siemens met en avant les coûts de possession moindre du cloud et la rapidité de déploiement et d’usage supérieure par rapport aux installations sur site.

Des partenaires de Siemens et des intégrateurs de Teamcenter proposaient déjà de porter le PLM sur GCP, mais le rapprochement avec Google Cloud implique davantage d’intégration avec les services du fournisseur de cloud.

Gérer les documents Google dans Teamcenter

Ainsi, Siemens et Google Cloud ont développé un connecteur vers Workspace pour manipuler les documents Google dans Teamcenter. « Les utilisateurs de Docs, Sheets et Slides peuvent désormais gérer ces fichiers dans Teamcenter et les modifier dans le navigateur », précise l’éditeur allemand.

Au premier abord, l’offre semble viser de plus jeunes entreprises qui n’auraient pas déjà déployé un PLM depuis des dizaines d’années.

De manière générale, le cloud commence à intéresser les manufacturiers. Il permet, pour des usages CAO ou de simulations, d’effectuer du débord sur des machines virtualisées, ce qui n’oblige plus à se procurer de coûteux HPC afin de concevoir les pièces d’un produit.

Les concurrents de Siemens tels PTC, Aras et Dassault Systèmes ont, eux aussi, sauté le pas du PLM dans le cloud. Aras est accessible sur Microsoft Azure, tout comme Windchill de PTC (et sur AWS en self-managed), tandis qu’Enovia de Dassault Systèmes peut être déployé sur 3DS Outscale. Toutefois, le PLM est encore perçu comme critique. Certains fabricants – comme Nexter, le fabricant des chars Leclerc – ne sont pas prêts à le déployer dans un cloud public et encore moins sur un cloud américain.

Mais les deux partenaires Siemens et Google Cloud veulent également (surtout ?) convaincre les grands comptes.

« Avec Teamcenter de Siemens sur Google Cloud, les fabricants pourront combiner l’expertise et les capacités techniques de Siemens avec la sécurité, la conformité et la facilité de gestion de Google Cloud », avance Hans Thalbauer, directeur général, Supply Chain & Logistics Solutions, chez Google Cloud dans un communiqué de presse. « Cette collaboration permettra aux clients de répondre rapidement à l’évolution de leurs besoins commerciaux et de passer facilement à l’échelle supérieure pour répondre à leurs demandes en matière de logiciels PLM ».

Ce rapprochement de Google Cloud et de Siemens peut paraître étrange, à plusieurs égards. Le fournisseur cloud n’est pas la référence dans le manufacturing. Le segment industriel a été dans un premier temps dominé par Microsoft Azure. AWS lui a emboîté le pas. À la traîne, Google Cloud veut prouver qu’il peut attirer les grands groupes industriels. Ce qu’il a déjà réussi à faire avec Renault, Airbus, Ford, LG, Samsung, GE Appliances ou encore ABinBev.

Il faut également prendre en compte des paramètres relationnels pour comprendre l’intérêt de Siemens. Tout comme dans le cas de Hans Thalbauer, GCP accueille un bon nombre de « transfuges » de SAP. SAP est non seulement un partenaire de Siemens, mais c’est aussi un groupe qui a connu un certain nombre de départs et d’arrivées de responsables en provenance de l’éditeur de PLM. Le monde est petit.

Pour approfondir sur MDM - Gouvernance - Qualité