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PostgreSQL 15 doit faciliter les migrations depuis SQL Server et Oracle
En sus d’optimisations bienvenues, la nouvelle version de Postgres doit faciliter la migration des applications fondées sur les bases de données Oracle et SQL Server.
La base de données relationnelle open source PostgreSQL 15 est en disponibilité générale depuis la semaine dernière.
Le développement de PostgreSQL est supporté par de nombreux éditeurs, dont EDB, Percona, Aiven, Instaclustr, et les fournisseurs de cloud AWS, Google et Microsoft. La nouvelle version est la première mise à jour majeure de cette année et fait suite à la version PostgreSQL 14 qui a fait ses débuts en septembre 2021.
Les utilisateurs de la mise à jour PostgreSQL 15 bénéficient d’un bon nombre d’améliorations. De nouvelles capacités de compression doivent faciliter le stockage et la sauvegarde des données.
Les contributeurs ont ainsi rendu compatible le SGBDR avec les algorithmes de compression LZ4 et Zstandard pour optimiser la taille des fichiers WAL (Write-ahead log). Cela améliorerait aussi les performances de certaines charges de travail, selon les responsables du projet. En outre, le support de la préextraction des pages référencées dans les fichiers WAL accélérerait le temps de récupération.
De même, l’optimisation des algorithmes de tri de données en mémoire et sur disque accélère les recherches « de 25 % à 400 % suivant les types de données ». Surtout, PostgreSQL 15 remet au goût du jour la journalisation et introduit une nouvelle commande SQL.
« Les améliorations de la version 15 sont nombreuses et témoignent d’une communauté active et impliquée », déclare Carl Olofson, analyste chez IDC. « Avec cela, PostgreSQL continue de gagner en popularité et en soutien dans la communauté open source ».
Une nouvelle commande MERGE en direction des utilisateurs de SQL Server
La nouvelle commande SQL MERGE de PostgreSQL sort particulièrement du lot, selon Carl Olofson.
Cette commande permet de fusionner des tables et renforce la compatibilité de PostgreSQL avec les SGBDR tels SQL Server et Microsoft SQL Server et le serveur SAP ASE, et tous ceux qui supportent l’ensemble des extensions de programmation Transact-SQL (T-SQL).
La capacité MERGE arrive dans PostgreSQL par le biais d’une contribution du fournisseur EDB, un contributeur majeur à la base de données open source. Selon un échange entre LeMagIT et un porte-parole français du groupe, EDB participerait à hauteur de 30 % du code de PostgreSQL.
Sans surprise, la commande MERGE doit faciliter la migration des applications depuis Oracle et SQL Server vers PostgreSQL, comme le confirme Marc Linster, directeur technique d’EDB. Un enjeu commercial de taille pour l’ensemble des éditeurs et fournisseurs, notamment AWS et Google Cloud, participant au développement du SGBDR.
« L’absence d’instruction MERGE obligeait les développeurs à créer des solutions de contournement personnalisées, et ces solutions n’étaient pas toujours aussi performantes », explique-t-il. « Nous avons apporté l’instruction MERGE à PostgreSQL pour faciliter considérablement la migration des applications des entreprises depuis Oracle et SQL Server ».
PostgreSQL 15 intègre également le filtrage au niveau des lignes et des colonnes pour la réplication des données. Les nouvelles capacités de filtrage permettent aux développeurs d’être sélectifs et de ne répliquer que les données nécessaires, toujours selon Marc Linster.
La version 14 avait, elle, amélioré les procédures stockées pour les rendre compatibles avec celles développées par les utilisateurs d’Oracle.
Par exemple, il indique qu’un utilisateur peut répliquer uniquement les données relatives à certains clients avec un filtrage par ligne ou choisir de ne pas répliquer tous les éléments de données avec le filtrage par colonne.
Plus d’options pour superviser PostgreSQL
Une autre nouvelle fonctionnalité clé de PostgreSQL 15 est la fonction de journalisation JSON.
Jonathan KatzMembre de l’équipe centrale et contributeur du PostgreSQL Global Development Group
Avant PostgreSQL 15, PostgreSQL offrait des journaux structurés en utilisant un format de valeurs séparées par des virgules, rappelle Jonathan Katz, membre de l’équipe centrale et contributeur du PostgreSQL Global Development Group. Cependant, de nombreux agrégateurs de logs structurés fonctionnent mieux avec le format JSON.
« Le nouveau format de journalisation JSON facilitera l’analyse des logs PostgreSQL par les agrégateurs et d’autres outils », assure Jonathan Katz. « Cela a toutes sortes d’applications, du suivi des performances des requêtes à la détection des intrusions, en passant par les alertes et la surveillance ».
En ce qui concerne l’avenir, Jonathan Katz précise que le développement de PostgreSQL 16 est déjà en cours et que de nombreuses fonctionnalités sont en préparation. Celles-ci incluent des améliorations de la réplication logique, comme la possibilité de répliquer de manière bidirectionnelle entre deux tables PostgreSQL, et le support du chiffrement transparent des données.
Malgré ses 25 ans d’âge, l’avenir de PostgreSQL semble clair : la base de données profite d’une communauté particulièrement dynamique. Plus de 400 personnes ont contribué à la version 15 de PostgreSQL, selon Jonathan Katz.
« Nous continuons à voir de nouveaux contributeurs participer au développement de PostgreSQL en provenance de différentes entreprises », signale-t-il.