Stockage : DataCore décline ses produits en appliances d’appoint
La gamme Perifery intègre les systèmes de stockage du datacenter dans des boîtiers installables au bureau, dans une boutique ou un cabinet médical. Elle éviterait aux salariés de passer par des services en ligne, plus lents et plus chers.
DataCore, l’éditeur de systèmes de stockage pour les datacenters, parmi lesquels le SDS SANsymphony, étend son catalogue avec une nouvelle gamme de produits destinés à l’informatique de proximité. On se félicite que celle-ci soit baptisée Perifery, autrement plus compréhensible pour des oreilles non anglophones (voire non américanophones) que le terme générique « edge » dont on ne sait jamais bien s’il désigne l’informatique embarquée dans les équipements ou les serveurs d’appoint dans les succursales.
« Perifery est la marque qui correspond à des déclinaisons de nos systèmes pour des besoins métier particuliers et qui prendront place dans des appliances matérielles installées sur le lieu de travail. Ces appliances seront construites par des tiers. Vous en trouverez dans les studios de la production audiovisuelle, dans les bureaux d’étude, dans les cabinets médicaux, etc. » explique Dave Zabrowski, le PDG de DataCore, lors d’une rencontre avec la presse à l’occasion d’un événement IT Press Tour organisé à Paris.
Une première appliance pour les studios de postproduction
Dave ZabrowskiPDG de DataCore
La première incarnation de cette nouvelle gamme est une appliance fabriquée par Symply, une filiale de Google qui s’est spécialisée dans la fabrication des NAS pour le monde de l’audiovisuel. La Symply Perifery – c’est son nom – prend la forme d’une petite tour de huit disques, transportable d’un plateau de tournage à un studio de postproduction par une poignée à son sommet. Ou, en version plus sédentaire, propose un format rack de 24 disques.
Son principal intérêt est d’exécuter le système Swarm de DataCore. Il lui apporte la fonction de stockage objet S3, un protocole de plus en plus utilisé par les applications dans le milieu des médias. Le scénario d’usage est de remplacer les services de stockage en ligne auxquels ces logiciels audiovisuels accèdent. L’avantage de l’appliance locale est que les séquences vidéo se chargent et s’enregistrent en temps réel. DataCore affirme de surcroît que l’achat de cette solution revient rapidement moins cher que la souscription à un service S3 en ligne, à capacité égale.
Comparativement à un NAS, le système Swarm permet d’étendre à volonté la capacité de stockage. Pour ainsi dire, il suffit de rajouter des appliances au réseau pour doubler, tripler, décupler l’espace disponible. De plus, pour parer à une panne de disque, Swarm utilise la technique d’Erasure coding qui réplique automatiquement des fragments des données sur d’autres disques ou d’autres appliances. Cette technique permettrait de reconstruire les contenus après un incident, vingt-cinq fois plus rapidement que l’habituel RAID6 que l’on trouve sur les NAS.
Accessoirement, Swarm pourrait partager son contenu avec d’autres studios distants, via une simple URL. Ce dispositif supporterait même, via le logiciel tiers axledit (inclus), le chargement des seules séquences sur lesquelles on travaille, plutôt que la vidéo entière, afin de favoriser la réactivité des logiciels de postproduction.
L’appliance est par ailleurs livrée avec le logiciel DNAfabric (et ses modules DNAfabric Data Manager) qui permet de l’utiliser directement depuis des logiciels qui n’utilisent pas le protocole S3, dont la suite AVID.
Est également inclus le logiciel de tiering NEBULA de Simply. Celui-ci permet d’intégrer l’appliance dans un réseau de stockage plus vaste, de multiples manières : comme un tiers de production qui sauvegarde son contenu ailleurs (en cloud, sur bandes, etc.), ou comme un tiers de données tièdes qui centralise les données en cours de montage sur des NAS.
Enfin, le logiciel Tiger Bridge sert à définir les règles de réplication entre les différentes ressources externes.
Des appliances d’appoint conçues pour un besoin précis
Selon Dave Zabrowski, d’autres appliances Perifery pourraient arriver sur le marché d’ici au début de l’année prochaine.
« Comprenez que nous travaillons à chaque fois à intégrer dans la solution la pile complète des logiciels qui répondent à un besoin, pour un métier. Il y a un design à élaborer précisément, avec des partenaires qui sont spécialisés dans tel ou tel domaine. Nous n’avons pas vocation à proposer des appliances génériques qui condenseraient toutes nos fonctions de stockage pour remplir un peu tous les besoins. Le but est vraiment de proposer à chaque fois une solution dédiée, packagée de telle sorte qu’elle soit la plus avantageuse économiquement sur le marché. Et cela prend plus de temps à mettre au point », dit-il.
Dave ZabrowskiPDG de DataCore
Par ailleurs, le PDG de DataCore précise que si Symply fournit ici le matériel, calqué sur les équipements qu’il proposait déjà pour ses NAS, les partenaires suivants pourraient très bien n’être que des éditeurs de logiciels sur un segment de marché particulier. Il cite de nouveau une configuration pour un cabinet médical. Dans ce cas, une fois le design réalisé, il resterait à trouver le matériel chez un autre fournisseur. Éventuellement, le matériel pourrait même être choisi en toute fin de projet par un intégrateur.
« Nous n’excluons pas de proposer aussi des appliances avec Bolt, notre système de stockage pour Kubernetes. Cependant, nos projets en cours concernent tous Swarm », indique Dave Zabrowski. « Kubernetes est adapté lorsque vous voulez fournir plusieurs fonctions différentes, à raison d’une par container. Ce sont plutôt des appliances que l’on retrouverait chez les opérateurs. Avant cela, vous entendrez sans doute parler de nous à propos d’une appliance pour, disons, les boutiques. »
On notera que l’adaptation de Swarm à l’appliance Symply Perifery a par ailleurs servi à ajouter dans le système de stockage des fonctions dédiées au secteur des médias. Citons en particulier la diffusion en continu des vidéos. Ces fonctions font à présent partie de la nouvelle version de Swarm qui, elle, reste intégrable sur les serveurs d’un datacenter.