EAM : IFS élargit son portefeuille avec le Hollandais Ultimo
Le rachat d’Ultimo, éditeur néerlandais de solutions cloud EAM, permet à IFS de compléter son offre qui ciblait jusqu’ici les grandes entreprises avec un outil pour les ETI et les PME. Le tout dans un marché de l’EAM en pleine croissance.
L’éditeur suédois d’ERP IFS complète son offre de gestion des actifs d’entreprise (EAM) avec l’acquisition d’Ultimo Software Solutions.
Ultimo est un outil SaaS qui cible les entreprises de taille intermédiaire. Il viendra compléter la plateforme EAM dédiée aux grands groupes IFS Cloud, explique Marne Martin, présidente de la gestion des services et de l’EAM chez IFS.
Fondée en 1988 aux Pays-Bas, Ultimo compte 180 employés et plus de 2 000 clients, principalement en Europe. Les termes de la transaction n’ont pas été communiqués, et l’acquisition devrait être finalisée au troisième trimestre 2022.
Le logiciel EAM d’Ultimo s’intègre à plusieurs ERP. Peu après l’annonce du rachat, il a par exemple été certifié pour S/4HANA de SAP.
Nouvelles opportunités pour les EAM SaaS
IFS donne de plus en plus la priorité aux « services liés aux actifs », resitue Marne Martin.
« Un grand nombre d’entreprises manufacturières [de taille intermédiaire] se tournent vers l’EAM pour la première fois », ajoute-t-elle. Avec Ultimo, IFS élargit donc sa gamme pour surfer sur ces opportunités dans le midmarket, aux côtés de sa plate-forme dédiée aux grandes entreprises.
Bob Stallard, directeur de recherche chez IDC, confirme qu’Ultimo répond à des besoins EAM différents de ceux auxquels répond IFS Cloud. « Ultimo propose des fonctions fondamentales de gestion des actifs pour des PME qui n’ont pas nécessairement besoin d’intégrer l’EAM avec autre chose que leur ERP financier ».
Les grandes entreprises continueront à se tourner vers IFS Cloud pour un EAM plus complexe, mais elles pourront aussi choisir ponctuellement Ultimo pour des projets d’EAM dans des filiales, ou qui doivent être mis en place en quelques semaines.
« Le segment du midmarket est suffisamment large, nous n’achetons pas Ultimo pour le faire évoluer et l’adapter au segment des grands groupes », assure Marne Martin. « Mais de manière opportuniste […] il peut arriver que nous leur proposions Ultimo plutôt que IFS Cloud ».
Auparavant, l’EAM était principalement vu comme un registre pour suivre les actifs et les immobilisations dans lesquels une entreprise a investi. Mais pour Marne Martin, l’EAM est entré dans une nouvelle ère. Il devient un outil opérationnel avec une valeur ajoutée de plus en plus forte, à l’heure où les entreprises ont de plus en plus besoin de données pour passer aux nouveaux modèles « as a service » et d’économie circulaire pour leurs actifs.
« Maintenant, les entreprises veulent évaluer les risques liés à leurs immobilisations, les actions de maintenance en fonction de l’état réel de leurs matériels, et les retombées tangibles de ces actifs », liste Marne Martin. « Elles ont investi beaucoup d’argent et déployé beaucoup d’actifs, donc il leur faut les bonnes informations pour évaluer les résultats financiers et gérer la disponibilité opérationnelle dont elles ont besoin ».
Le marché de l’EAM est en pleine croissance
Ce rachat intervient dans un contexte de forte progression du marché de l’EAM, dopé notamment par le cloud, souligne Bob Stallard. « La croissance de l’EAM explose, portée par plusieurs facteurs [comme] la pandémie, les exigences de durabilité, le contrôle des coûts et l’allongement de la durée de vie des actifs ».
Le marché mondial de l’EAM représentait 3,2 milliards $ en 2021. Il devrait croître de 8,5 % par an pour dépasser les 5,3 milliards d’ici 2028, selon une estimation de Vantage Market Research.
Conséquence, les acteurs de l’EAM sont en phase de transition. « La consolidation des éditeurs se poursuit, et les offres deviennent plus complètes », poursuit Bob Stallard. « Les éditeurs achètent et/ou développent les modules qui leur manquent et dont ils ont besoin pour être compétitifs rapidement et pour améliorer leur go-to-market ».
Ultimo pourrait également enrichir Acumatica, un autre ERP qui cible le midmarket (commercialisé en France par Cegid) et qui est détenu par le fonds de capital-risque EQT Partners, également propriétaire de IFS.