Stockage : IBM lance l’ESS 3500, une mini-baie ultra performante
La nouvelle machine d’IBM ne fait que 2U de haut, mais offre un débit de 91 Go/s qui reste constant pendant les opérations. Idéale pour l’IA et les diffuseurs de médias, elle peut aussi servir de cache aux autres baies de stockage.
IBM élargit sa gamme de baies de stockage élastique NAS avec un nouveau modèle ESS 3500. Celui-ci est censé surpasser le reste de son catalogue de machines basées sur le même système IBM Spectrum Scale. L’ESS 3500 serait ainsi en mesure d’atteindre et de maintenir un débit de 91 Go/s durant toutes les opérations. Selon IBM, cela serait particulièrement important pour accélérer les algorithmes d’intelligence artificielle, en particulier le Machine Learning.
Présentée sous la forme d’un boîtier 2U, la nouvelle baie peut héberger jusqu’à 1,1 Po de données, qu’elle partage soit en mode fichier, soit en mode objet. « Si cette machine est bien évidemment idéale pour les travaux liés à l’IA, elle n’en reste pas moins utile pour distribuer à une grande cadence des documents, par exemple des vidéos chez un distributeur de médias en ligne », argumente Scott Baker, le chef produit d’IBM Storage, la division d’IBM responsable des équipements de stockage.
De puissantes caractéristiques
L’ESS 3500 repose deux contrôleurs redondants offrant chacun 1 To de RAM et un processeur AMD EPYC 7642 à 48 cœurs, lesquels fonctionnent à 2,3 GHz, mais peuvent individuellement grimper à 3,3 GHz. La baie comprend 12 ou 24 SSD NVMe de 3,84, 7,68 ou 15,36 To de capacité individuelle, soit 368 To de capacité brute maximale. La multiplication par trois de cette capacité brute pour atteindre une capacité utile de 1,1 Po est due aux facultés de compression en temps réel du système d’exploitation, qui tirerait particulièrement bien parti des cœurs AMD.
On notera par ailleurs que les SSD NVMe sont reliés à des ports PCIe 4, deux fois plus rapides que les PCIe 3 des modèles précédents.
Un boîtier ESS 3500 offre huit ports de communication avec l’extérieur. Il s’agit soit de ports Infiniband en 200 Gbit/s, soit de ports Ethernet en 100 Gbit/s. IBM indique qu’il est possible d’enchaîner sur ces ports jusqu’à 20 boîtiers pour composer un cluster qui offre un débit cumulé constant de 1,8 To/s.
« Ce sont des performances tout à fait impressionnantes pour une baie de stockage dont la brique de base tient dans 2U. Les chiffres donnés par IBM sont deux fois meilleurs que ceux des baies Vast similaires », commente l’analyste Brent Ellis, du cabinet Forrester.
Brent EllisAnalyste, Cabinet Forrester
« On constate par exemple que tout a été fait pour que la machine puisse ingérer rapidement de grandes quantités de données sans saturer ses connexions Fibre Channel ou Ethernet. » L’analyste compare l’ESS 3500 à un serveur dernier cri doté d’un SDS et d’un tiroir de disques JBOD.
Spectrum Scale pour gérer le stockage au-delà de l’ESS 3500
De son côté, le système Spectrum Scale, en plus d’être un OS de stockage plutôt performant, présente l’intérêt de pouvoir prendre le contrôle de baies tierces pour agglomérer leur stockage à celui de l’ESS 3500. Et pour cause : Spectrum Scale est un véritable SDS. C’est-à-dire qu’il crée un pool logique de stockage et affecte à ses différentes parties des caractéristiques – latence, capacité, vitesse, etc. – qui lui permettent de répartir au mieux les données selon les exigences des applications.
Scott Baker avance que cette faculté permet aux entreprises d’administrer l’ensemble de leurs ressources de stockage depuis la console de l’ESS 3500. Voire faire de l’ESS 3500 un cache vers le reste des baies de disques : dans ce cas, la machine d’IBM présente aux serveurs les données en cours de traitement et réplique les autres sur les autres baies, plus lentes. On notera à ce titre que Spectrum Scale est ici capable de compter parmi ses ressources externes des services de stockage objet en cloud public accessibles via le protocole S3.
Spectrum Scale est une évolution du système de fichiers parallélisé et virtuel GPFS, une technologie historique chez IBM qui l’utilise également sur ses mainframes. « Oui, ce bon vieux GPFS répond toujours très bien aux besoins actuels. Mais à un moment donné, je pense qu’IBM va tout de même finir par le refondre en profondeur », conclut Brent Ellis.