Malgré la pénurie de composants, les ventes de Dell progressent
Le constructeur a réalisé au dernier trimestre un chiffre d’affaires de 26,1 milliards de dollars, 16 % meilleur qu’il y a un an, grâce à des ventes en bundle et une chaîne logistique « alternative ».
Tout va étonnamment bien pour Dell. Alors qu’IDC pointait en avril dernier que les ventes de PC recommençaient à baisser, Dell rapporte que les siennes ont augmenté de 22 %. Malgré la pénurie de composants qui perdure et empêche les fabricants de vendre tous les équipements pour datacenter que le marché réclame, Dell a vu ses ventes de serveurs croître de 16 % et celles de ses baies de stockage de 9 %. Ces taux concernent les résultats trimestriels que Dell vient de publier et la comparaison se fait par rapport aux ventes qu’il avait réalisées un an plus tôt.
Globalement, le CA de Dell lors du dernier trimestre (qui s’est achevé, pour lui, en avril) est de 26,1 milliards de dollars, soit une progression de 16 % par rapport au même trimestre de l’année dernière.
La vente en bundles, la force de Dell
La branche CSG des appareils clients, essentiellement les PC, reste la locomotive de la marque, avec un CA trimestriel de 15,6 milliards de dollars. Les ventes de PC en entreprise ont représenté 12 mds $, tandis que celles des PC au grand public 3,6 mds $.
Selon différents analystes, le bon score des PC en entreprise s’explique par l’offre de bundles qui comprennent à la fois les machines, une collection complète de licences logicielles et toute une gamme de périphériques. D’après les derniers chiffres connus d’IDC, Dell reste le numéro 3 de ce marché (13,7 % de parts), derrière Lenovo (18,3 % de parts) et HP (15,8 %), mais devant Apple (7,2 %) et le couple Asus/Acer (5,5 % chacun).
Dans le même temps, la branche ISG dédiée aux infrastructures pour datacenters réalisait un CA de 9,3 milliards de dollars. Ce résultat se répartit en un résultat de 4,2 mds $ pour les seules solutions de stockage et de 5 mds $ pour les serveurs et les équipements réseau, comptabilisés ensemble.
Les différents cabinets d’étude n’ont pas encore publié de chiffres récents qui permettraient de comparer les ventes de Dell à celles de ses concurrents dans le datacenter. Le cabinet IDC note toutefois que la dynamique des infrastructures serveur se répartit désormais selon trois axes : les investissements des hébergeurs de cloud, dont Dell est exclu, les investissements des entreprises dans les solutions hybrides et les investissements dans les datacenters privés.
Selon les chiffres désormais connus de l’année 2021, les hébergeurs de cloud sont ceux qui investissent le plus dans les infrastructures – soit 73,9 mds $ sur l’année, en progression de 8,8 % par rapport à 2020 – mais uniquement pour concevoir eux-mêmes leurs machines, donc sans passer par les marques habituelles. Les entreprises ont investi dans le même temps 59,6 mds $ dans des serveurs et baies de stockage pour leurs datacenters (+4,2 % par rapport à 2020) et 51,4 milliards dans des solutions hybrides (+7,5 %).
Les solutions hybrides correspondent a priori à des bundles vendus par les fournisseurs classiques. Ils comprennent à la fois du matériel pour datacenter et des ressources en cloud public, l’ensemble étant vendu « en mode cloud », à savoir sous forme de souscriptions mensuelles. Dans cette catégorie, Dell multiplie ses efforts autour de son programme Apex.
Une chaîne logistique alternative
Jeff ClarkeDirecteur général des opérations, Dell
« Le fait est que la demande de la part des entreprises est aujourd’hui très forte pour les produits d’infrastructure, après deux années de pandémie durant lesquelles les entreprises se sont serré la ceinture », a expliqué le directeur général des opérations Jeff Clarke, lors d’une conférence avec des analystes financiers.
« Cela dit, nous souffrons comme tout le monde de problèmes d’approvisionnement des composants dû à la fermeture des ports en Chine. Mais nous nous sommes efforcés de trouver des alternatives aux moyens logistiques habituels. C’est pour ça que les entreprises viennent nous acheter des produits : elles savent que nous pouvons leur fournir ce que nous leur avons promis », ajoute-t-il, sans toutefois préciser de quelles alternatives il parle.
Selon Jeff Clarke, le prochain trimestriel devrait atteindre entre 26,1 et 27,1 milliards de dollars, soit 10 % de mieux que l’année dernière. Il prédit que l’année fiscale actuelle atteindra un CA de 101,2 milliards de dollars, soit 6 % de mieux que l’année dernière.