Autorité de la concurrence saisie par le Cigref : « une opportunité unique et stratégique » (USF)
L’USF apporte son soutien à la démarche du Cigref contre les pratiques déloyales des éditeurs. L’association d’utilisateurs francophones de SAP garde un esprit constructif, mais appelle à une clarification. Le Cigref se dit attentif à d’autres actions contre d’autres éditeurs.
Le 9 mai, le Cigref avait saisi l’Autorité de la Concurrence pour « pratiques anticoncurrentielles de certains éditeurs de logiciels ». Parmi ces éditeurs, seul SAP était officiellement cité du fait que l’Autorité en question avait décidé de donner suite à la demande et d’instruire, dans un premier temps, une enquête sur les pratiques de l’éditeur allemand.
Avec cette démarche, rendue publique, l’association des DSI assurait qu’elle ne souhaitait pas de sanction contre les éditeurs, mais plutôt faire augmenter la pression.
Son but est, dit-il, « de faire cesser les pratiques jugées déloyales, voire anticoncurrentielles, dont sont victimes les clients ; [pratiques] que le Cigref dénonce publiquement, sans réel effet, depuis de nombreuses années ».
L’USF reste dans un « esprit constructif »
L’USF – qui représente justement les clients francophones de SAP – vient d’apporter son soutien à cette démarche.
L’association, qui avait tissé une relation de confiance avec SAP (jusqu’à la décision récente de l’Allemand de changer sa direction française), rappelle dans un premier temps qu’elle « travaille depuis longtemps avec SAP pour que l’éditeur prenne en compte le mieux possible les attentes des utilisateurs, et pour que les politiques commerciales soient à la hauteur de la promesse de valeur [de] SAP […] en abordant tous les sujets comme ceux des accès indirects, de la valeur du support ou de la nécessité d’une migration vers S/4HANA ».
« L’USF continuera à le faire, toujours dans un esprit constructif, pour le bien de la communauté tout entière », continue l’association.
L’USF en soutien du Cigref
Néanmoins, l’USF se positionne clairement en soutien du Cigref. « Les intentions de l’USF sont en accord avec celles du Cigref, qui milite à un niveau plus transverse, avec tous les éditeurs du marché », souligne l’USF.
« La mission principale de l’Autorité de la concurrence est d’être un arbitre [pour] fluidifier le jeu entre les acteurs, en leur définissant un cadre incontestable pour garantir le respect des règles sur le long terme », résume l’association. « L’USF considère cette initiative de l’Autorité comme une opportunité unique et stratégique de fixer le cadre permettant de clarifier la situation ».
Toujours pour l’association d’utilisateurs, cette clarification devrait être positive pour toutes les parties, pour les clients (qui pourront « évoluer dans un cadre […] avec des outils SI sûrs et clairement maîtrisés ») comme pour SAP (qui pourra « affirmer davantage son image de partenaire stratégique de ses clients, sur le long terme »).
Vers « un monde numérique plus responsable »
En conclusion, l’USF appelle tous les acteurs (clients SAP ou non, et SAP lui-même) « à s’investir pleinement », et à collaborer avec l’Autorité de la concurrence pour « faire un grand pas de plus vers un monde numériquement plus responsable ».
En des termes moins lyriques, le Cigref insistait sur le fait que ses membres répondraient, évidemment, aux sollicitations de l’Autorité, avant de terminer son communiqué sur « les plaintes déposées par d’autres acteurs, notamment auprès des services de la Commission européenne ».
Plaintes pour lesquelles le Cigref dit se montrer aussi particulièrement « attentif ». À l’approche de l’été, la pression ne fait que commencer à monter.
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