Ctera ouvre son stockage en cloud à l’analytique
La startup israélienne ajoute à sa solution de NAS distribué une API qui permet d’interroger les données. Elle propose des premières fonctions de sauvegarde, d’antivirus et, surtout, un connecteur Varonis.
La startup israélienne Ctera ne se contente plus de proposer un stockage en cloud aussi facilement accessible qu’un NAS local. Elle agrémente à présent sa solution d’une API qui permet à des outils tiers de venir consulter ou retravailler les données. Les usages vont de l’audit réglementaire à l’exécution de processus décisionnels, en passant par la désinfection via un antivirus.
« Nous devenons ainsi un éditeur de services en cloud pour les traitements métiers des données », lance Liran Eshel, le PDG de la startup, en reprenant exactement l’argumentaire de NetApp, le leader des fournisseurs de NAS qui s’acharne depuis deux ans à se positionner sur le stockage en cloud. LeMagIT a pu le rencontrer lors de l’IT Press Tour, un événement qui consiste à présenter à la presse spécialisée les startups les plus innovantes en matière de stockage et qui avait cette fois-ci lieu à Tel-Aviv, en Israël.
Ctera surfait jusque-là sur le besoin de partager des documents à l’international. Sa solution consistait à mettre des passerelles cloud sur chaque site d’une entreprise et à les présenter comme des NAS dont le contenu serait lié à un seul espace de stockage en ligne.
Ce produit a deux avantages. D’abord, n’importe quelle succursale accède immédiatement à la dernière version des documents modifiés sur un autre site. Ensuite, les collaborateurs et les applications accèdent à ces documents par un accès SMB en mode fichiers, que tout le monde maîtrise, alors qu’un stockage cloud traditionnel oblige tout le monde à passer par des accès en mode objets.
Ctera n’était pas le seul à proposer une telle technologie. Ses concurrents directs sont Nasuni et, plus modestement, Panzura.
Faire appel à des acteurs tiers pour les fonctions analytiques de haut niveau
Passer du simple stockage en cloud à l’offre de services demande un effort technologique que Ctera ne peut fournir seul. Autour de l’API développée par la startup, les fonctions qui viendront se greffer seront majoritairement mises au point par des tiers. Il en va ainsi de l’audit pour conformité réglementaire qui correspond en réalité à la solution de Varonis.
« En ce qui nous concerne, nous allons fournir des fonctions d’infrastructure : de la sauvegarde, notamment de la réplication continue vers un hébergement immuable, mais aussi la console Ctera Insight qui permet de visualiser l’activité sur les fichiers et mettant en surbrillance les activités qui dévient du fonctionnement habituel », explique Aron Brands, le directeur technique de Ctera.
Aron BrandsDirecteur technique, Ctera
« Varonis embarque des fonctions de plus haut niveau, capables d’analyser les contenus pour identifier les données sensibles. En pratique, il faut que vous soyez déjà client de Varonis. Dès lors, il suffit d’indiquer dans Varonis l’identité de votre compte Ctera pour qu’il retrouve le stockage S3 sur lequel nous stockons vos données et qu’il les inspecte », ajoute-t-il.
Techniquement, la véritable nouveauté chez Ctera repose surtout sur la fourniture de nouvelles métadonnées et de logs concernant le stockage, qui servent de point de départ pour lancer des traitements tiers.
Côté utilisateur, l’offre ne change pas vraiment. La passerelle NAS de Ctera se déploie toujours sous forme de machine virtuelle et la startup conseille de lui dédier une infrastructure hyperconvergée afin d’avoir localement un cache extensible. Dans tous les cas d’usage présentés par Ctera lors de notre interview, les entreprises clientes utilisaient des machines Hyperflex de Cisco.
Selon Aron Brands, l’API de Ctera est interrogeable en Python, en Ansible, en REST, en S3, en ICAP, ou encore en WebDAV.