XenData X100 : des archives de plus de 100 Po directement accessibles
La nouvelle machine de XenData indexe et partage le contenu d’une multitude de bibliothèques de bandes comme s’il s’agissait d’un énorme NAS. L’avantage est la rapidité des restaurations.
XenData, qui fabrique des NAS dont le contenu est stocké sur des bandes LTO (ce qu’il appelle une « archive active ») lance un nouveau modèle capable de partager plus de 100 Po de données sur le réseau, le X100. L’intérêt d’un tel système est d’avoir accès rapidement à des données si volumineuses qu’il serait économiquement impensable de les conserver sur des disques durs.
Les machines de XenData évitent aux vidéothèques, aux services de radiologie dans les hôpitaux, aux équipes R&D d’un industriel, ou encore aux services de vidéosurveillance d’attendre. Une bibliothèque de bandes met généralement des dizaines de minutes pour retrouver un document parmi des milliers de cassettes qui sont rangées dans des tiroirs et qu’il faut mettre dans un lecteur.
XenData présente également son produit comme une solution particulièrement véloce pour restaurer des sauvegardes.
Le secret de cette vitesse de récupération ? Les solutions de XenData reposent d’abord sur une baie de disques qui sert de cache et qui, sur le X100, a désormais une capacité de 280 To. Mais, surtout, elles fragmentent les données d’un même fichier sur plusieurs cassettes afin de bénéficier d’accès en parallèle.
« Par exemple, si vous lisez votre fichier depuis dix lecteurs LTO-9 Fiber Channel, qui offrent individuellement un débit de 400 Mo/s, hé bien vous lirez votre fichier à la vitesse de 4 Go/s », illustre Phil Storey, le PDG de XenData.
Le modèle X100 remplace les modèles X20 et X40 lancés en 2020 et qui, respectivement, ne pouvaient lire que deux ou quatre cassettes LTO en même temps. Le X100, lui, n’a en théorie pas de limite.
« Lors d’une étude que nous avions menée en 2021, nous avions découvert que les archives actives avaient une durée de rétention moyenne de dix voire quinze ans et une taille moyenne de 4 Po », commente Vinny Choinski, un analyste du cabinet ESG.
« Le problème est que, dans ce domaine, la taille des données croît de 34 % par an. Oui, ni 10 ni 20 %, comme ailleurs, mais bien 34 %. C’est la progression la plus importante parmi les différents domaines du stockage. Avoir des machines capables de partager dès aujourd’hui d’énormes capacités avec des données elles-mêmes d’une taille encore inconnue est donc intéressant », ajoute-t-il.
Une solution Windows et Fiber Channel
Le XenData X100 a une partie serveur pour partager les données des réseaux en NAS (protocoles SMB, NFS, FTP) ou en mode objet S3, une partie cache de stockage dans une baie de 22 disques durs, ainsi qu’autant de switches FiberChannel (FC) en 16 Gbit/s qu’il y a de bibliothèques de bandes. Les bibliothèques LTO compatibles sont celles de Quantum, IBM, HPE, Oracle et Spectra Logic. Il peut aussi s’agir d’une bibliothèque de disques optiques ODA de Sony.
Côté serveur, une seule machine à double socket concentre tous les partages, mais XenData peut en proposer deux au titre de redondance. Ces serveurs fonctionnent sous Window Server 2022 et communiquent avec le reste du réseau au moyen de deux liens Ethernet – redondants ici aussi – de 25 Gbit/s. Le logiciel responsable du stockage est le système XenData Archive 7.
« Nous avons fait le choix de Windows, car, pour les partages NAS, c’est le système de prédilection parmi les acteurs des médias que nous visons principalement », indique le PDG de XenData.
Répartition des fichiers
L’administrateur peut définir trois niveaux d’accessibilité pour les fichiers. Le mode Online correspond à un fichier qui est présent dans le cache de disques et répliqué sur bande à chaque accès. Le mode Near-Line correspond à un fichier présent uniquement sur l’une des cartouches stockées dans l’un des tiroirs de la bibliothèque. Enfin, le mode Offline correspond à un fichier stocké sur des cartouches qui ont été rangées ailleurs, mais que le système continue d’indexer.
Le système de XenData fragmente les fichiers sur plusieurs cartouches et indexe ces fragments selon le timecode de chaque cartouche. Après modification, les fichiers peuvent éventuellement être réenregistrés aux mêmes timecodes. Outre le système interne, cet accès par timecode est possible depuis une application tierce via une API XML.
Toujours concernant les redondances, le système peut automatiquement répliquer les cartouches à concurrence de huit copies au maximum. En option, le système peut répliquer les fichiers vers un autre serveur X100 situé sur un autre site, ou vers un service de stockage objet en ligne. Sont supportés : AWS S3, Azure Blob et Wasabi S3.