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Esker concrétise son projet dans la Supply Chain Finance

Le spécialiste historique de la gestion des factures et des paiements continue de se diversifier. Après le sourcing et le procurement, le lyonnais Esker met un pied dans les fintechs et le financement interentreprises avec un investissement « stratégique » dans son partenaire LSQ.

Esker a investi ce 20 avril 2022 dans la « supply chain finance ». L’éditeur lyonnais prend une participation (en obligations convertibles pour 5 millions de dollars) dans son partenaire américain LSQ.

Les deux éditeurs avaient passé un accord en octobre 2021. Depuis, les solutions de Supply Chain Finance de LSQ avaient été intégrées dans Esker Pay, le portefeuille de solutions de paiement intégrées du Lyonnais.

Reverse Facturing et Dynamic Discounting

La « supply chain finance » consiste à créer un écosystème financier entre des fournisseurs et des clients pour assurer la pérennité de tous les acteurs de la chaîne.

L’idée sous-jacente est que perdre un fournisseur ou un client important peut être préjudiciable pour l’activité de sa propre entreprise. D’où l’intérêt d’essayer de pérenniser la relation à long terme, et donc de se considérer comme un élément dépendant d’autres éléments d’un écosystème.

Concrètement, dans ce cadre, les clients d’Esker peuvent demander à financer directement leurs factures (affacturage inversé ou reverse facturing) depuis la plateforme ou à l’inverse proposer un paiement anticipé en échange d’un escompte sur le total de la facture (Dynamic Discounting).

Pour le Président du Directoire d’Esker, Jean-Michel Bérard, ce domaine est « un enjeu majeur pour les décennies à venir » dont il souhaite « tirer le meilleur parti sur le plan financier et opérationnel ».

La « Fintech » Esker : de la gestion du backend des factures au financement interentreprises

L’investissement d’Esker dans la Supply Chain Finance n’est pas une surprise.

« C’est une activité un peu disruptive. Concrètement, c’est une solution pour se financer en dehors des partenaires financiers traditionnels des entreprises. »
Emmanuel OlivierDirecteur général d’Esker

Dans un entretien avec LeMagIT (à paraître la semaine prochaine dans notre trimestriel « Applications & Données »), le Directeur général d’Esker, Emmanuel Olivier confiait que ce financement interentreprises au travers d’un tiers financier (Esker en l’occurrence) était une option de choix pour étendre le champ fonctionnel de l’éditeur français.

« Quand on gère des commandes et des factures jusqu’au paiement, un premier niveau de solution est l’automatisation. Mais au-delà de payer la facture à son échéance, vous pouvez vouloir gérer les échéances : c’est-à-dire retarder ou accélérer le paiement d’une facture pour répondre à des besoins de financement à l’intérieur de la relation client fournisseur », expliquait Emmanuel Olivier. « Quand vous faites cela, vous faites du financement interentreprises. En gros, vous aidez les entreprises à financer leur BFR ».

Ce type de financement est aussi clairement une alternative aux banques. « C’est une activité un peu disruptive puisque, concrètement, c’est une solution pour se financer en dehors des partenaires financiers traditionnels des entreprises », soulignait le Directeur général pour qui « ce n’est pas forcément un domaine nouveau, mais il commence à émerger de manière forte ».

La diversification continue pour Esker

L’éditeur lyonnais, acteur historique du Procure to Pay (P2P avec le Purchase to Pay et le Order to Cash), se diversifie depuis plusieurs mois pour trouver des relais de croissance.

Esker a récemment intégré le sourcing à son offre et lorgne clairement vers le Procurement, un marché qui converge vers le P2P et qui positionne Esker de plus en plus en concurrence de Coupa, Ariba et autres Ivalua – analyse Emmanuel Olivier.

L’investissement dans LSQ le fait entrer dans une autre cour de jeu, celle des Fintechs.

Esker n’est en tout cas pas le seul à croire dans la croissance de la demande pour la Supply Chain Finance. En janvier, le géant de l’ERP SAP a racheté une Fintech américaine (Tualia) pour, lui aussi, pénétrer ce marché en pleine émergence.

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