IBM Spectrum Fusion servira finalement au seul stockage des containers
IBM devait produire des infrastructures hyperconvergées clés en main à partir du SDS tiré de ses baies de stockage ESS. Après un an d’hésitation, le système sera vendu comme un logiciel de stockage pour Openshift.
IBM améliore Spectrum Fusion en le dotant de fonctions de sauvegarde, de monitoring et même d’analyse des goulets d’étranglement avec un lien vers Turbonomic, son logiciel d’analyse des performances applicatives.
Spectrum Fusion est le système SDS qu’IBM a lancé il y a un an pour virtualiser ses baies de disques ESS (à base de processeurs Power) sur un cluster de serveurs x86 conventionnels. La promesse était de même pouvoir transformer ce cluster en une infrastructure hyperconvergée dédiée à Kubernetes si Spectrum Fusion était installé avec le système OpenShift Container Platform de RedHat.
Jusque-là, la solution ne semblait pas avoir été spécialement mise en avant. L’intégration, à présent, et pour le même prix, du logiciel de sauvegarde Spectrum Protect (compatible avec le format containers), ainsi que la nouvelle possibilité de dresser des rapports d’activité grâce à Turbonomic suggèrent que le fournisseur a attendu près d’un an pour promouvoir sa solution.
De l’hyperconvergence au seul stockage
Dave RaffoAnalyste, Evaluator Group
« Je pense qu’il y a eu une hésitation chez IBM concernant le positionnement de Spectrum Fusion en tant que solution d’infrastructure hyperconvergée dédiée à l’exécution de Kubernetes. Manifestement, ils ont fini par décider de le vendre comme une solution de stockage pour containers, et rien d’autre », commente Dave Raffo, analyste chez Evaluator Group.
En l’occurrence, IBM avait un temps évoqué l’arrivée d’une appliance matérielle Spectrum Fusion qui aurait été une infrastructure hyperconvergée prête à l’emploi. A priori, cette machine aurait été basée sur des serveurs Power. À présent, il s’agit plutôt de vendre le logiciel aux clients d’OpenShift qui possèdent des batteries de serveurs x86 et ont besoin d’un stockage persistant.
« Le problème de cette appliance hyperconvergée est qu’elle nécessitait d’installer au moins six nœuds physiques pour fonctionner. En se contentant de la seule fonction de stockage, il devient possible de déployer Spectrum Fusion sur seulement trois nœuds », ajoute Dave Raffo, en évoquant un prix qui pouvait paraître trop élevé. Il précise toutefois que l’on y perd en intégration : les entreprises doivent installer elles-mêmes le logiciel, plus rien n’est livré clés en main.
Un stockage intelligent, automatisé
Concernant Turbonomic, il s’agit un logiciel de mesure des performances des applications au niveau de l’exécution de leurs containers et de leurs communications sur le réseau. Les métriques relevées sont comparées aux seuils et aux plafonds définis dans Spectrum Fusion. Le cas échéant, Spectrum Fusion peut reprogrammer ses entrées/sorties pour accorder plus de bande passante aux applications selon leur priorité.
« L’intérêt d’un tel outil est que les DevOps ne sont pas sûrs de la capacité qu’ils doivent déployer quand ils mettent en production une nouvelle application. Rapidement, Turbonomic peut analyser le type de fonctionnement, le comparer aux choses similaires qui ont été déployées précédemment et proposer d’appliquer des caractéristiques plus adaptées », explique Scott Baker, l’un des responsables de la division Stockage d’IBM.
Racheté il y a un an, Turbonomic a vocation à venir étendre plusieurs produits historiques chez IBM, qu’il s’agisse d’autres solutions d’infrastructures (serveurs, stockage, réseau…), mais aussi de plateformes logicielles (décisionnel, développement…). Il est censé soutenir tous les projets de maintenance automatisée qu’IBM évoque pour moderniser l’ensemble de ses produits.