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Sauvegarde : N-able, la marque blanche des intégrateurs s’ouvre aux entreprises
Solution de sauvegarde en cloud longtemps intégrée à la plateforme d’administration de Solarwinds, N-able fait désormais cavalier seul.
N-able, un éditeur de solutions de sauvegardes en marque blanche pour les intégrateurs, entend désormais se faire connaître des entreprises. Son atout ? Sauvegarder les contenus des ordinateurs, fichier par fichier, plutôt que leur image globale, ce qui permettrait de réduire les fenêtres de sauvegarde par 60 et la taille de ces sauvegardes par 6.
L’éditeur donne l’exemple d’un serveur de 500 Go dont la sauvegarde incrémentale quotidienne représente 30 Go et dont le backup pèse 2,15 To au bout de deux mois. Avec la solution de N-able, la sauvegarde quotidienne pèse en moyenne 500 Mo et n’occupe au bout de deux mois que 380 Go de capacité. Ces éléments sont d’autant plus importants que la solution de N-able adresse les besoins de sauvegardes vers le cloud.
Diviser la bande passante par soixante
« Dit autrement, si vous vous voulez que votre fenêtre de sauvegarde ne dure qu’une heure, il faut que vous lui accordiez une bande passante de 68 Mbit/s vers le cloud quand elle pèse 30 Go, contre une bande passante de 1,1 Mbit/s si cette sauvegarde ne pèse que 500 Mo. En clair, avec N-able, la sauvegarde ne vous empêche plus de travailler normalement », explique Chris Groot, le directeur général de N-able. Le MagIT l’a rencontré à l’occasion de l’IT Press Tour, un événement qui consiste à présenter à la presse les technologies innovantes en matière de stockage.
Dans les faits, l’algorithme de compression des sauvegardes incrémentales serait bien plus efficace lorsqu’il fonctionne fichier par fichier plutôt que sur la globalité d’une image disque. Ainsi, certains fichiers peuvent par exemple connaître des évolutions mineures. Dans le cas de la sauvegarde par fichier, seules les évolutions au sein des fichiers sont traitées, tandis que dans le cas de la sauvegarde globale, les fichiers dont la date ou l’emplacement a changé sont répliqués dans leur intégralité.
Sauvegarde des fichiers et des services en ligne de Microsoft
L’autre avantage de l’approche de N-able est qu’elle permet de restaurer les ordinateurs sous une forme totalement différente de celle d’origine. On passe ainsi de la sauvegarde d’une machine physique sur site à la restauration d’une machine virtuelle dans n’importe quel cloud ou sur n’importe quelle plateforme de virtualisation, qui plus est au bon format. Toutes les fonctions sont accessibles depuis une console appelée N-central.
Les sauvegardes réalisées par N-able sont stockées dans le cloud privé de l’éditeur, sans que l’on sache exactement où se situe ce cloud privé. A priori, l’éditeur aurait réservé de l’espace de stockage chez plusieurs datacenters en colocation dans le monde. Chris Groot explique qu’avoir des ressources en cloud propres à sa solution est plus avantageux que laisser les revendeurs fournir eux-mêmes des espaces de stockage, dans le sens où les prestataires sont eux-mêmes de plus en plus ciblés par des cyberattaques.
Outre les serveurs et postes de travail, physiques ou virtuels, N-able est aussi capable de sauvegarder les données hébergées sur divers services d’Azure, le cloud public de Microsoft. Il s’agit en l’occurrence des machines virtuelles d’Azure, des données de Microsoft 365 et des documents stockés sur OneDrive.
Concernant Microsoft 365, N-able propose un service « Mail Assure » en option qui passe automatiquement les boîtes e-mail à l’antivirus. Ce service d’antivirus peut aussi s’appliquer aux documents des machines sauvegardées, il s’agit dans ce cas de l’option « EDR ».
Séparé de Solarwinds
N-able revendique avoir fourni sa solution à près de 12 000 intégrateurs, lesquels l’auraient revendue sous forme de service de sauvegarde en cloud à un grand nombre d’entreprises ; le nombre exact n’est pas précisé.
Fondé au début des années 2000, N-able a disparu des catalogues de produits sur étagère suite à son rachat en 2013 par SolarWinds, éditeur de solutions d’administration de l’IT. N-able est ensuite redevenu indépendant en 2021, suite à l’affaire du piratage géant de Solarwinds fin 2020. En l’occurrence, l’éditeur a vendu pendant plusieurs mois son logiciel phare Orion sans se rendre compte que son code source avait été infecté par un virus, ce qui a eu un effet déplorable sur son image. Mais aussi sur l’image des intégrateurs qui se servaient eux-mêmes d’Orion pour assurer l’infogérance de leurs clients.
Selon l’investigation qui a suivi ce piratage, l’infection aurait épargné la solution de N-able.