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Visa de l’Anssi, accord avec Microsoft : Pexip multiplie ses chantiers dans la visio
L’actualité de l’éditeur européen Pexip est chargée en ce début 2022 : Visa de Sécurité, interopérabilité poussée avec Teams, partenariat avec Microsoft, et accélération des développements. Autant de stratégies pour s’imposer comme un facilitateur du collaboratif.
La visioconférence est devenue en moins de deux ans un standard de fait, avec l’hybridation des modes de travail (combinaison du présentiel et du distanciel). Cette accélération, l’éditeur européen Pexip la constate directement. L’adoption de la visio aurait gagné entre 5 et 10 ans, évalue aujourd’hui Philippe Bralet, en charge du marketing de Pexip.
Les certifications de sécurité favorisent les réunions critiques
Avec sa plateforme, Pexip gère l’infrastructure backend des visio et peut rendre interopérables des salles existantes et des clients visio tiers. Il propose plusieurs modes de consommation.
Il commercialise également son propre service de visio en mode SaaS. Et Pexip permet à des clients d’exploiter son moteur pour leurs propres services. L’équivalent allemand de Pôle Emploi intègre par exemple, via une API, de la visioconférence sur son portail Web afin de permettre des échanges entre demandeurs d’emploi et conseillers.
D’autres secteurs se montrent intéressés par l’utilisation d’un client Web RTC pour faire évoluer leur CX. C’est particulièrement le cas dans la banque. D’ailleurs, Pexip confie au MagIT qu’une des principales banques françaises proposera bientôt de la visioconférence à ses clients, grâce à sa technologie.
Or dans ces secteurs régulés, la sécurité est un paramètre essentiel. L’entreprise appuie donc encore ses efforts dans ce domaine en se soumettant à des processus de certification, comme la CSPN de l’Anssi. D’autres procédures comparables sont en cours en Espagne, en Italie et en Allemagne – c’est déjà le cas aux États-Unis.
En France, la certification a été entamée à partir de l’été 2021 et obtenue auprès de l’Anssi en janvier 2022. Elle couvre Pexip Infinity et les « réunions critiques ». Son but est de répondre aux exigences de sécurité des environnements gouvernementaux, militaires et privés de secteurs régulés – que les clients soient directs ou indirects via l’utilisation en marque blanche (par exemple dans la banque et la télémédecine).
Stephan Schaaff, architecte solutions vidéo de Pexip, tient toutefois à signaler que sa démarche de sécurité ne remonte pas à l’année dernière. « Avant la certification, nous faisions déjà des pentests sur Infinity à chaque version majeure. La démarche de sécurité est ancrée dans le développement du produit. »
Un partenaire privilégié de Microsoft et Teams
Le processus de certification n’a d’ailleurs pas nécessité d’évolution du code de la solution. C’est déjà ce que suggérait « l’évaluation à blanc » réalisée par le CESTI, un centre d’évaluation sélectionné parmi une liste définie par l’Agence de sécurité de l’État. Pour Pexip, la certification est donc une labellisation et un facteur de confiance sur le marché.
Les porte-parole de l’éditeur rappellent en outre que ce critère a gagné en importance dans un environnement où cloud de confiance et souveraineté deviennent des paramètres du processus de décision des utilisateurs.
L’interopérabilité avec Teams est sans doute aussi un critère. La solution de Microsoft a vu son adoption bondir depuis mars 2020. Développer des ponts avec Teams est donc devenu un argument commercial. Pexip exploite pour cela le SDK mis à disposition par Microsoft pour rendre les salles de visio interopérables avec Teams, indépendamment de leur constructeur.
Outre l’interopérabilité, les développements en collaboration avec l’éditeur contribuent à faciliter les migrations de ces technologies, dont les terminaux, dans le cloud. Mais Pexip n’est pas le seul à disposer du SDK. Pour se différencier, il a donc aussi signé un accord. Celui-ci lui permet de distribuer sa solution sur Azure Marketplace. C’est un nouveau canal de distribution et un facilitateur en termes d’achat par les entreprises, souligne Stephan Schaaff.
L’accord comprend un second volet. Pexip dispose aujourd’hui d’une relation privilégiée avec Microsoft lui permettant d’aller au-delà de l’interopérabilité. Microsoft intègre Pexip dans son Entreprise Agreement pour permettre une transition progressive de ses clients vers du full Teams et le cloud, dont leurs salles de réunion.
« Avec Pexip, Microsoft peut proposer à ses clients l’usage de Teams dès le premier jour avec une compatibilité complète avec l’ensemble des salles de réunion », détaille l’architecte de Pexip. Celui-ci ne précise pas en revanche si l’accord, en vigueur depuis janvier 2022, avec Microsoft est exclusif ou si les concurrents de Pexip pourraient à terme s’aligner.
Des mises à jour plus fréquentes axées usages et UX
En attendant, l’éditeur européen dispose d’un différenciateur, qu’il exploite via le SDK Teams afin d’intégrer de nouvelles fonctionnalités pour les salles de réunion. L’objectif : réduire l’écart fonctionnel entre salles et terminaux classiques utilisant le client Teams.
Les fonctionnalités sont d’ailleurs une des priorités de Pexip. L’éditeur va accélérer son time-to-market en déployant de nouvelles mises à jour chaque trimestre, contre deux à trois fois par an jusqu’ici. La finalité n’est pas la vitesse pour la vitesse, mais d’intégrer des fonctions plus rapidement sur les principaux cas d’usage ou pour des besoins métiers.
Pour la télémédecine, la nouvelle version (V 27) du moteur Pexip permet par exemple de contrôler à distance les terminaux classiques de visio, comme une simple webcam. Authentification et expérience utilisateur (notamment pour réduire la fatigue cognitive ou améliorer l’immersion) font partie des axes de développement.
« Avec la nouvelle stratégie, video infrastructure, critical meetings et video enablement, nous avons des scénarios métier sur lesquels nous nous focalisons. Notre but est de devenir le numéro un de ces trois domaines. Livrer des mises à jour plus rapidement est une réponse à cet enjeu », justifie Stephan Schaaff, qui annonce aussi des améliorations au niveau de l’offre en version cloud privé.