Maxim_Kazmin - Fotolia
Sauvegarde : Netbackup 10 est plus fonctionnel, plus économique
Veritas a intégré dans son dernier logiciel de sauvegarde de nombreux modules de connexion ou de maintenance jusqu’ici optionnels, et l’a doté de la faculté de coûter moins cher en cloud.
Veritas lance la version 10 de son logiciel de sauvegarde NetBackup, laquelle se caractérise par plus d’interactions avec les services en cloud. Il s’agit d’une part de connecteurs qui étendent le champ des contenus sauvegardables – notamment les bases de données SQL sur Azure et AWS – et, d’autre part, de fonctionnalités qui n’étaient jusque-là possibles qu’avec les sauvegardes effectuées sur site.
On pense en particulier au format lui-même du serveur de sauvegarde. Jusqu’à la version 9, il s’agissait d’une machine virtuelle qui devait être allumée en permanence et qu’AWS ou Azure facturaient donc au prix fort. Désormais, le serveur NetBackup qui fonctionne depuis le cloud est au format container, comme dans les appliances sur site NetBackup Flex (serveur) ou Flex Scale (infrastructure hyperconvergée, extensible). Et un nouveau module, baptisé Veritas Cloud Scale Technology, prend soin de n’activer ce serveur en ligne que lors des fenêtres de sauvegarde ou de restauration. Cela pourrait diviser par dix le prix de sa location.
Automatiser, simplifier les opérations de maintenance
Les possibilités de Veritas Cloud Scale Technology vont plus loin. Le module, qui incarne la nouveauté la plus significative de cette version 10, embarque des algorithmes d’intelligence artificielle pour automatiser les différentes tâches d’administration. Citons la détection des malwares lors des sauvegardes ou en amont des restaurations, ainsi que la conversion des sauvegardes aux différents formats de snapshots utilisés par les fournisseurs de cloud ou sur les différentes marques de baies de stockage.
Daniel de PrezzoDirecteur technologique, marchés Europe du sud, Veritas
« Nous travaillons pour que la gestion des données soit le plus automatisée possible, pour que les entreprises puissent stocker et restaurer leurs sauvegardes comme elles veulent sans devoir faire appel à un expert de l’infrastructure, pour économiser des coûts, du temps et même de l’énergie, puisque Veritas Cloud Scale Technology éteint les ressources quand on ne s’en sert pas », résume Daniel de Prezzo, le directeur technologique pour les marchés sud-européens de Veritas.
Selon lui, cette automatisation grandissante et ces liens toujours plus directs avec des services en cloud – directions technologiques que l’on retrouve d’ailleurs chez tous les éditeurs de solutions de sauvegarde – vont de pair avec la mutation du marché vers des infrastructures en cloud hybride.
« Ce qu’il faut dire sur le cloud hybride, c’est que le cloud a longtemps été considéré comme une infrastructure pour les métiers, qui échappait aux DSI cantonnés à leurs datacenters. Mais cette conception a posé des problèmes de rationalisation, ne serait-ce qu’au niveau des coûts. Aujourd’hui, le cloud revient sous la tutelle des DSI pour résoudre cette problématique. C’est le cloud hybride. »
« Et pour que cela réussisse, il faut que les DSI ne soient plus prisonniers de choix techniques, qu’ils aient les moyens d’assurer la portabilité entre les différents silos. Veritas Cloud Scale Technology leur apporte l’abstraction technologique nécessaire », argumente Daniel de Prezzo.
Une meilleure intégration avec les infrastructures tierces
NetBackup est un logiciel de sauvegarde qui fonctionne depuis un serveur de stockage. Jusqu’à présent, cette machine était une appliance physique vendue soit par Veritas lui-même, soit par HPE. À présent, il sera aussi possible d’en trouver une dans le catalogue de Dell.
L’appliance fait du tiering : elle stocke localement les sauvegardes les plus récentes et peut archiver les plus anciennes sur du stockage externe moins cher. Il peut s’agir d’une autre baie physique, comme de stockage en ligne, généralement en mode objet.
À ce titre, Netbackup est capable d’exporter ses sauvegardes vers tous les systèmes compatibles S3, mais Veritas revendique dialoguer plus directement avec une soixantaine de solutions objet via leurs API pour exploiter des fonctions de plus haut niveau. Outre utiliser directement leurs formats de snapshots, il s’agit par exemple de savoir poser des verrous pour que la sauvegarde devienne immuable, c’est-à-dire impossible à modifier pendant une durée déterminée ; ce dispositif est conçu pour résister au vandalisme des ransomwares.
Veritas fait remarquer que l’envoi de commandes par API évite de devoir installer un agent NetBackup sur la destination. Parmi les solutions de stockage objet entièrement prises en charge depuis NetBackup 10 – et qui ne sont pas forcément compatibles S3 – Veritas cite Azure Blob, Cloudian HyperStore ou encore Hitachi Content Platform.
En plus de l’extension de l’espace de stockage, NetBackup supporte aussi de répartir ses tâches de sauvegarde et de restauration sur plusieurs serveurs. Afin de supporter une charge importante dans les grandes entreprises, mais aussi pour stocker une copie des sauvegardes ailleurs. C’est dans ce cadre qu’intervient la nouveauté du format en container pour les instances du serveur NetBackup qui fonctionnent en cloud.
À date, seuls les clouds publics AWS et Azure proposent à leur catalogue le container NetNackup. Dans tous les autres cas, qu’il s’agisse des clouds publics GCP, Orange Flexible Engine ou OVHcloud, ou de n’importe quelle offre de cloud privé, l’entreprise devra elle-même déployer le container NetBackup. Il faut juste que l’infrastructure sous-jacente dispose d’un cluster Kubernetes. Cette opération et la maintenance du container NetBackup sont entièrement prises en charge par le nouveau module Veritas Cloud Scale Technology.
Un produit toutes options incluses
Concernant ce qui est sauvegardable, NetBackup sait historiquement protéger tous les serveurs, physiques ou virtuels. Quant à la sauvegarde des données de quelques applications SaaS phares (Office 365, Slack… mais pas encore Salesforce), elle était jusque-là possible via un module optionnel, NetBackup SaaS Protection. À présent, ce module est directement inclus dans NetBackup 10.
Dans la même veine, NetBackup 10 est maintenant capable de sauvegarder aussi les données des services dits de PaaS, généralement des bases de données SQL en ligne. Pour le moment, seules celles d’AWS et d’Azure sont supportées, mais d’autres doivent arriver.
Veritas indique que toutes les ressources sauvegardables, mais aussi toutes les infrastructures interrogeables par API, sont listées dans une matrice de compatibilité consultable depuis la base documentaire de son site américain. À l’heure où ces lignes sont écrites, la matrice de compatibilité de NetBackup 10 n’avait pas encore été publiée.
Enfin, NetBackup 10 apporte aussi une expérience utilisateur plus simple et plus globale. D’une part, la console d’administration historique en Java est désormais entièrement remplaçable par une console web. Celle-ci est plus simple à comprendre, est interrogeable à distance, donne des informations plus visuelles. Elle permet toutefois d’accéder aux mêmes informations techniques que la console historique, ce qui n’était toujours pas le cas avec l’interface web livrée à l’époque de NetBackup 9.
D’autre part, NetBackup 10 intègre un autre module vendu jusque-là en option : Aptare, pour l’occasion rebaptisé NetBackup IT Analytics Foundation. Il s’agit d’un tableau de bord qui synthétise les relevés issus des infrastructures de stockage et assiste les opérations de maintenance, via des alertes et éventuellement des processus automatisés. L’intérêt le plus immédiat de ce module est de lever une alerte lorsqu’il détecte une anomalie sur une sauvegarde, par exemple une taille bien plus petite que d’ordinaire qui pourrait suggérer une compromission.
NetBackup IT Analytics Foundation est la version du logiciel qui ne monitore que les sauvegardes directement gérées par NetBackup. Veritas commercialise par ailleurs une version NetBackup IT Analytics compatible avec toutes les solutions de sauvegarde et de stockage.