AWS devient opérateur de réseaux 5G privés
Le service Private 5G se veut plug’n’play : après avoir souscrit en ligne, AWS envoie les antennes, le serveur de communication et les cartes SIM pour couvrir un site industriel ou un campus.
L’hébergeur de cloud public AWS est désormais opérateur de réseau mobile 5G privé. D’ici à quelques semaines, les entreprises pourront souscrire à son offre Private 5G : après avoir passé commande de ce « service » sur le portail habituel, elle recevra les antennes et les équipements correspondants à la zone qu’elle souhaite couvrir. Ce dispositif, censé permettre de communiquer sans fil entre les bâtiments et les véhicules d’un site industriel, sera pilotable depuis une console en ligne.
« Avec AWS Private 5G, vous pouvez mettre en place et faire évoluer un réseau privé et mobile en quelques jours au lieu de plusieurs mois. C’est d’une simplicité déconcertante », argumente Adam Selipsky, le PDG d’AWS.
Il ajoute qu’au-delà des sites industriels, Private 5G pourrait aussi connaître un certain succès sur les campus médicaux, universitaires ou logistiques. L’intérêt de la 5G par rapport au Wifi est qu’un même réseau fonctionne en intérieur, en extérieur, en mouvement et sur une zone plus étendue. Pour les fournisseurs, surtout, la 5G présente l’avantage de reposer sur des logiciels de contrôle virtualisables, contrairement à la 4G, ce qui permet à quiconque de la commercialiser sans avoir à investir dans de lourdes infrastructures télécom.
Selon la taille du site à couvrir, une autorisation d’émettre – délivrée par l’Arcerp – n’est même pas nécessaire, à partir du moment où les antennes utilisent la bande de fréquences du Wifi, autour des 2,4 GHz.
Une 5G « plug’n’play »
L’année dernière, son concurrent Azure avait lancé une offre similaire, Azure Private Multi-Access Edge Compute, alias pMEC. Pour autant, le produit d’Azure correspond seulement à la console de gestion 5G privée en ligne et au serveur Azure Stack à installer sur site, pour piloter les antennes. Ces dernières, mais aussi les cartes SIMs des appareils clients, doivent être fournies par un intégrateur, lequel sera d’ailleurs plutôt le revendeur de la solution globale, dont il facturera sans doute l’installation.
AWS, de son côté, promet que l’entreprise n’a qu’à brancher ses antennes à une prise de courant et son serveur à Internet. Le logiciel préinstallé s’occupe ensuite de tout : il télécharge depuis AWS les paramètres définis au moment de la souscription. Côté appareils clients, l’entreprise a juste à y insérer les cartes SIMs fournies par AWS. Ces appareils peuvent être de simples smartphones ou routeurs qui repartagent leur connexion 5G en Wifi ou en Ethernet avec les équipements alentour. Ou encore des équipements informatiques et des objets connectés, eux-mêmes capables de communiquer en 5G (il existe par exemple un kit pour Raspberry pi).
L’entreprise gère ensuite ce réseau 5G comme toute autre ressource AWS : depuis la console en ligne, avec la possibilité de paramétrer des règles d’utilisation, notamment en ce qui concerne la sécurité des accès. Les équipements connectés à ce réseau 5G dialoguent entre eux (via le serveur AWS local) et avec les ressources en ligne d’AWS (via la connexion Internet). Les scénarios d’usage sont qu’ils communiquent avec un serveur local ou en ligne qui collecte leur télémétrie, renvoie des ordres de fonctionnement, repartage leurs messages vers d’autres services.
AWS prévoit de tarifer ce réseau 5G privé à l’usage, c’est-à-dire selon la quantité de données qui aura circulé dessus durant le mois écoulé. Le fournisseur argumente que ce modèle de tarification serait plus économique qu’un forfait mensuel, puisque, selon lui, l’entreprise utilisatrice n’aurait qu’à réguler elle-même son trafic pour faire des économies.