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PLM et SaaS : Lockheed Martin signe aussi avec Siemens
Après avoir opté pour la plateforme 3DExperience de Dassault Systèmes en 2019, Lockheed Martin s’engage également avec Siemens pour adopter les produits en mode SaaS de la gamme Xcelerator.
Le 25 janvier, Lockheed Martin a signé un contrat pluriannuel d’un montant inconnu pour adopter les produits et les services du portefeuille Xcelerator de Siemens. Le spécialiste américain de l’aérospatial et des systèmes d’armement espère ainsi accélérer le cycle de vie de ses programmes (un programme correspond à la conception, à la fabrication et au maintien en opération de véhicules), réduire les coûts de conceptions et numériser les processus qui ne le seraient pas encore.
Plus particulièrement, Lockheed Martin Aeronautics opte pour l’offre à la demande de l’éditeur allemand, nommée Xcelerator as a Service (XaaS). En clair, les ingénieurs du groupe pourront accéder aux outils CAO et PLM de Siemens depuis le cloud, sans préciser si cette infrastructure sera publique ou privée. Dans un billet de blog, Siemens a vanté l’intérêt des mises à jour régulières de la plateforme proposée en mode SaaS, que son client industriel n’aura pas à administrer.
Les deux partenaires n’évoquent pas les logiciels que les ingénieurs de Lockheed Martin utiliseront et encore moins les programmes auxquels ils seront affectés. Le choix du portefeuille Xcelerator aurait fait l’objet d’un « processus de sélection rigoureux », sans toutefois préciser les critères spécifiques du fabricant d’avions de chasse, hormis la volonté de moderniser ses processus.
De son côté, Siemens rappelle l’étendue du portefeuille Xcelerator, allant de TeamCenter (PLM), en passant par Simcenter (simulation), Polarion (ALM), MindSphere (IoT et analytique), Mendix (low-code/no-code), NX et Solid Edge (CAO), ainsi que Siemens EDA et Capital (conception de systèmes électroniques).
Plusieurs suites PLM et CAO cohabitent chez Lokheed Martin
Lockheed Martin est un usager de longue date de Teamcenter, un PLM au cœur de son programme F-35. « Forts de l’expérience que nous avons acquise sur le programme F-35 et de notre collaboration étroite avec Lockheed Martin, nous sommes impatients à l’idée d’aider ses équipes à accélérer la production et à respecter les exigences contractuelles du Department of Defense pour les programmes en cours et les innovations en développement. », déclare Tony Hemmelgam, PDG de Siemens Digital Industries Software, dans un communiqué de presse, précisant par la même occasion la portée du contrat.
Malgré de nombreux déboires liés à des défauts de conception – dont la suspension de la flotte de F-35A de l’armée sud-coréenne après un atterrissage d’urgence d’un appareil sur le ventre provoqué par un dysfonctionnement majeur –, la branche aéronautique a observé un chiffre d’affaires net en hausse de 6 %, en partie dû à l’augmentation des cadences de production des lignes consacrées aux F-35. Lockheed Martin a livré 142 chasseurs en 2021 (dont trois en avance, contre 120 en 2020) pour un total de plus de 750 appareils depuis le lancement du programme.
Mais il y a également un bon nombre de contrats classifiés en cours pour lesquels Lockheed Martin Aeronautics aimerait sans doute optimiser le développement et éviter par la même occasion des retraits coûteux. Les bénéfices nets liés aux opérations ont ainsi baissé de 2 % (moins 44 millions de dollars) par rapport à 2020, justement à cause d’un contrat classifié qui n’aurait pas vu le jour.
Aussi, l’US Air Force a elle-même renforcé son usage de Teamcenter depuis la plateforme Xcelerator. En théorie, cette concordance des suites logicielles devrait améliorer la collaboration entre les équipes de l’USAF et celle du fabricant.
Toutefois, le contrat avec Siemens n’est pas exhaustif et ne l’a jamais été. Pour répondre à certains contrats et concevoir des projets spécifiques, Lockheed Martin a signé un accord longue durée avec Dassault Systèmes en 2019 afin d’exploiter sur site les fonctionnalités de la plateforme 3DExperience dans plusieurs divisions, dont celles consacrées aux systèmes embarqués et à la conception de missiles. Par exemple, dans une vidéo YouTube diffusée en septembre 2019, une ingénieure système de Lockheed Martin expliquait dans les grandes lignes l’utilisation de MBES de Dassault Systèmes. Le Français Airbus applique une politique similaire : il déploie à la fois CATIA depuis la 3DExperience et Capital de Siemens.