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Priorités 2022 : plus de budgets IT pour la transformation des organisations (étude)

L’enquête annuelle du MagIT montre une embellie budgétaire pour les services IT français en 2022. Les investissements seront ciblés sur la modernisation, la génération de revenus et la réorganisation du travail. Le tout dans un environnement toujours plus ouvert qui doit être toujours plus sécurisé. Et pour une DSI qui change de statut.

Une embellie budgétaire. En matière d’investissements IT, 2022 devrait être une bonne année et un bon exemple de ce que seront les tendances sur la période à venir d’ici 2025. C’est ce qui ressort de notre enquête « Priorité IT 2022 » auprès de nos lecteurs membres.

Comme chaque année (mais cette fois avec un focus « sortie de crise ») les rédactions du MagIT.fr et de l’ensemble des sites du groupe TechTarget dans le monde (dont ComputerWeekly en Europe) ont sondé les décideurs IT sur les orientations prises en matière de technologie.

Un réel espoir de reprise des investissements IT

Premier enseignement, la reprise annoncée semble au rendez-vous.

Pour près de 4 entreprises sur 10, la progression des budgets IT devrait ainsi dépasser les 5 %. Surtout, seuls 8 % des organisations interrogées prévoient de voir leur budget informatique reculer.

Ce niveau est extrêmement bas. Il est ce qui traduit d’ailleurs le mieux une tendance observée partout dans le monde : la pandémie a fait changer la DSI d’époque et de dimension et a accéléré la transition digitale : fini l’informatique gérée par les seuls coûts, bienvenu aux technologies porteuses de croissance et de développement.

Ce nouveau paradigme bouleverse plus qu’on ne pourrait le croire l’organisation de la DSI.

L’IT comme levier de changement d’organisation du travail

Première vertu attendue, l’accompagnement du changement de l’organisation du travail.

Un nouveau concept de « Future of Work » a même émergé. Il est aujourd’hui utilisé par des cabinets aussi prestigieux que McKinsey, Gartner ou Deloitte. Concrètement, il regroupe l’ensemble des dépenses prévues pour l’autonomisation du poste de travail, pour rendre possibles les interventions à distance et en tout lieu, et pour les outils collaboratifs.

Sans surprise, ces dépenses font partie de celles qui progressent le plus vite. 80 % des organisations françaises prévoient des changements liés à l’organisation du travail, et une sur six se déclare très proactive sur le sujet.

D’après notre étude, pour couvrir leurs besoins, les DSI vont rechercher en priorité en 2022 : des technologies de communication unifiée, des outils de monitoring des parcs et des datacenter s’appuyant sur l’Intelligence Artificielle (IA), des solutions de productivité, des approches « as a Service » pour délivrer l’IT ou encore des infrastructures réseaux performantes. Et côté logiciel pour le SI, des solutions qui pourront accompagner le delivery de l’IT et améliorer l’expérience et la résilience des problèmes utilisateurs.

Déploiement : le « cloud-first » désormais en tête

Autre grand enseignement pour 2022 : le cloud est définitivement devenu un pilier de l’IT.

Longtemps annoncée, la bascule s’est faite progressivement, via l’hybridation.

Ce mode hybride sera encore sans doute privilégié, mais l’équilibre général a tendance à se modifier. D’un modèle « In house first » les DSI – pressées par le temps et les changements d’organisation – basculent de plus en plus vers le mode « Cloud first » où plus aucun choix applicatif ou d’administration n’évite la comparaison avec la version cloud computing.

Jusqu’à présent en 3e position en France, l’option « Cloud first » est désormais la première, devant l’hybride et le « on premise ». Les applications traditionnelles délivrées en mode SaaS n’y sont pas pour rien et plus aucun projet aujourd’hui n’échappe à la réflexion « cloud ».

Les entreprises qui sautent le pas sont par ailleurs les plus en pointe en termes d’investissement sur des segments comme le DevOps, l’Edge Computing/IoT ou les solutions de Customer Expérience (CX) qui dépassent le CRM.

La sécurité de plus en plus déterminante

Enfin, la sécurité IT sort grande gagnante de la période : 60 % des DSI s’accordent à dire que le sujet sera plus important que jamais en 2022 du fait des changements liés à la pandémie.

La priorité accordée à la détection des menaces traduit une encourageante prise de conscience de la prévalence et de la nature réelle des menaces pour les entreprises, en particulier les ransomwares.

De plus le retour en grâce de la DLP (prévention contre les pertes de données) semblait inévitable dans un contexte qui combine travail distant/hybride et adoption croissante de services cloud, notamment pour le stockage et le partage de documents.

Enfin les entreprises ont manifestement entendu les appels répétés – jusque par les cyberdélinquants – à l’adoption de l’authentification à facteurs multiples qui s'annonce comme une priorité forte des mois à venir.

L’IA progresse, les API s’imposent

Sur les technologies plus transverses, l’Intelligence Artificielle s’impose peu à peu dans l’agenda des DSI.

L’intérêt grandissant revendiqué pour la data science dans l’enquête prouve que les entreprises françaises sont prêtes à se lancer dans l’aventure de l’IA, voire à passer à l’échelle.

Mais avant de faire de l’Intelligence artificielle, il faut avoir des données pour nourrir les algorithmes. Or un autre constat s’impose dans notre enquête : les entreprises s’apprêtent à investir massivement dans la gouvernance des données, le Master Data Management ou le catalogage des données. C’est donc bien que la priorité demeure l’organisation des informations et le respect des réglementations qui s'y appliquent. Surtout quand l’entreprise migre ou s’apprête à migrer vers le cloud.

Point intéressant, la majorité des entreprises recourt désormais aux APIs (en complément et non en remplacement des autres méthodes d’intégrations).

Cette popularité peut s’expliquer par le fait qu’il est de plus en plus aisé de développer – voire de générer – ces interfaces à travers des outils de programmation visuelle. Et qu’il est aussi possible de les gérer de manière centralisée, pour éviter leur prolifération sauvage qui est à la fois une menace pour la cybersécurité et pour le budget des entreprises.

Les organisations les plus avancées disent aussi observer de près les plateformes iPaaS (capables d’administrer les flux existants et les API fraîchement déployées ainsi que les logiques métiers associées).

En outre, les bons vieux outils d’analytique et de BI ne seront pas délaissés en matière d’investissements en 2022. L’infusion de l’IA et les évolutions du secteur (analytique augmentée, avancée, embarquée, data prep automatisée, etc.) semblent bien répondre aux besoins opérationnels et séduire les organisations.

Le renouveau de l’ERP

Côté applications métiers, l’enquête du MagIT réserve une surprise. Ou plutôt une demi-surprise. L’ERP bouge encore.

L’arrivée à maturité des offres cloud, l’automatisation intelligente (grâce au Machine Learning), la BI intégrée, l’Industrie 4,0 et l’IoT (qui génèrent de nouvelles données opérationnelles), de nouvelles fonctionnalités métiers (comme les Field Services), et plus de modularité expliquent pêle-mêle le renouveau de l’ERP côté fournisseurs qui se traduit, dans notre étude, par un renouveau d’intérêt des DSI.

Même si les cycles de déploiements des ERP ont tendance à se raccourcir, ces projets d’investissement restent des projets au long cours. Ils s’inscrivent dans une démarche de modernisation globale des applications, des processus, des outils d’exploitation des données, d’amélioration de la relation client et de refonte de la collaboration entre équipes.

Modernisé, l’ERP peut donc s’avérer central dans la transformation digitale, en premier lieu de celles des PME qui semblent vouloir s’équiper (ou se ré-équiper) dans les mois qui viennent.

La vision intégrée de l’ERP (par opposition à une vision « Best of Breed » - qu’il n’exclut d’ailleurs plus grâce aux APIs et souvent grâce à des connecteurs) est de nouveau perçue comme un facilitateur pour mener une transformation à 360 degrés. Encore plus dans des structures de taille intermédiaires qui n’ont pas toujours les ressources nécessaires pour gérer un changement fonction par fonction.

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