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IoT : la crise sanitaire a ralenti le marché MtoM en France

Dans son rapport annuel 2020 consacré au marché des entreprises, l’observatoire de l’Arcep note une augmentation des souscriptions aux forfaits mobiles en France, mais une baisse de l’accroissement annuel net des cartes MtoM. Le marché français du MtoM a bien pris un coup pendant la crise et la tendance observée en 2021 n’apparaît pas à la hausse.

Alors que les opérateurs vantent la montée en puissance de la 5G, le rapport annuel 2020 de l’Arcep dédié au marché des entreprises tend tout d’abord à démontrer que les entreprises ont largement multiplié leur utilisation des forfaits 4G en 2020.

Une recrudescence des forfaits mobiles professionnels en 2020

Le nombre de forfaits mobiles des organisations a augmenté de 540 000 en 2020 (contre 350 000 les années précédentes), soit une croissance de 6 % en un an, contre 2 % pour le marché des forfaits grand public. Ainsi, le nombre de lignes mobiles professionnelles actives atteint 10 millions en 2020. COVID oblige, la consommation mensuelle de téléphonie passe de 3 h 7 à 4 h 10. Les collaborateurs des entreprises ont effectué 65 % de leurs appels sur mobile en cours de 2020, soit 6 points de plus en un an. De même, le trafic depuis les réseaux fixes et mobiles s’élève à 38,4 milliards de minutes en 2020, une augmentation de 10 % en un an, alors que l’Arcep observait une baisse notable depuis 2011. Le trafic RTC a baissé en entreprise (-11 minutes en un an), tandis que celui-ci a crû de 30 minutes chez les particuliers.

A contrario, les SMS et les MMS ne sont pas plébiscités par les professionnels : l’Arcep note une baisse annuelle de 15 % du nombre de messages. En outre, le volume de données consommées par mois est passé de 3,3 gigaoctets à 4,2 Go (+28 %), ce qui représente plus de deux fois moins que la consommation des particuliers souscripteurs (9,7 go).

Dans un même temps, les « entreprises se sont massivement équipées de cartes SIM qui leur permettent d’accéder uniquement à internet », note l’Arcep. L’autorité dénombre plus de 100 000 cartes en un an en 2020, environ deux fois la progression observée en 2019. Au total, 1,4 million de ces cartes SIM internet étaient actives en 2020.

Un ralentissement notable du marché MtoM pendant la crise sanitaire

Toutefois, les entreprises dépensent de moins en moins dans les services de communication. En 2020, le revenu des opérateurs récolté auprès des entreprises a baissé de 3,8 % par rapport à 2019. La diminution observée atteignait 3,1 % en 2019, et 2,5 % en 2018. Le chiffre d’affaires des opérateurs télécoms liés à l’ensemble des revenus mobiles (incluant les forfaits Machine to Machine ou MtoM) a diminué de 6,6 % (contre 2,2 % en 2019) pour s’établir à un peu plus de 2,1 milliards d’euros. À noter que la majorité (78 %) des forfaits mobiles BtoB correspondent à la souscription d’offres professionnelles, moins chères et moins bien dotées que les offres entreprises. Environ 71 % des dépenses des organisations sont associées aux services fixes (téléphonie, ADSL et fibre).

Si la croissance de la téléphonie mobile est notable en entreprise pendant la crise sanitaire, ce n’est pas le cas des solutions MtoM en France. Le nombre de cartes SIM dédiées aux objets connectés atteint 22,5 millions au 31 décembre 2020, selon l’Arcep. Ce chiffre était de 21 millions en 2019.

Si le nombre de cartes MtoM augmente bien de 7,1 % entre 2019 et 2020, le gendarme du réseau note une baisse de l’accroissement annuel net : il y a eu 1,5 million de nouvelles cartes MtoM activées en 2020, contre 2,7 millions en 2019 et 3,4 millions en 2018. Cette baisse « amplifiée » serait due à la crise sanitaire. Pas de surprise ici, mais il ne faut pas non plus annoncer la fin du MtoM : entre 2016 et 2020, le nombre de cartes actives a presque doublé en quatre ans (11,8 millions de puces actives en 2016 et 22,5 millions en 2020).

Les revenus rattachés au MtoM sont en hausse de 7,9 % (142 millions d’euros en 2020, contre 132 millions en 2019), mais la facture moyenne mensuelle par carte passe de 0,6 euro – une mesure stable en 2018 et 2019 – à 0,5 euro.

Ces données consolidées arrivent tardivement. Entretemps, l’Arcep a publié au début du mois d’octobre les informations liées au deuxième trimestre 2021.

La baisse de l’accroissement net du nombre de cartes MtoM observée en 2020 semble se poursuivre en 2021. « Malgré une reprise de l’activité économique en France, la progression du nombre de cartes continue de ralentir ce trimestre (Q2 2021) : + 5 % en un an après + 7,8 % au deuxième trimestre 2020 », écrivent les analystes de l’Autorité. Au deuxième trimestre 2021, le revenu mensuel moyen restait stable, à 0,5 euro par carte.

Dans un rapport consacré au marché mobile outre-mer publié le 9 novembre 2021, l’Arcep indique que le nombre de cartes MtoM actives des opérateurs français atteignait 23,2 millions au 30 septembre. Depuis mars 2021, l’accroissement annuel net tourne autour de 1,2 million de cartes MtoM.

La « concurrence » des réseaux IoT pur jus

Les réseaux MtoM, utilisés majoritairement dans le cadre de projets IoT se trouvent en concurrence avec les LPWAN, tels Sigfox et LoRaWAN. Là, il faut se fier aux informations partagées par les opérateurs. De son côté, Sigfox indique que le nombre de messages quotidien transitant sur son réseau est passé de 63 millions à 76,5 millions entre 2020 et 2021, et ce à partir de 19,1 millions d’objets connectés. Or ces données concernent le monde entier.

Objenious, filiale de Bouygues Telecom, préfère évoquer le nombre de communes couvertes par son réseau LoRa (plus de 30 000) et sa stratégie multiréseau. Ainsi, le telco couvre « plus de 1 000 municipalités » avec sa technologie NB-IoT basée sur la 5G SA et développe aussi son réseau LTE-M. Ces deux technologies reposent sur des cartes MtoM. Objenious estime que 50 % des nouvelles connexions d’ici 2024 seront effectuées depuis les réseaux NB-IoT et LTE-M.

Orange Business Service, lui annonce gérer 21,1 millions d’objets connectés, sans toutefois préciser la répartition de la connectivité entre les réseaux MtoM et LPWAN et si ces équipements sont uniquement localisés en France. Son réseau Lora couvre 95 % de la population française, comme celui de Bouygues Telecom. SFR Business ne communique pas en détail sur les usages de ses réseaux LTE-M et NB-IoT.

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