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Intelligence artificielle et RH : les DRH français convaincus, mais très prudents

Une étude du cabinet Axys Consultants montre que les DRH français perçoivent des bénéfices clairs au fait d’appliquer l’IA aux RH. Mais des freins et une certaine méfiance demeurent. Quant aux déploiements, ils se concentrent sur les bots, l’automatisation des tâches administratives et la génération de documents.

L’IA est utile aux DRH. Mais pour quelles missions ? Et quels sont les outils que ces DRH ont réellement déployés (et vont déployer) ? Ces questions, le cabinet Axys Consultants les a posées aux DRH français pour sa deuxième étude sur le sujet. La première avait été réalisée en 2019.

L’Intelligence artificielle appliquée aux RH, pas encore un sujet pour un DRH sur deux

Premier enseignement, le marché n’est pas encore complètement mature pour l’Intelligence artificielle appliquée aux RH. Mais il progresse.

Les résultats de 2021 montrent en effet que « [les DRH] sont désormais 13 % à avoir mis en œuvre des solutions d’IA (contre 11 % en 2019) et 34 % à avoir commencé à travailler sur le sujet (contre 32 %) » écrit le rapport.

Les entreprises qui utilisent l’IA dans leurs RH restent donc minoritaires. Et malgré un léger recul, la moitié des responsables déclarent encore que le sujet n’est pas à l’ordre du jour (48 % contre 55 % en 2019).

Second enseignement : les DRH perçoivent tout de même des bénéfices concrets à l’IA.

Ils sont deux tiers à la juger très utile (voire indispensable) pour simplifier la gestion administrative en automatisant certaines tâches (payes, congés, etc.).

Le marketing RH, la protection des données personnelles des candidats et des salariés, la fidélisation des salariés, l’optimisation du recrutement (ciblage des meilleurs profils, bot, etc.) et les assistants personnels RH (pour gérer en libre-service les congés, les formations, ou faire des remontées d’informations) sont les cinq autres domaines où les DRH envisagent positivement des applications de l’IA.

Chatbots et automatisation en tête des cas d’usage RH de l’IA

Troisième point clef de l’étude : les usages réels.

Dans les faits, aujourd’hui, les diverses technologies de l’intelligence artificielle sont surtout déployées pour faire des chatbots, que ce soit des bots pour le recrutement (44 % des cas où l’IA est mise en œuvre dans une entreprise) ou pour aider les collaborateurs (33 %).

Le second cas d’usage, logique au regard de la perception de l’IA par les DRH français décrite ci-dessus, est l’automatisation : génération automatisée de documents (réponses mail, CR d’entretiens, etc.) à 37 % et des tâches administratives (dans un SIRH/HCM) à 34 %.

Les usages avancés de l’IA dans les RH sont encore confidentiels. Mais là aussi les choses évoluent. Le prédictif par exemple (pour le recrutement, la formation, la mobilité interne, ou pour la gestion proactive de l’emploi, des talents et des compétences) connaît une des plus fortes progressions entre 2019 et 2021 (+31 %). Il serait aujourd’hui appliqué dans 26 % des cas.

Pour les 18 mois à venir, les DRH français devraient continuer sur cette lancée du triptyque automatisation des documents, des tâches et chatbot.

Freins et méfiances envers l’IA dans les RH

Le rapport note également que « les DRH sont globalement positifs quant aux impacts de l’IA sur la fonction » (71 % des répondants).

Mais, ajoute Axys Consultants, ils craignent tout de même une certaine forme de déshumanisation du métier RH (un chiffre qui bondit de 25 % à 43 % des sondés en deux ans), des impacts négatifs sur les conditions de travail et le bien-être des salariés, et une augmentation des demandes de reporting et d’indicateurs de performance RH.

L’étude se penche également sur les freins qui expliqueraient le peu de déploiements de projets d’Intelligence artificielle dans les RH. « Les coûts de mise en œuvre constituent le principal frein, mais ils sont en très nette diminution (45 % vs 73 %), comme tous les autres freins identifiés », souligne Axys Consultants.

Les trois autres plus gros obstacles seraient, dans l’ordre, le défaut de sponsoring interne (35 %), le manque de formation technique (24 %) et la culture d’entreprise qui reste centrale dans un projet de transformation digitale (23 %).

L’enquête d’Axys Consultants a été réalisée en septembre 2021 auprès de 162 DRH en France.

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