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Rachat : Workday se prépare à contrer Fieldglass
Après avoir investi dans Utmost, une startup irlandaise spécialiste de la gestion des employés « non permanents » (le VMS), Workday va racheter l’Américain Vndly. De quoi compléter son HCM et concurrencer ADP et surtout SAP.
Workday fête la fin 2021 avec une acquisition importante pour combler un manque dans sa plateforme HCM. Il rachète Vndly, un spécialiste de la gestion des collaborateurs non salariés ou temporaires (indépendants, saisonniers, intérimaires, CDD, etc.), pour 510 millions de dollars.
Que fait un VMS (Vendor Management System) ?
Vndly couvre un large éventail de besoins en matière de main-d’œuvre externe (contrats, sélections des prestataires, onboarding, budgets, etc.). Il contribue également à donner une vue complète sur les employés, salariés ou non. L’éditeur se décrit lui-même comme un acteur du VMS (Vendor Management System).
En août, Vndly avait finalisé une intégration avec le HCM/SIRH de Workday. Workday a pris la décision d’aller plus loin et prévoit de clore l’acquisition au cours de son quatrième trimestre fiscal, soit le 31 janvier 2022.
Sur le marché du VMS, Vndly place Workday en meilleure position face à SAP, qui possède Fieldglass, estime Arkadev Basak, vice-président d’Everest Group.
L’avènement des outils pour gérer les travailleurs « externes » et « flexibles »
« Le gagnant de cette compétition [dans le VMS] dépendra d’un certain nombre de facteurs, et en particulier du niveau d’intégration », continue l’analyste d’Everest Group. En d’autres termes : la possibilité, grâce au VMS et au HCM, de constituer un système d’enregistrement unifié pour gérer l’ensemble de la main-d’œuvre et des dépenses RH d’une entreprise (voire au-delà), explique-t-il.
Workday n’est pas le seul à chercher à se renforcer sur ce segment de la gestion de la main-d’œuvre « flexible ». En 2018, par exemple, ADP a mis la main sur WorkMarket (spécialiste des free-lance), rappelle Holger Mueller, analyste chez Constellation Research.
SAP lui-même avait dépensé un milliard de dollars pour Fieldglass, qu’il a ensuite rapproché de Concur (note de frais) et d’Ariba (gestion des approvisionnements et des achats). Dans un domaine connexe, SAP a investi dans la startup Andjaro, qui tient à jour le bilan des compétences internes disponibles afin de limiter le recours à des prestataires externes (et automatiser la demande si besoin).
La semaine passée, lors de la présentation de ses résultats du troisième trimestre aux analystes financiers, Aneel Bhusri, cofondateur et co-PDG de Workday, déclarait que « l’une des tendances accélérées par la pandémie est le “travail du futur” (N.D.R. : un terme marketing de Workday), qui nécessite de repenser la composition de la main-d’œuvre et la manière de gérer différents types de profils de travailleurs ».
Le VMS, une idée au long cours pour Workday
Pour Holger Mueller, le rachat va cependant au-delà d’un effet de la pandémie. Il traduit une tendance profonde du marché du HCM qui voit l’avènement des VMS.
Preuve de l’importance de ces fonctionnalités pour Workday, son bras armé financier (Workday Ventures) avait déjà investi en 2019 et en 2021 dans un éditeur irlandais, Utmost Software, spécialiste de ce domaine.
Pour Gartner, le marché mondial du VMS est dominé par SAP (Fieldglass), Pro Unlimited, et Beeline (partenaire en France de Pixid). Et demain, donc, Workday ?