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Développement logiciel : les cinq prédictions de Forrester pour 2022
Selon Forrester, 2022 sera l’année des architectures event-driven et du développement multiplateforme. Tandis que les organisations font largement évoluer leurs approches DevOps, les éditeurs pousseront de plus en plus l’IA et l’analytique pour assister la programmation et planifier les tâches.
Alors que Gartner tient son Symposium, Forrester livre depuis deux semaines ses prédictions technologiques pour l’année 2022. Le cabinet d’analyste s’est notamment penché sur les volontés des entreprises en matière de développement logiciel. Forrester détecte ainsi cinq tendances liées au cloud et au changement d’architecture d’intégration, mais surtout à l’évolution des pratiques DevOps et de l’automatisation de flux CI/CD.
Les architectures event-driven gagneront en popularité
Tout d’abord, les grands groupes marquent leur intérêt croissant pour les architectures event-driven. Selon Forrester, 12 % des DSI se concentraient sur les EDA en 2020, contre 20 pour cent en 2021. En 2022, 35 % des équipes IT adopteront ce type d’architecture. Si les organisations comptent migrer leur déploiement Apache Kafka vers le cloud et pousser leurs usages en matière de collecte et de traitement d’informations en temps réel, Forrester voit une opportunité pour les éditeurs de plateforme d’API management de briller avec des services asynchrones. En la matière, le projet open sourceAsyncAPI porté par Netlify est soutenu à la fois par SAP, les éditeurs spécialisés dans ces interfaces, comme MuleSoft et Axway, mais également par un contributeur Kafka, Solace.
Pour autant, cet intérêt pour l’event streaming ne témoigne pas du niveau d’adoption. Là, en la matière, – et malgré les efforts des éditeurs pour simplifier les déploiements des plateformes et des flux –, il faudra plusieurs années pour adapter, transformer ou décommissionner des architectures d’intégration existantes, selon les propos d’Olivier Laplace, Senior Solutions Engineer chez Confluent auprès du MagIT. « Les entreprises lancent des projets technologiques et élargissent petit à petit leur cas d’usage », explique-t-il.
Les environnements de développement mobiles se convertiront aux runtimes Web
Le cabinet observe également que tous les environnements de développement mobile multiplateforme prendront en charge un moteur d’exécution Web. En clair, les runtimes légers, indépendants du langage de développement, et les Web Apps, peu gourmandes, gagnent en popularité auprès des développeurs. Ces composants d’exécution favoriseront les développements multiplateformes. Forrester cite l’évolution des compilateurs JIT et Ahead of Time, en passe de se comporter de la même manière tout en accélérant les déploiements, quel que soit le langage utilisé pour écrire une application multiplateforme.
Sans le citer, le cabinet fait directement référence à Java et au projet GraalVM, une machine virtuelle « universelle » légère. De la même manière, Forrester s’attend à l’enrichissement des paquets WebAssembly incorporés dans les bibliothèques JavaScript. En outre, le projet Progressive Web Apps (PWA) gagne en popularité permettant automatiquement de compiler une page web en web app compatible avec les navigateurs et les OS mobiles. En mai 2021, le cabinet avait déjà évoqué cette tendance pour les applications ciblant les consommateurs ou les métiers.
Cette mouvance s’applique plus particulièrement aux nouveaux déploiements plus agiles, voire ceux réalisés avec des plateformes low-code/no-code.
DevOps : les entreprises consolideront leur chaîne d’outils
Plus important, en matière d’organisation, Forrester prédit que la moitié des grands groupes auront adopté « une chaîne d’outils consolidée » en 2022. Ici, Forrester s’oppose sensiblement à la notion de plateforme DevOps théorisée par les grands noms du SCM, dont GitHub et GitLab. Tout comme Gartner, Forrester estime que les entreprises connectent différents outils pour des raisons de gouvernance et de conformité et pour adopter l’approche GitOps. En revanche, l’adjonction d’outils de value stream management pousseront les organisations vers des « formes de plateformes DevOps as a service ». Mais il s’agit surtout d’automatiser les pipelines CI/CD, le déploiement des infrastructures, des périmètres de sécurité et des environnements de développement.
L’IA s’immiscera entre le développeur et son code
Et dans cette suite DevOps, il sera de plus en plus courant de trouver des solutions augmentées par l’IA. Forrester prédit d’ailleurs que pratiquement tous les outils de développement incluront un « Bot ». En écrivant cela, les analystes font référence à des produits naissants comme OpenAI Codex, Github Copilot, et AI for code d’IBM, tous dévoilés en 2021.
Plus spécifiquement, Big Blue mène le projet CodeNet, un data set de 14 millions d’échantillons dans 55 langages de programmation dont Java, Python, ou Go, mais également COBOL, Pascal et Fortran. En outre, l’on peut citer le travail de Ponicode dans l’automatisation des tests, mais Forrester tient à préciser que cela ne concerne pas uniquement les outils de développement traditionnels, mais aussi les solutions low-code/no-code.
La planification des tâches entrera dans l’ère de l’automatisation et de l’analytique
Enfin, et c’est encore une fois lié à cette vision holistique de l’approche DevOps, Forrester anticipe une évolution profonde des outils de gestion du travail collaboratif (Collaborative Work Management ou CWM). Ces outils, autrefois limités à des fonctions d’intranet, sont devenus de véritables espaces de travail collaboratif. Ils s’agrémentent désormais de fonctionnalités de planification de tâches reposant sur des capacités analytiques et de machine learning, selon Forrester. Github a pris ce tournant, tout comme CloudBees, mais l’on peut aussi citer une solution plus confidentielle comme Tuleap d’Enalean. En 2022, les entreprises commenceront à migrer de leurs outils de gestion existants vers ces plateformes CWM, anticipe le cabinet.