Réseau : Cisco propose aux hébergeurs sa nouvelle puce P100
La dernière version du processeur d’accélération Silicon One est capable de router des flux réseau de 19,2 Tbit/s.
Cisco lance une nouvelle version de sa puce ASIC qui accélère les opérations de routage dans les équipements réseau. Baptisée P100, elle est capable de traiter un flux de données de 19,2 Tbit/s. Ce P100 est la onzième version des puces Silicon One que Cisco propose aux fabricants de routeurs et de switches en marque blanche, aux opérateurs télécoms et aux grands hébergeurs de cloud qui assemblent eux-mêmes leurs équipements.
Utilisé seul, un P100 permet de motoriser un routeur avec 24 ports en 800 Gbit/s. Mais la puce aurait été plus précisément conçue pour être installée en triple exemplaire dans les équipements à 36 ports. Ce serait dans cette configuration-là qu’elle offrirait le meilleur rapport performance/énergie, au point qu’un appareil ainsi équipé pourrait fonctionner depuis un espace réduit, sans refroidissement particulier.
« Le plafond de verre dans les systèmes d’information, c’est la consommation électrique. Donc, nous avons misé la conception du P100 dans cette optique », a déclaré Rakesh Chopra, responsable de l’architecture Silicon One chez Cisco.
Cisco argumente que la plus grande passante traitée par le P100 contribue à réduire le nombre de routeurs et des switches en cascade, ce qui allège aussi considérablement le travail des administrateurs.
Une offre cohérente pour les acteurs du cloud
Will TownsendAnalyste, Moor Insights & Strategy
« Dans l’ensemble, le P100 répond tout à fait aux exigences des hébergeurs. Cisco a non seulement admis que ces prestataires-là préféraient assembler des équipements sans marque plutôt que ses propres produits réseau, mais il s’est aussi efforcé de leur proposer une solution totalement satisfaisante », commente Will Townsend, analyste pour le cabinet de conseil Moor Insights & Strategy.
En termes de marché, AWS, Microsoft Azure et Google GCP devraient a priori passer commande du P100. Toutefois, ils devront d’abord l’évaluer face aux puces similaires que leur propose Broadcom. En général, les hébergeurs de cloud public s’en tiennent, dans leurs évaluations, au cahier des charges normalisé de l’Open Compute Project, un standard de conception matérielle mis au point par les informaticiens de Facebook en 2011.
À terme, la solution matérielle de Cisco pourrait s’accompagner d’un package logiciel, notamment au travers de l’outil AppDynamics qui mesure les performances des applications, détecte les goulets d’étranglement sur le réseau et propose des moyens pour y remédier. Dans cette optique, Cisco vient de racheter l’éditeur allemand Replex. Celui-ci a mis au point des fonctions intéressantes pour enrichir AppDynamics, notamment le support des applications en containers gérées par Kubernetes, mais aussi des analyses en temps réel des données utiles.