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L’Europe revoit à la hausse le volet IT du plan de relance

La présidente de la Commission européenne a présenté sa vision pour rendre l’économie européenne moins dépendante des géants technologiques américains et chinois. Le volet numérique de NextGenerationEU dépassera de 20 % son objectif initial.

Dans son discours général sur l’état de l’Union, ce mercredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen est revenue sur plusieurs initiatives technologiques pour soutenir la reprise économique et stimuler l’innovation.

Évoquant le contexte macroéconomique et la reprise en cours après la pandémie de Covid-19, Mme von der Leyen estime que 19 pays de l’UE auront retrouvé leurs niveaux d’activité d’avant la pandémie dès cette année. Les autres devraient suivre l’année prochaine.

« La croissance dans la zone euro a dépassé celle des États-Unis et de la Chine au cours du dernier trimestre », se réjouit-elle. « Mais ce n’est qu’un point de départ. Et les leçons de la crise financière [de 2008] doivent nous servir d’avertissement. À l’époque, l’Europe avait crié victoire trop tôt, et nous l’avons payé au prix fort. Nous ne referons pas cette erreur. ».

NextGenerationEU

Le plan de relance de l’Union européenne, NextGenerationEU, prévoit d’investir un peu plus de 800 milliards d’euros, à la fois pour la reprise à court terme et pour la transformation du Vieux Continent à long terme. « L’Europe de l’après-COVID-19 sera plus verte, plus numérique, plus résiliente et mieux adaptée aux défis actuels et à venir », promet la Commission.

Au sein de cette initiative, Mme von der Leyen confirme que les technologies de l’information joueront un rôle clef. « Nous allons investir dans la 5G et la fibre. Mais l’investissement dans les compétences numériques est tout aussi important. Cette tâche nécessite l’attention des dirigeants et un dialogue structuré au plus haut niveau », a-t-elle souligné.

Toujours selon la présidente de la Commission, NextGenerationEU définit une orientation claire. « Le numérique est un enjeu décisif », a-t-elle résumé. « Les États membres partagent ce point de vue. Les dépenses au titre du volet numérique de NextGenerationEU dépasseront même l’objectif initial de 20 % ».

Souveraineté technologique européenne

La présidente a également insisté à plusieurs reprises sur l’importance de la souveraineté technologique européenne dans ce plan. « Nous devons redoubler d’efforts pour façonner notre transformation numérique selon nos propres règles et nos propres valeurs », a-t-elle confirmé.

« Nous devons redoubler d’efforts pour façonner notre transformation numérique selon nos propres règles et nos propres valeurs. »
Ursula von der LeyenPrésidente de la Commission européenne

Au cœur de cette indépendance, la présidente place l’industrie des semi-conducteurs. « Il n’y a pas de numérique sans microprocesseur », a-t-elle rappelé, citant pêle-mêle les smartphones, les véhicules électriques ou les smart factories comme exemples d’appareils et d’installations qui ne peuvent exister sans puces. « Or pendant que nous parlons, des chaînes de production entière tournent au ralenti – malgré une demande de plus en plus forte – en raison d’une pénurie de semi-conducteurs ».

Mme Von der Leyen prévient : la part de l’Europe dans l’ensemble de la chaîne de valeur numérique – de la conception à la fabrication – s’est réduite de manière préoccupante. « Nous sommes dépendants des microprocesseurs les plus avancés fabriqués en Asie », constate-t-elle. « Ce n’est pas qu’une question de compétitivité. C’est aussi une question de souveraineté. Accordons-lui donc toute notre attention ».

La tâche risque néanmoins d’être coûteuse. La semaine dernière, Reuters a rapporté qu’Intel envisagerait de construire deux usines de semi-conducteurs en Europe. Le coût de ces installations devrait avoisiner les 80 milliards de dollars.

L’UE : champion de la législation

Si les États-Unis et la Chine dominent l’IT, l’Union européenne est en revanche à la pointe de la réglementation pour encadrer les technologies.

Elle a promulgué le RGPD dès 2016 (règlement sur la protection des données privées) et travaille actuellement sur un équivalent pour les usages de l’Intelligence Artificielle.

Certains peuvent le regretter, mais force est de constater que ces initiatives ont essaimé (comme avec le CCPA en Californie) créant de facto une référence juridique mondiale indissociable de l’IT.

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