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Décarbonation : l’offre « A to Zero » d’Atos
Produits, services, plateformes, conseil, support. L’ESN a dévoilé avant l’été un portefeuille « bout en bout » pour accompagner ses clients vers le « zéro émission nette ». Un impératif qui a aussi des « bénéfices commerciaux » pour les clients.
Début juin, Atos a renforcé son offre de solutions destinées à décarboner les opérations des entreprises et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le dérèglement climatique.
Ce portefeuille d’outils et de services – baptisé « A to Zero » – doit aider à calculer les émissions carbone puis à déterminer les secteurs qui peuvent être améliorés.
L’offre, qualifiée de « premier portefeuille de bout en bout du secteur » par Atos, se décompose en trois piliers : le conseil (en amont), les outils et la compensation.
Le cœur du second pilier (baptisé « Digital Green ») est constitué de l’Atos Digital Decarbonisation Platform pour simplifier et automatiser la collecte, le calcul, le reporting, l’analyse des données et la visualisation de leurs émissions à travers leur chaîne de valeur. Le but étant d’optimiser les décisions « data driven ».
Selon Nourdine Bihmane, directeur des activités de décarbonation chez Atos, cette plateforme évitera aux entreprises de se lancer dans un processus trop long et complexe. « Nos clients bénéficient désormais d’une vision réaliste de leur empreinte carbone et d’une stratégie de réduction carbone. C’est une aide précieuse pour leur transition », se réjouit-il.
« Mais le problème est complexe, avec des données issues de plusieurs centaines de services. Sans ces outils, les entreprises devraient passer beaucoup de temps et faire des efforts considérables juste pour commencer à analyser toutes ces données », conclut-il.
Côté solutions techniques, Atos propose des solutions sectorielles qui vont des jumeaux numériques aux datacenters à faible impact carbone. Parmi les autres solutions « digitales » de remédiation, l’ESN évoque, pêle-mêle, le cloud, les bâtiments intelligents, l'IoT, le HPC ou encore les solutions dédiées à la chaîne d’approvisionnement (SCM).
L’IT : un impact à la fois négatif (un peu) et positif (beaucoup)
« Le secteur du numérique et l’IT représentent à eux seuls près de 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Mais les technologies numériques permettent aussi de réduire les émissions de 15 à 30 %, par exemple dans les domaines de la production d’énergie, des bâtiments agricoles et du transport », affirme Jason Warren, vice-président chargé du portefeuille de transformation « net zéro » chez Atos lors d’une conférence de presse.
« Les solutions déjà à l’œuvre, comme le cloud hybride, le transfert de workload vers des datacenters à faibles émissions ou l’automatisation industrielle de première génération via la création de scripts, les réseaux mobiles pour les solutions connectées, ou encore l’IoT (internet des objets) peuvent apporter des améliorations, mais nous y ajoutons aussi des technologies émergentes », comme par exemple mélanger IA et IoT.
Mais la technologie a ses limites, poursuit-il. « Si l’on veut faire chuter les émissions, on ne doit pas s’arrêter au développement de ces solutions. Il faut les compléter avec des règles, des frameworks, des engagements, et les compléter avec les connaissances adaptées en matière de climat. »
À cet effet, Atos aidera concrètement les entreprises avec un Centre d’excellence mondial dédié à la transformation « net zéro », composé de 9 hubs répartis à travers l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie. Dont un à Lyon, un autre à Paris et un à Montréal.
« Dans ces centres, plus de 200 experts d'Atos partageront leurs compétences, leurs ressources et leur réseau pour former les entreprises à la résilience et au net zéro », affirme le groupe dans un communiqué.
Atos prévoit de recruter 500 experts d’ici fin 2022 pour étoffer ses hubs.
En février 2021, Atos a annoncé qu’il réduisait le délai qu’il s’était fixé pour atteindre « zéro émission nette ». Le groupe s’engage donc à réduire de 50 % ses émissions de carbone d’ici 2025 et à compenser toutes ses émissions résiduelles à l’horizon 2028.
En 2020, l’ESN avait fait l’acquisition d’EcoAct, une société de conseil en stratégie climatique qui joue un rôle central dans l’offre « A to Zero ».
Aussi des bénéfices pour les clients
Pour Nourdine Bihmane, Atos est décidé à « motiver et à inciter » ses clients et ses partenaires à « fixer et à atteindre » des objectifs ambitieux en matière de zéro émission nette.
Élie Girard, DG d’Atos confirme que le groupe veut devenir le leader du numérique « sécurisé et décarboné ».
« Pas un jour ne passe sans qu’une nouvelle organisation annonce ses ambitions zéro émission nette, confirmant l’élan mondial en faveur d’une économie neutre en carbone », constate le Directeur général de l’ESN. « Notre nouvelle offre bénéficie de cet engagement et d’un travail de plusieurs décennies pour réduire nos propres émissions et concevoir des solutions innovantes à faible impact ».
Un impératif écologique, voire moral ? Oui, mais pas que. Élie Girard souligne que « la décarbonation du numérique améliore l’efficacité, réduit les coûts et stimule l’innovation ». Elle aurait aussi des bienfaits bien tangibles sur les revenus. « Nous pensons que l’action en faveur du climat est également parfaitement sensée sur le plan commercial », tranche, sans hypocrisie, le successeur de Thierry Breton.
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